e=mc², mon Amour de Patrick CAUVIN

Mercredi 28 septembre 2011 à 19:17

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Livres/emcmonamour.jpge=mc², mon Amour
de
Patrick CAUVIN
Le Livre de Poche,
1988, p. 221

Première Publication : 1977


Pour l'acheter : e=mc², mon Amour


Patrick Cauvin (de son vrai nom Claude Klotz) est un écrivain français né le 6 octobre 1932 à Marseille et mort le 13 août 2010.

En 1999, soit vingt-deux ans après la sortie de E=mc2, mon amour, Patrick Cauvin retrouve les deux protagonistes, Lauren et Daniel, dans une suite intitulée Pythagore, je t'adore, qui connaît un franc succès. Alors que le romancier s’était promis de ne jamais écrire de suite, la nostalgie de ses premières intrigues le décide, finalement, à faire revivre ses jeunes héros.
Une adaptation au cinéma a été créée par le studio américain
I love you, je t'aime, en 1979.

Wikipédia.





http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monresume.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Dorangefonce.jpganiel et Lauren sont deux gamins que tout sépare. L'un est issu de la classe moyenne française et a un langage châtié tout droit sorti des films américains dont il raffole, l'autre est fille de deux riches américains et s'exprime sur le modèle des alexandrins de Racine qu'elle vénère. Ils tombent l'un sur l'autre alors qu'ils sont en vacances et oublient leurs différences pour ne garder que ce qui les rassemble : ils ont 11 ans et sont surdoués. Tous les deux pas à leur place chez eux, près de parents et d'amis qui ne les comprennent pas, ils trouvent le bonheur ensemble. Mais à 11 ans, malgré un QI élevé, difficile de vivre le grand amour et d'être pris au sérieux...



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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Trouge.jpgrouvé il y a un peu plus d'un an pour quelques centimes dans un vide-grenier, je me suis enfin décidée à me plonger dans ce titre, sans doute le plus connu de Patrick Cauvin. J'avais envie de bons sentiments, d'un truc contemporain, plutôt court, pour changer de mes habituelles lectures imaginaires...
Quelques semaines après ma lecture (il faut que j'arrête de tant tarder à rédiger mes billets !), je ne me souviens plus des détails et j'ai du mal à délivrer un ressenti clair. Je ne sais pas si j'ai apprécié ou non cette lecture. Je ne l'ai pas détestée, mais disons que j'en ressors mitigée, avec une impression de "Mouais... bof.".
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/patrickcauvin.jpgLe résumé me tentait. Cette histoire me semblait mignonne et fraîche, avec tout juste ce qu'il faut de gravité... mais je n'ai pas réussi à adhérer. Concrètement, le fil de l'intrigue est mince et se résume à : deux enfants pas comme les autres tentent de vivre leur histoire d'amour malgré leur entourage. Il faut bien avouer que ça ne m'a pas passionnée. Leur rencontre survient rapidement dans le texte, s'en suit la phase des retrouvailles en cachette (les 3/4 du roman) puis la fuite en Italie dans la dernière partie. Même si c'est plein de bons sentiments, je me suis parfois ennuyée.
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Si je n'ai pas accroché à cette aventure amoureuse, je crois que c'est également à cause des deux personnages principaux. Je me doutais qu'en suivant l'histoire d'amour de deux surdoués, ça n'allait pas être ordinaire, mais je ne pensais pas que les deux enfants m'agaceraient autant. A aucun moment je n'ai pas réussi à m'attacher à ces deux héros prétentieux, dans leur monde. Leur histoire aurait pu être émouvante mais elle n'a pas eu l'effet escompté sur moi. Leur façon très particulière de s'exprimer n'a pas aidé à me les rendre plus touchants ; au contraire, elle a creusé l'écart déjà existant. Je sais que le côté "brut de décoffrage" de Daniel et les alexandrins de Lauren participent à la constitution de leur personnalité et en cela c'est un plus, mais cela n'a pas fonctionné avec moi, point.
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Patrick Cauvin a choisi d'utiliser l'alternance des points de vue : Daniel et Lauren se partagent le texte, un chapitre sur deux. Je ne sais pas quoi penser de ce choix, je suis mitigée. D'un côté, le lecteur a ainsi la possibilité d'entrer dans la tête des deux enfants et donc de savoir qu'elles sont réellement les pensées de chacun ; de l'autre, passer ainsi de l'un à l'autre toutes les 10 pages demande une petite gymnastique qui n'est pas toujours confortable. Si je n'ai pas apprécié la façon différente de s'exprimer des deux surdoués, je dois en revanche reconnaître que l'auteur maîtrise les deux voix narratives.
Dans l'ensemble, c'est un petit roman (220 pages) qui se lit bien, pas forcément conseillé aux plus jeunes je pense. Du moins, je doute que des ados de 12 ans en 2011, puissent vraiment apprécier cette lecture qui date de 1977 ; les expressions utilisées n'existent plus, les références - cinématographiques notamment - ne sont plus d'actualité... je pense qu'un jeune en 2011, se sentirait trop perdu s'il se lançait dans cette aventure ; qu'en pensez-vous ?
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Un avis en demi-teinte donc. Je reconnais l'originalité et le côté émouvant de cette histoire, la maîtrise de l'auteur en ce qui concerne ses deux personnages principaux et leur voix narrative ; mais je n'ai tout simplement pas accroché et n'ai qu'effleuré cette histoire. Peut-être aurait-ce été différent si je l'avais lu 10 ans plus tôt ?


Les Petits [ + ] : Mettre en scène l'histoire d'amour de deux jeunes surdoués, c'est plutôt original. Une histoire d'amour hors du commun qui peut être émouvante. L'auteur maîtrise ses personnages. Quelques passages amusants.
Les Petits [ - ] : Les deux surdoués m'ont agacée dès le départ. L'intrigue, sans réelle surprise, ne m'a pas passionnée. L'alternance des points de vue entraîne une gymnastique un peu contraignante. Un manque d'émotions, tout simplement.


L'Ombre du vent de Carlos Ruiz ZAFON

Vendredi 23 septembre 2011 à 22:02

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Livres/lombreduvent.jpgL'Ombre du vent
de
Carlos Ruiz ZAFON
(Lecture Commune,
Baby Contemporain - 6/20)

Le Livre de Poche ,
2009, p. 637

Première Publication : 2001




Pour l'acheter : L'ombre du vent




Carlos Ruiz Zafón (né le 25 septembre 1964 à Barcelone) est un auteur espagnol. Ruíz Zafón écrit principalement en castillan. Il habite depuis 1993 à Los Angeles où il écrit des scénarios de films.

Wikipedia.


L'Avis des autres Participants : Aaliz - Auudrey - Aurélie - Favole - Felina - Gabyelle - Jostein - Latite06 - Lau1307 - Niënor - O pâle étoile - PetiteMarie - Pomm - Praline - Soundandfury - Tachas - Zora





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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Dkaki.jpganiel a tout juste dix ans quand son père l’amène au « Cimetière des Livres Oubliés » pour la première fois. Parmi les milliers d’ouvrages conservés dans le labyrinthe souterrain, l’enfant a le droit d’en choisir un. Il tombe sur « L’Ombre du vent » de Julian Carax, auteur alors oublié de tous (ou presque). Subjugué par sa lecture et le mystère qui entoure Carax et ses livres, Daniel se lance à la poursuite de l’auteur, de son histoire et de son passé…
Son enquête l’amène à rencontrer des personnalités diverses et variées, amies ou ennemies… Sa quête de la vérité s’étire sur dix ans, le temps pour lui de devenir un homme…




http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monavis.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Vmarron.jpgoilà un roman qui a fait beaucoup de bruit ces dernières années et a su conquérir le cœur de très nombreux lecteurs. Curieuse que je suis, j’avais envie de me faire ma propre idée sur ce titre et j’ai profité d’une lecture commune organisée sur Livraddict pour enfin me lancer dans l’aventure.
Je ne sais pas si je suis particulièrement ronchon ces derniers temps ou si je tombe sur les « mauvais » livres, mais contrairement à la majorité, je ne fais pas de cette lecture un coup cœur (assez loin de là). Je m’attendais peut-être à trop, ce n’était peut-être pas le bon moment pour moi… je ne sais pas.
Un livre sympathique, je le concède, mais rien d’extraordinaire à mon goût. Pour résumer : mouais… voilà quoi.
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Mélange d’enquête policière et de roman d’apprentissage, L’Ombre du vent joue sur plusieurs tableaux, dans la Barcelone des années 40 et 50. Contexte intéressant et assez nouveau pour moi, mais je n’ai malheureusement jamais réussi à m’immerger dans cette atmosphère un peu particulière. Il y a des livres qui fonctionnent si bien avec moi que les images dansent devant mes yeux et qu’il est difficile de revenir à la réalité ; avec L’Ombre du vent, je suis restée dans mon appartement. Seules un ou deux scènes ont réussi à me sortir de mon quotidien, mais elles restent bien rares.
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/carlosruizzafon.jpgJe croyais que j’allais pouvoir m’attacher à Daniel, le jeune héros narrateur, mais non. J’ai suivi sa quête et ses premiers émois sans déplaisir, mais sans passion non plus. C’est pourtant un personnage qui a tout pour qu’on l’apprécie : il a perdu sa mère alors qu’il n’était encore qu’un petit garçon, il aime les livres et aide son père à tenir sa librairie, il est curieux et plutôt intelligent… mais je suis tout de même restée étrangère à son histoire.
Les autres personnages ne m’ont pas non plus plu outre mesure. Fermin, le nouveau meilleur ami du héros, que tous les lecteurs semblent porter aux nues, m’a agacée dans le meilleur des cas, laissée indifférente la plupart du temps ; et son grand ennemi Fumero, le flic pourri est sans réelles surprises. Les femmes de cette histoire (Pénélope, Béa, Clara, Nuria,…) n’ont pas réussi à m’émouvoir, je ne me suis jamais reconnue dans aucune d’elle. Je suis restée à la lisière, étrangère à ces destins que Carlos Ruiz Zafon a mis ici en scène.
Si Julian Carax, le mystérieux auteur, n’a pas non plus su me charmer, sa vie et les questions qui entourent celle-ci ont quand même titillé ma curiosité et c’est ce qui a motivé ma lecture. De ce qu’il pouvait advenir de Daniel and Co’, je n’en avais pas grand-chose à faire, seules les réponses aux questions posées par Julian Carax et son œuvre avaient une importance à mes yeux. Je ne suis pas particulièrement déçue par la résolution de l’énigme mais ne suis pas non plus ébahie par celle-ci. A croire que je suis blasée, et autant vous dire que cela me chagrine.
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Au niveau du style de Carlos Ruiz Zafon - que je découvre pour l’occasion (enfin, la traduction) - je n’ai pas grand-chose à dire. L’ensemble se lit vite et bien, je l’avoue ; je n’ai pas eu de mal mais je n’ai pas trouvé ça « remarquable ».
En revanche, j’ai bien aimé le découpage des différentes parties en fonction des années (« 1954. Ville d’ombres », par exemple) et qui correspondent chacune à une étape dans la vie de Daniel et à une avancée dans l’enquête concernant Julian Carax. J’ai également apprécié la découverte progressive d’indices (certaines lettres entre autre, que je n’avais pas comprises sur le moment mais que j’ai relues ensuite, après certaines révélations… cf celle de Pénélope) et la façon dont ceux-ci sont amenés. L’auteur parvient à garder assez de zones d’ombre jusqu’à la fin, on tourne donc les quelques 600 pages rapidement, sans trop de temps morts. C’est d’ailleurs grâce à cette maîtrise du suspense que je suis parvenue au bout sans mal ; en cela je félicite Carlos Ruiz Zafon.
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Je n’aime pas ne pas réussir à apprécier un texte qui a pourtant tant de succès (surtout lorsqu’il l’est par des gens/blogueurs que j’estime). J’ai l’impression d’être passée à côté du truc, de ne pas avoir su prendre le train en marche. Je ne suis pas du genre à cracher sur quelque chose qui a du succès (j’ai toujours abhorré les gens qui n’aimaient pas quelque chose - un groupe par exemple - parce que « c’est trop commercial ! »), je le précise, car j’entends déjà les mauvaises langues.
L’Ombre du vent a été pour moi une aventure non déplaisante mais vraiment sans plus et je crois que je vais vite l’oublier… Dommage pour moi !


Les Petits [ + ] :  L’enquête autour de la vie de Julian Carax et de son œuvre assez mystérieuse pour titiller la curiosité. Les révélations bien dosées, amenées intelligemment ; le suspense est maîtrisé. Un style (une traduction ?) abordable et fluide, les 600 pages se lisent rapidement.
Les Petits [ - ] : Objectivement pas grand-chose, mais la sauce n’a pas pris avec moi : je suis restée en dehors de l’histoire et n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages.


Un Ange noir de François BEAUNE

Jeudi 15 septembre 2011 à 9:00

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Livres/angenoir.jpg
Un Ange noir
de
François BEAUNE
(Rentrée Littéraire -
Libfly/Furet du Nord)

Gallimard (Verticales),
2011, p. 277

Première Publication : 2011


Pour l'acheter : Un Ange Noir



Merci à
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et au
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François Beaune est né en 1978 à Clermont-Ferrand et réside actuellement entre Lyon et Marseille (résidence La Marelle, Friche Belle de mai).
Il est l’auteur d'Un homme louche, paru en septembre 2009 aux éditions Verticales (Folio, avril 2011).




http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Quatriemedecouverture.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Jgrisfonce.jpg’ai un secret inexplicable, difficile à décrire. Pour résumer, on ne me trouve pas sympathique.
Journal de cavale, carnet de métamorphose ou confessions d’un antihéros, Un ange noir se joue des genres littéraires, du polar sans flic au roman métaphysique. Brouillant progressivement les pistes, François Beaune nous entraîne dans la logique implacable d’un homme a priori sans histoires, qui vient tout juste d’entrouvrir les portes de sa nature profonde.



http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monavis.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Lgrisfonce-copie-1.jpgorsque j’ai reçu Un Ange noir de François Beaune grâce à Libfly, afin de le lire et le chroniquer pour la rentrée littéraire, je me demandais vraiment sur quoi j’allais tomber. J’ai fait des recherches sur l’auteur - que je ne connaissais pas - et j’ai découvert qu’il était originaire d’Auvergne mais vivait à Lyon, comme moi ! Je ne sais pas comment s’est faite la distribution des livres, mais si c’est le hasard, il est quand même bien fait ! Sans aucune idée de l’histoire, avec le titre et ces informations biographiques comme seules connaissances, je me suis lancée dans ce premier titre reçu, curieuse et confiante.
Avec du recul, je n’arrive toujours pas à dire si j’ai aimé ou non cette lecture, mais elle restera marquante, notamment grâce (à cause ?) de la proximité qui s’est installée entre Un Ange noir et moi, à la découverte des lieux dans lesquels cette histoire prend place…
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L’ouvrage s’ouvre sur un fait divers du Progrès, daté du 13 juin 2007, qui annonce qu’une jeune femme a été retrouvée morte dans sa baignoire dans le 6ème arrondissement de Lyon. La victime s’appelait Elsa - 19 ans -, était étudiante en psychologie et travaillait comme enquêtrice dans un institut de sondages de la ville. Le soir de sa mort (accidentelle ?), elle était sortie dîner avec ses collègues de travail pour fêter l’anniversaire de son chef d’équipe. Sans histoire, elle semblait assez proche d’un de ses collègues, Alexandre, 37 ans, en compagnie duquel elle avait quitté le groupe…
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Le fameux Alexandre est le narrateur principal du texte ; Un Ange noir est en fait son « témoignage », le journal des évènements vu à travers ses yeux. Au fil des pages et des lettres et coupures de journaux qui s’intercalent avec ce qu’il a à dire, Alexandre revient petit à petit sur la soirée en question, sur la relation qu’il entretenait avec Elsa, sur son passé, ses sentiments… Le lecteur découvre alors les pensées d’un homme « malade » qui semble de plus en plus confus au fil des jours, ne prenant pas son traitement.
Sous ses airs de presque quarantenaire timide et bien élevé, bénévole aux Restos du cœur, on comprend vite qu’il y a une certaine folie qui se cache… Et par maints côtés, Alexandre Petit m’a fait penser à Norman Bates, héros de Psychose (notamment dans l’adaptation d’Hitchcock)… un psychopathe, serial killer auquel on donnerait le bon dieu sans confession !
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/francoisbeaune.jpgSi suivre ses pensées et ses actes plus ou moins délirants (par exemple se déguiser en « punk » pour approcher les membres de cette communauté et arrêter celui d’entre eux qu’il croit être l’assassin de son amie Elsa) est une expérience de lecture assez surprenant et marquante, c’est surtout le fait que toute cette histoire se déroule à Lyon, dans la ville dans laquelle je vis, qui m’a « fait de l’effet »… Je ne regarderai plus jamais les « punks à chiens », les clochards ou les « Manouches » de la même façon ; et autant dire que dorénavant, lorsque je traverserai la place des Terreaux ou tout autre lieu foulé par Alexandre Petit, je repenserai à cette histoire ! Peut-être que j’ai plusieurs fois croisé un Alexandre en puissance, sans le savoir…
Je pense que c’est cette proximité géographique avec mon quotidien qui a rendu cette lecture si spéciale et marquante pour moi, car elle rend ce fait divers et ce personnage beaucoup plus « réels », plus « palpables ». Je ne sais pas si un lecteur parisien, breton, marseillais ou que sais-je encore, sera aussi troublé par le témoignage d’Alexandre, mais même s’il ne connait pas les lieux, il pourra tout de même suivre le cheminement de pensées de ce héros inquiétant et malade… hors du commun !
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A mon goût, la force d’Un Ange noir, outre son « contexte », c’est le choix fait par François Beaune d’utiliser la première personne du singulier et de donner la parole à Alexandre, tout en rappelant les faits objectivement en intercalant des écrits extérieurs (coupures de presse, lettre de la mère du narrateur,…). Le lecteur constate ainsi l’ampleur de la « psychose » du narrateur, mais doute quand même un certain temps… Est-ce vraiment lui le coupable ?
C’est un traitement original (du moins dans mon expérience de lectrice) qui peut entraîner une lecture assez « dérangeante ». Si j’ai aimé me retrouver dans le tête d’un homme aussi inquiétant qu’Alexandre, j’ai tout de même été la plupart du temps très mal à l’aise, un peu lassée par moments et n’ai pas toujours accroché à ses différents voyages et découvertes…
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Le bilan est donc mitigé mais tend tout de même vers le positif. Je retiens le malaise (pas forcément un point entièrement négatif) éprouvé à la lecture de ces pensées, l’originalité du point de vue et le côté très marquant du contexte lyonnais.
François Beaune est un nom que je garde en tête et je serais curieuse de découvrir ses futures publications ! Merci donc à Libfly, au Furet du Nord et à Gallimard pour cet envoi !


Les Petits [ + ] :  La découverte progressive des pièces du puzzle à travers les yeux d’Alexandre. Le point de vue exclusif (à la première personne du singulier) du héros, un trentenaire pas si innocent qu’il y parait ! Le fait que tout se passe à Lyon ou dans les environs (où je vis) rend les choses beaucoup plus réelles et à la limite de l’angoissant ! François Beaune retranscrit bien ce que peuvent être les pensées, parfois confuses et délirantes, d’un homme tel qu’Alexandre… un psychopathe se cacherait-il derrière l’auteur ?
Les Petits [ - ] : Quelques passages pendant lesquels j’ai décroché, car un peu longuets ou moins « décisifs » pour l’histoire. C’est loin d’être un texte très gai et au sujet « léger » !


Eléctrico W de Hervé LE TELLIER

Vendredi 9 septembre 2011 à 21:43

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Eléctrico W

de
Hervé LE TELLIER
(Rentrée Littéraire -
Libfly/Furet du Nord)

JC Lattès,
2011, p. 286

Première Publication : 2011


Pour l'acheter : Electrico W



Merci à
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et au
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Auteur de romans, nouvelles, poésies, théâtre, Hervé Le Tellier (né le 21 avril 1957) est aussi l'auteur de formes très courtes, souvent humoristiques.




http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monresume.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Vbordeau.jpgincent accueille un de ses collègues journalistes parisiens - Antonio - à Lisbonne afin de suivre le procès d’un tueur en série présumé.. Antonio lui raconte son passé au Portugal - son pays d’origine - et ce qu’il a vécu alors qu’il n’était qu’un jeune garçon. C’est dans cette ville qu’il a fait la rencontre de celle que tout le monde surnommait Canard. Mais alors que leur histoire d’amour battait son plein, ils ont été séparés, à jamais…
Vincent décide alors, touché par le récit de ce grand amour - et pour une autre raison moins avouable - de réunir les deux amoureux. Sans qu’Antonio s’en aperçoive, il part à la recherche de Canard…



http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monavis.jpgQu’il est difficile de se lancer dans la rédaction de ce billet… mais si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai jamais ! Je m’excuse d’avance pour la brièveté de cet avis (car il sera court, sans aucun doute) et pour son côté assez « général » (dû à mon manque de souvenirs… satanée mémoire de poisson rouge !).
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Jgrisclair.jpg’ai reçu Eléctrico W en juin dernier, afin de le lire et le chroniquer pour la rentrée littéraire organisée par Libfly et le Furet du Nord. Quatrième et dernier titre reçu, j’ai fait mon possible pour le lire et le chroniquer le plus rapidement (même si ce n’était pas une « obligation » car il ne faisait pas partie du « contrat » de départ), mais les contraintes de mon emploi du temps m’en ont empêchée. Je l’ai pourtant lu assez rapidement (fin juin il me semble), mais je n’ai pas pu en parler directement, puis j’ai laissé traîner… et aujourd’hui, plus de deux mois après ma lecture, je n’ai plus beaucoup de souvenirs mais je m’en veux de ne rien avoir rédigé, alors je me motive !
Même si les souvenirs sont rares, je me rappelle avoir apprécié ce titre. Je suis sortie de ma lecture assez mélancolique mais agréablement surprise par l’histoire et la plume offertes par Hervé le Tellier, auteur qui m’était complètement inconnu jusque là !
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J’ai été surprise de découvrir qu’alors que c’était Vincent le narrateur, on en apprend finalement plus sur l’histoire d’Antonio (ou alors la vie de ce personnage m’a plus intéressée et donc marquée) ; même si, on le comprend vite, cette histoire de grand amour le renvoie à sa propre vie, à sa propre histoire d’amour… Car Vincent a vécu quelque chose de très particulier avec une femme, et cette femme est également liée à Antonio. Leur destin s’entremêlent sans cesse…
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Il s’agit plus d’un journal que d’un roman, le narrateur revenant sur neuf jours de sa vie. Chaque jour correspond à un chapitre baptisé du nom d’un des personnages ; les quelques pages se consacrent alors à la figure qui leur a donné leur titre. J’ai aimé cette narration à la première personne, très sincère, parfois drôle, souvent touchante. Un livre qui se lit très vite et qui m’a donné envie de tenter un autre titre d’Hervé le Tellier, si j’en ai un jour l’occasion.
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Je n’ai plus beaucoup de souvenirs de cette lecture, mais je garde une impression très mélancolique. L’histoire ne se termine pas « bien », ce n’est pas forcément bon pour le moral, mais j’ai trouvé ce roman très « vrai ». Ces personnages ont vu leur destin glissé entre leurs doigts, n’ont pas su saisir leur chance lorsqu’elle se présentait… J’imagine que la « vraie » vie ressemble à ça, plutôt qu’à un des contes de fées que je lis habituellement…


Les Petits [ + ] :  Une histoire très « vraie », très « sincère ». Les personnages ont su me toucher par leur fragilité, par leur destin manqué… Un récit à la première personne qui se lit bien : parfois de l’humour, beaucoup d’authenticité.
Les Petits [ - ] : Beaucoup de mélancolie avec cette lecture, ce n’est pas très bon pour le moral !


L'Estivant de Kazimierz ORLOS

Jeudi 25 août 2011 à 9:00

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Livres/orlos.jpg

L'Estivant

de
Kazimierz ORLOS
(Rentrée Littéraire -
Libfly/Furet du Nord)

Editions Noir sur Blanc,
2011, p. 121

Première Publication : 2008


Pour l'acheter : L'estivant




Merci à
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et au
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Né à Varsovie en 1935, Kazimierz Orlos est un écrivain très populaire en Pologne. Il est l'auteur de nombreux romans, de scénarios, d'essais, de reportages et de pièces radiophoniques. Interdit de publication de 1973 à 1989, il a fait partie de l'opposition et a participé à la vie littéraire clandestine. Il a notamment collaboré aux revues Kultura et Puls, et à Radio Free Europe. L'Estivant est son premier livre traduit en français.




http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Quatriemedecouverture.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Ubleufonce.jpgn vieil homme retrouve avec émotion deux lettres écrites par Mirka, son premier amour, qu'il avait relégué au fond de sa mémoire. Il décide alors d'écrire à son fils et de lui raconter toute l'histoire, en commençant par sa rencontre avec cette adolescente lors des vacances d'été, au bord de la lagune de la Vistule, en 1951 et 1952. Dans ses lettres, la jeune fille lui annonçait être enceinte. Il ne lui a jamais répondu.
Bouleversé par cette paternité qui resurgit dans ses vieux jours, l'homme se met à la recherche de son passé. Cinquante ans plus tard, il se rend dans la maison sous les pins, au bord de la mer Baltique. Il y fait de longues promenades sur la plage et dans les dunes, se remémorant toute son existence et s'interrogeant sur ses choix, sa lâcheté vis-à-vis de ses proches, ses compromissions avec le système. Au fil des rencontres avec les habitants des lieux, il se rapproche pas à pas de la vérité.
Son récit simple et brut, teinté de mélancolie et de nostalgie, sonne comme une confession qui vient trop tard, une manière de s'expliquer avec sa propre existence.



http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monavis.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Gbleufonce.jpgrâce à la rentrée littéraire et à Libfly et au Furet du Nord, j’ai eu la chance de découvrir mon premier auteur polonais, Kazimierz Orlos, qui semple impliqué et très populaire dans son pays. J’ai, par la même occasion, pu découvrir les Editions Noirs sur Blanc, une maison suisse. Un grand merci, donc, à tous ceux qui ont permis ma rencontre avec ce texte.
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Lorsque j’ai lu la quatrième de couverture, sans être vraiment emballée par l’histoire qu’elle résumait, j’étais tout de même curieuse, surtout du « style » de cet auteur polonais. Moi qui me cantonne majoritairement aux auteurs français et anglophones, j’avais très envie d’étendre mes horizons. Le bilan est finalement mitigé.
Je n’ai pas d’horribles reproches à faire à L’Estivant, mais disons plutôt que je ne trouve aucun point particulièrement positif et marquant qui pourrait le faire sortir du lot. En effet, la lecture n’a pas été désagréable ou difficile, elle s’est juste faite, point.
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/KazimierzOrlos.jpgLe texte est court (120 pages). Dans ces quelques pages, Kazimierz Orlos raconte deux semaines de la vie d’un vieil homme qui, ayant retrouvé d’anciennes lettres, remonte dans le temps, 50 ans auparavant. Afin de mettre ses « affaires » en ordre, alors qu’il approche des 70 ans, il retourne où il passait ses vacances lorsqu’il avait 16/17 ans et cherche à savoir, de loin, ce qu’est devenu son amour de jeunesse - Mirka - et l’enfant qui semble être né de leurs jeunes ébats, mais qu’il n’a, jusqu’alors, jamais cherché à connaître.
Sur cette plage, dans ce village, il retrouve ses souvenirs enfouis, apprend à se connaître. Il livre ce témoignage, cette confession à son fils, alors qu’il n’en avait jamais rien dit à personne.
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Le lecteur suit les recherches du narrateur et découvre son passé grâce aux souvenirs qui ressurgissent de-ci de-là, inattendus. Malgré le côté « intime » de l’utilisation de la première personne du singulier, je ne me suis jamais sentie proche de ce vieil homme, et sa quête ne m’a pas vraiment touchée. Le style, comme le récit, est simple et fluide mais ne me marquera pas outre mesure. Le rythme est lent et contemplatif, en accord avec ce que peut vivre notre narrateur.
En revanche, et c’est un point plutôt positif, je trouve que ce texte offre un bon aperçu de ce que peut/pouvait être la vie en Pologne, dans un petit village près de la mer Baltique. Je ne connais pas du tout la région et les habitudes de ses habitants, mais la lecture est assez dépaysant.
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Comme vous pouvez le constater, mon avis n’est ni positif ni négatif, mais plutôt à l’image de ce que j’ai pu ressentir pendant ma lecture : je n’irai pas jusqu’à de l’indifférence cordiale, mais plutôt à un « sans plus ».
Malgré tout, je remercie une nouvelle fois Libfly, Le Furet du Nord et les Editions Noir sur Blanc pour cet envoi et je reste curieuse de découvrir d’autres auteurs polonais ; avez-vous des suggestions à me faire ?


Les Petits [ + ] :  Un bon aperçu de la vie en Pologne ; je n’ai pas eu de mal à m’y projeter. Le style ne m’a pas semblé extraordinaire mais reste fluide et agréable à parcourir. C’est simple, authentique et… court.
Les Petits [ - ] : Je suis restée de marbre face à cette histoire malgré l’utilisation de la première personne du singulier, généralement plus « intime ». C’est un rythme plutôt lent et contemplatif. Ni reproches ni compliments, c’est une lecture « passe-partout » mais j’attends d’un livre qu’il me fasse réagir (négativement ou positivement).



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