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La Saga Malaussène, Tome 2 :
La Fée carabine

de Daniel PENNAC

(Challenge ABC 2010 - 8/26
Challenge Livraddict 2010 - 9/13
Summer PAL Challenge - 6/25)

Editions Gallimard, Folio
1998, p. 310

Première Publication : 1987


Pour l'acheter : La fée carabine



Daniel Pennac, de son vrai nom Daniel Pennacchioni,
est un écrivain français
en 1944. Il reçoit le Prix
Renaudot
en 2007 pour son essai Chagrin d'école.




- Comme un roman -
-
La Saga Malaussène, Tome 1 : Au bonheur des ogres -

 




http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Quatriemedecouverture.jpg
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Snoir.jpgi les vieilles dames se mettent à buter les jeunots, si les doyens du troisième âge se shootent comme des collégiens, si les commissaires divisionnaires enseignent le vol à la tire à leurs petits-enfants, et si on prétend que tout ça c'est ma faute, moi, je pose la question : où va-t-on ?
Ainsi s'interroge Benjamin Malaussène, bouc émissaire professionnel, payé pour endosser nos erreurs à tous, frère de famille élevant les innombrables enfants de sa mère, coeur extensible abritant chez lui les vieillards les plus drogués de la capitale, amant fidèle, ami infaillible, maître affectueux d'un chien épileptique, Benjamin Malaussène, l'innocence même ("l'innocence m'aime") et pourtant... pourtant, le coupable idéal pour tous les flics de la capitale.




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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Anoir.jpgyant apprécié le premier volet de La Saga Malaussène : Au bonheur des ogres, je n’ai pas hésité longtemps avant d’acquérir ce second tome des aventures offertes par Daniel Pennac. Sans compter que La Fée carabine a rapidement rejoint mon Challenge ABC 2010 et que ce titre fait également partie du Challenge Livraddict 2010. Ayant entendu tant d’éloges (le livre semble faire l’unanimité auprès des lecteurs), j’attendais beaucoup de cette lecture et je plaçais la barre très haut. Et bien, je dois l’avouer, c’est une petite déception. Certes, j’ai passé un très bon moment en suivant les aventures de la famille Malaussène et j’ai été ravie de cheminer avec Daniel Pennac pour élucider l’enquête… mais voilà, il m’a manqué le petit truc en plus qui aurait pu faire une lecture coup de cœur. Je lisais quelques pages sans problème, à tout moment de la journée, mais je n’avais pas cette envie, ce besoin insurmontable de connaître la suite (sentiment rencontré assez rarement finalement, mais qui, heureusement, est apparu lors de ma lecture suivante… je ne vous en dis pas plus !). Je pense tout de même continuer ma découverte de la saga de Daniel Pennac (en 7 tomes, au total), car c’est plaisant à lire et distrayant… quant à savoir quand… il ne me reste plus qu’à trouver les tomes suivants d’occasion ! Pour l’heure, faisons un point plus détaillé de ce qui m’a plu, déplu ou déçue…
A Belleville (quartier de Paris), rien ne va plus. Une vieille dame abat un policier dans la rue (il voulait seulement l’aider à traverser les passages piétons gelés par le grand froid) se croyant menacer… car dans le quartier rode un tueur de personnes âgées… et celles-ci, loin d’avoir assez de problèmes, deviennent les clients favoris de dealers de médicaments et drogues en tout genre ! Et Benjamin Malaussène dans tout ça ? Le coupable idéal pour tous les policiers de la ville ! Avec son statut de bouc émissaire professionnel, Benjamin - l'aîné de la famille - a ça dans le sang ! Le pauvre doit aussi faire face à l’énième (septième) grossesse de sa mère (le bébé, après presque 10 mois au chaud, ne semble pas pressé de se montrer à ses futurs frères et sœurs), à la disparition de sa Julia - journaliste casse-cou -, à l’épilepsie intempestive de son chien Julius, et évidemment, à tous les vieux anciens drogués (l'ancien libraire, l'ancien cordonnier, l'ancien soldat,...) qu’il héberge chez lui… Comment va-t-il pouvoir se sortir de ce pétrin ?…

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Vous l’aurez peut-être constaté, l’histoire est très riche en rebondissements en tout genre et surtout très riche de figures plus différentes les unes que les autres. Outre tous les membres de la famille Malaussène (la mère, Benjamin, Louna l’infirmière, Thérèse la voyante, Clara la photographe, Jeremy le pyromane, le petite aux lunettes roses, Verdun la dernière née et Julius le chien épileptique), Daniel Pennac nous offre d’autres personnages eux aussi hauts en couleur (Julia la journaliste, Thian l’inspecteur veuf qui se déguise en vieille vietnamienne quand il est sur le terrain, Stojil l’ami de la famille qui promène les vieilles dames dans le quartier, Pastor le jeune flic frisé aux pulls trop larges…) et de nombreux autres personnages « secondaires » à l’histoire (les vieux qui tentent d’arrêter la drogue et qui sont hébergés dans la famille Malaussène, les différents policiers, les amis de Benjamin,…). Difficile de ne pas trouver son compte dans cette foule ; même si vous êtes difficiles, vous vous lierez forcément d’amitié avec l’un d’entre eux. Personnellement, j’ai beaucoup d’amitié pour l’inspecteur Thian, pour la jeune Clara, pour Pastor,… et pour Benjamin Malaussène bien sûr !
Quant à l’enquête, je trouve qu’elle est bien menée. Tous les éléments finissent par se recouper entre eux, et je n’ai absolument rien vu venir (bon, je ne suis jamais très douée lorsqu’il s’agit de désigner un ou plusieurs coupables mais bon…)!
L’ensemble de l’histoire (et c’est également le cas pour tous les tomes de la saga Malaussène, à priori) se déroule à Belleville, quartier de Paris où résident Benjamin et ses frères et sœurs. Si je ne me trompe pas, Daniel Pennac fait se dérouler les évènements dans les années 80 (le texte a été publié en 1987), mais c’est assez difficile à dire, car peu d’informations viennent confirmer ou réfuter cette hypothèse tout au long du texte ; et je n’ai pas trouvé d’éléments typiques de telle ou telle décennie française (les années 80 sont pourtant connues pour être loin d’être banales…). Donc, le mystère persiste… mais à vrai dire, ça n’a pas d’importance pour l’histoire en elle-même (c’est moi qui aime bien mettre des dates et des lieux lorsque je lis un texte) et au niveau de la chronologie du récit, je suis également dans le doute. En y réfléchissant, impossible de vous dire sur combien de temps s’étale les évènements ? Une semaine, un mois ? Je penche plutôt pour un nombre limité de jours mais… encore une fois, je suis bien en mal de pouvoir le confirmer ! Et c’est là qu’on voit la différence entre un roman de Daniel Pennac, un thriller ou encore un roman fantasy ; car, pour ces deux derniers « genres », il est souvent facile de repérer le contexte (important pour les intrigues !). Bref, je divague, mais ça n’a pas une importance énorme…
Je ne sais pas vraiment comment classer ce roman (et les autres tomes de la série) de Daniel Pennac. Roman contemporain ? Policier ? Humour ? Car, enquête policière, il y a ; et humour aussi, c’est évident ! Et c’est d’ailleurs ce dernier point qui fait le gros plus des histoires de l’auteur. Les intrigues sont tellement farfelues qu’on finit tout de même par y croire. Vous avez déjà vu un bouc émissaire professionnel vous ? Des vieilles dames qui s’entraînent au tir dans les catacombes de la ville pour apprendre à se défendre ? Des vieux que l’on drogue pour une raison toute économique ? Mais finalement, pourquoi pas !? J’aime également particulièrement les néologismes employés par Daniel Pennac (« […] Or, Julie Corrençon a été droguée avant d’être dépontée. - "Dépontée" ? - Un néologisme que je m’autorise, monsieur, par glissement du verbe "défenestrer". - Je ne sais pas si je dois permettre de pareilles audaces dans mon service, Pastor. - Peut-être préfèreriez-vous "empénichée", monsieur ? », p. 182), c’est très intelligent, très recherché, et d’un cynisme… j’adore ! En plus, l’ensemble se lit vraiment très vite et facilement car les chapitres sont courts, les descriptions et les dialogues n’empiètent pas les uns sur les autres… Très agréable à parcourir !
Mais alors, pourquoi cette petite déception, pourquoi pas de coup de cœur ? Et bien, sincèrement… je n’en sais rien ! J’avais déjà eu le même sentiment en lisant le premier opus, Au bonheur des ogres, et je ne savais déjà pas pourquoi ça n’avait pas « fonctionné » pleinement avec moi… Suis-je blasée ? N’ai-je plus aucune réaction devant l’humour et l’originalité ? Je ne sais pas… Mais j’espère que le troisième volet des aventures de la famille Malaussène (La Petite marchande de prose) déclenchera le déclic qui me manque !


Les Petits [ + ] : Des chapitres courts et une plume très fluide, ça se lit tout seul ! Un humour omniprésent, des néologismes, du cynisme… j’adore ! Une intrigue originale et très bien menée ; tous les éléments se recoupent de façon surprenante, je n’ai rien vu venir ! Des personnages nombreux et hauts en couleur, vous vous attacherez à l’un d’entre eux au moins !
Les Petits [ - ] : Et bien, je n’arrive pas à trouver objectivement de points « négatifs », je n’arrive pas à trouver ce qui m’a manqué pendant cette lecture pour en faire un coup de cœur ; mystère ! Même si les différents tomes peuvent se lire séparément, c’est tout de même mieux de les lire dans l’ordre… Donc avant de découvrir celui-ci, il vaut mieux lire Au bonheur des ogres !


La Joueuse de Go de Shan SA

Vendredi 7 mai 2010 à 13:04

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La Joueuse de Go
de Shan SA

(Book Club Livraddict de Mai -
Objectif PAL - 6/123)

Editions France Loisirs,
2002, p. 218

Première Publication : 2001


Pour l'acheter : La Joueuse de go


 

Shan Sa (née Yan Ni le 26 octobre 1972) est
une écrivain française d'origine chinoise.

La Joueuse de go est publié en 2001 et reçoit
le Prix Concourt des lycéens la même année.
Shan Sa
quitte la Chine pour Paris en 1990,
et l'écriture en chinois pour celle en français.




 

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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Dnoir.jpgepuis 1931, le dernier empereur de Chine règne sans pouvoir sur la Mandchourie occupée par l'armée japonaise. Alors que l'aristocratie tente d'oublier dans de vaines distractions la guerre et ses cruautés, une lycéenne de seize ans joue au go. Place des Mille Vents, ses mains infaillibles manipulent les pions. Mélancolique mais fiévreuse, elle rêve d'un autre destin. "Le bonheur est un combat d'encerclement." Sur le damier, elle bat tous ses prétendants. Mais la joueuse ignore encore son adversaire de demain : un officier japonais dur comme le métal, à peine plus âgé qu'elle, dévoué à l'utopie impérialiste. Ils s'affrontent, ils s'aiment, sans un geste, jusqu'au bout, tandis que la Chine vacille sous les coups de l'envahisseur, qui tue, pille, torture.





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our ma première participation à un Book Club sur Livraddict, j’ai rejoint les membres pour la lecture d’un titre de la littérature asiatique, prévue le 5 mai. Après un petit « vote », les membres ont choisi de lire et de discuter de La Joueuse de Go de Shan Sa. Pour tout vous avouer, ce choix m’arrangeait bien, car ce titre dormait dans ma PAL depuis 2003 au moins, c’était donc l’occasion de le lire une bonne fois pour toute ! En fait, j’avais déjà lu ce petit roman, lors de sa sortie chez France Loisirs, en 2002 ; mais j’avais alors été très déçue par ma découverte. Lorsque j’ai à nouveau ouvert l’ouvrage, il y a quelques jours, je n’attendais pas grand-chose, ne gardant que très peu de souvenirs de ma précédente lecture. C’est sur une note mitigée que je repose ce livre, du côté des livres lus cette fois (et je ne compte pas l’ouvrir à nouveau de si tôt !) ; et je me rends compte qu’il rejoint - de ce côté-là de ma bibliothèque - un autre titre de Shan Sa, lu il y a quelques années maintenant Alexandre et Alestria (dont je ne garde aucun souvenir non plus, si ce n’est peut-être une impression de douceur et de poésie…)… Il me reste encore un ou deux titres de l'auteure dans ma PAL, mais je pense attendre un peu avant de me lancer ; de toute façon, je n'ai pas le temps pour le moment !

S’il y a bien une chose à laquelle il ne faut pas se fier ici, c’est le résumé de la quatrième de couverture. J’ai fait l’erreur de croire que j’allais lire une belle histoire d’amour quand j’avais 14 ou 15 ans (oui, à cet âge-là on lit des trucs fleur-bleue…) et c’est sans doute la déception de ne pas la trouver qui m’a fait ressortir de ma première lecture avec une impression négative… Shan Sa nous livre les aventures de deux personnages que tout oppose : leur sexe, leur éducation, mais surtout leur nationalité… Elle a 16 ans et est Mandchoue, il a passé la vingtaine et appartient à l’armée japonaise qui a envahi le pays… Rien ne peut les rapprocher, si ce n’est cette partie interminable de go, sur la place des Mille VentsBon, dit ainsi, je me rapproche de la quatrième de couverture et vous annonce presque une belle et grande histoire d’amour. Mais non, ne vous attendez pas à pareille chose, vous seriez déçus ! Difficile d’ajouter quelques phrases de plus pour vous parler de l’intrigue car justement, une « intrigue », on ne peut pas dire qu’il y en ait vraiment une… Par contre, alors que beaucoup des Livraddictiens ont été déçus par le dénouement, c’est une des choses du texte qui m’a plu. Il arrive certes, très rapidement et brutalement, mais je ne pense pas que les choses auraient pu se passer différemment, je ne vois pas de meilleure fin ! En revanche, je suis assez d’accord avec la majorité, pour dire que cette « révélation » finale (je ne peux pas trop en dire pour ceux qui n’ont pas lu le texte) arrive comme un cheveu sur la soupe ; peut-être pour « alléger » cette fin tragique et lui donner une autre dimension ?
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/shansa.jpgL’intrigue n’est pas des plus développée mais, ce qui importe surtout à mon avis, c’est l’évolution des deux personnages dans leur « univers » respectif. On suit la jeune adolescente à travers la ville et à travers ses rencontres ; on la voit mûrir en l’espace de quelques semaines. Quant au soldat japonais, on le suit à travers ses missions ; mais j’avoue que ses états d’âme m’ont moins « passionnée » que ceux de la jeune fille. Finalement je me rends compte que je me suis très peu attachée aux deux personnages principaux (peut-être est-ce parce qu’on ne connaît pas leur nom la majeure partie du récit ? C’est un détail mais bon…). Pourtant, l’héroïne plutôt « rebelle », seule femme à accéder au go sur la place des Mille Vents, avait de quoi me séduire ; mais non… j’ai presque ressenti plus d’empathie pour Huong, l’amie de l’héroïne ou pour la sœur de cette dernière, bien malheureuse dans sa vie de femme ; alors que ce ne sont « que » deux personnages secondaires… Quant à Min et Jing, les révolutionnaires qui entrent brutalement dans la vie de l’héroïne, je n’ai pas arrêté de les confondre (à cause des prénoms ?) et je les ai juste trouvé snobs et agaçants ; aucune compassion pour eux. Cette lecture en « spectatrice » est vraiment quelque chose qui m’a gênée car lorsque je lis, j’aime, sinon m’identifier à un personnage, au moins m’attacher à l’un d’entre eux, en tout cas suffisamment pour ressentir quelques unes de ses émotions… Ici, assez peu d’émotions finalement.
Ce qui « sauve » le texte (très court, moins de 220 pages pour mon édition France Loisirs), à mon goût, c’est la plume de Shan Sa, plutôt poétique, douce et agréable à parcourir. Ses phrases sont simples mais directes et parviennent au but, sans aucun problème. Cependant, il y a une petite chose qui m’a plusieurs fois gênée - et apparemment je ne suis pas la seule - : l’auteure (qui écrit directement en français, ce n’est pas une traduction, donc je peux me baser vraiment sur ce que j’ai lu, pour une fois !) lance parfois des mots « crus », des termes qui n’ont rien à faire là, alors que tout le reste de la phrase, et même du paragraphe, est très doux et poétique. Plusieurs fois j’ai ouvert des yeux ronds comme des soucoupes en me demandant si c’était voulu ou si c’était vraiment maladroit… en tout cas, ça casse le rythme de la lecture, et c’est désagréable ! En revanche, j’ai beaucoup aimé la division du récit en très courts chapitres (deux ou trois pages à chaque fois) et l’alternance des points de vue avec ceux-ci (les chapitres impairs sont dédiés à la jeune fille, les chapitres pairs au soldat japonais). Le tout est à la première personne du singulier mais les « univers » respectifs des deux héros sont tellement éloignés qu’on ne peut pas confondre les aventures de l’un avec celles de l’autre ! Mais, pour une fois, la première personne du singulier ne m’a pas aidée à me sentir plus proche de l’une ou de l’autre des figures principales… je suis vraiment restée spectatrice, jusqu’au bout !
Pour terminer sur une note positive, je parlerai du contexte dans lequel l’histoire évolue : la guerre entre la Chine et le Japon, dans les années 30. Ce n’est pas une période historique et un contexte géographique que je connais (et à mon avis, nous ne sommes pas très nombreux à en savoir beaucoup là-dessus, sauf les spécialistes et les passionnés ; et je ne suis ni l’une ni l’autre !) donc j’étais ravie de découvrir tout ça et j’ai aimé me plonger là-dedans. Mon édition (France Loisirs) contient quelques notes de bas de page qui permettent de mettre en place quelques éléments de bases (la généalogie rapide des empereurs chinois par exemple…), sans nous étouffer sous un trop grand nombre d’informations. Malheureusement, je ressors de cette lecture sans en savoir bien plus sur cette guerre (les actions du récit se déroulent sur le territoire chinois, en Mandchourie) ; et même si je sais que ce n’était pas le but de ce récit, je suis un tout petit peu déçue. On pourrait également s’attendre à avoir, sinon une explication franche, au moins quelques pistes sur l’art du jeu de go… mais non ; pas grand-chose à se mettre sous la dent. On sait juste que ça se joue à deux, sur un damier, avec des pions noirs et blancs ; que les parties peuvent durer très longtemps et qu’il faut être dotée d’une certaine stratégie pour s’en sortir… Pour le reste, il faut faire des recherches sur internet !
Pour conclure, un avis mitigé. C’est une « assez » jolie lecture, mais il n’y a rien eu pour que ce soit un coup de cœur, ou juste une lecture au dessus des autres. C’est sympathique mais sans plus, et je pense, qu’une nouvelle fois, j’aurai vite oublié de quoi il retourne… Et qu'est-ce que j'ai peiné à l'écrite ce billet... Pfffiouuu. Désolée s'il est plus brouillon et moins "convaincant" que d'habitude, mais j'ai vraiment eu du mal !


 

Les Petits [+] : Un contexte (la guerre entre la Chine et le Japon dans les années 30) qu’on ne connaît pas vraiment et qu’on n’a pas l’habitude de trouver dans la littérature (enfin, à ma connaissance…). Une façon d’approcher en douceur la « littérature asiatique », de découvrir un petit peu les us et coutumes de l’époque et de se familiariser un peu avec la culture. Un style plutôt doux et agréable (la plupart du temps !) donc ça se lit vite et bien. Des chapitres courts qui permettent une alternance des points de vue, c’est une approche intéressante. 

Les Petits [-] : Très peu d’empathie pour les deux personnages principaux, ça m’a manqué. Parfois des termes inadaptés lancés par l’auteure sans raison apparente dans des phrases pourtant très poétiques ; c’est déstabilisant ! Une légère déception, je n’ai rien trouvé d’extraordinaire dans ce texte, c’est « sympa », mais sans plus !


 D'autres avis : Cocola, Elora, Evert, Frankie, Galleane, Lexounet, Leyla, Livraison, Liyah, Lounapil, Mélusine, Mina, Stieg.



Et les discussions sur Livraddict : Général, Le Style, L'Intrigue, La Littérature asiatique.

Le Chant des Anges de Folco CHEVALLIER

Dimanche 2 mai 2010 à 17:29

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Livres/chantdesanges.jpgi
Le Chant des Anges
de Folco CHEVALLIER

(Partenariat BOB - Timée Editions)
Timée Editions,
2009, p. 277

Première Publication : 2009


Pour l'acheter : Le Chant des Anges

 

Folco Chevallier a 41 ans. Mêlant suspense et
émotion, il nous plonge avec Le Chant des Anges
dans un monde où l'homme devra s'affranchir de
ses sens pour en comprendre la réalité.

Ce 27 mai devait être un jour
comme les autres.
Mais nul ne sait comment
se terminera cette journée.
Ni même... quand.

 

 
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Quatriemedecouverture.jpg
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Tturquoiseclair.jpgrois ans que la mère de Juliette a disparu. Trois ans que Juliette tente de la reconnaître dans les visages anonymes des rues de Los Angeles.
Quand elle surgit dans les bureaux de Léo, son père, elle ne peut contenir sa joie : enfin, elle l'a retrouvée !
Las. Léo sait qu'il n'a plus le choix : il doit trouver le courage qu'il n'a jamais eu. Il doit avouer à sa fille de sept ans que Gabrielle, tuée dans un accident de voiture, ne reviendra jamais.
Mais aujourd'hui n'est pas un jour comme les autres.
Aujourd'hui, Léo va échapper à la mort.
Aujourd'hui, Gabrielle va revenir à la vie.
Aujourd'hui, quelqu'un va libérer le Chant des Anges.





http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monavis.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Jnoir.jpge n’ai pas vraiment pour habitude de lire des auteurs contemporains, si ce n’est dans le domaine de la bit-lit ou de la fantasy/fantastique dans le sens large ; mais Le Chant des Anges semblait avoir eu beaucoup de succès du côté des lecteurs de Livraddict (la note donnée sur Bibliomania est plutôt élevée !). Ainsi, lorsque j’ai vu que BOB proposait à son tour un partenariat avec Timée Editions pour ce titre, je me suis lancée, curieuse de voir ce que nous réservait ce Monsieur Chevallier. Finalement, malgré une petite déception, je ne doute pas que l’auteur nous réserve de bonnes surprises dans ses prochains ouvrages… Développons tout ça.

Malgré son jeune âge, Juliette - sept ans - est bien décidée à retrouver sa Maman qui l’a quittée trois ans auparavant. La petite fille est persuadée que Gabrielle - sa Maman - a perdu la mémoire et déambule, quelque part dans les rues de Los Angeles. C’est donc surexcitée qu’elle rejoint un beau matin le bureau de son père Léo - grand business man hyperactif - pour lui annoncer qu’elle est là, dans la télévision, et qu’elle lui parle accompagnée d’une mélodie enchanteresse ! Léo s’apprête à révéler à Juliette que c’est impossible car Gabrielle est morte, tuée dans un accident de voiture ; mais la fillette entre en transe, dans un coma mystérieux… C’est ce moment que Franck Waterlink - créateur de l’organisation « Renaissance », spécialisée dans le décryptage des phénomènes mystérieux - choisit pour entrer en scène, envoyant un étrange message à Léo : il aurait quelques chose d’urgent à lui communiquer… Les évènements s’accélèrent, le temps ne paraît plus suivre son cours normal, les incidents se multiplient aux quatre coins de la planète, les gens semblent perdre la mémoire après avoir écouté une mélodie enchanteresse,… Qui est derrière tout ça ? Pourquoi Juliette, son père et sa défunte mère se retrouvent-ils impliqués dans cette histoire ?
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/folcochevallier.jpgLa quatrième de couverture m’avait intriguée et je dois avouer que les 80 premières pages (c’est-à-dire la première partie, intitulée « Résurgence ») donnent l’eau à la bouche. Les évènements s’enchaînent, les chapitres sont courts et ne semblent pas particulièrement liés les uns avec les autres. L’auteur joue brillamment, nous donnant trop d’indices ou pas assez. On est un peu perdus, on veut absolument savoir ce qui se passe et connaître la clef de toute cette histoire ! Je trouve, malheureusement, que cette dernière arrive un peu précipitamment et trop « facilement ». En fait, le roman est très court (à peine 280 pages) et ne permet donc pas un développement assez important, à mon goût. Les idées sont bonnes - on pourrait même y voir quelques éléments de SF - mais auraient mérité d’être beaucoup plus développées ! Folco Chevallier aurait pu creuser un peu plus en profondeur cette idée de « chant des anges » et son implication sur la perception du temps par les êtres humains (je n’en dis pas plus pour ne pas spoiler les futurs lecteurs). Il aurait également pu se pencher un peu plus sur la description des effets dévastateurs de la mélodie. Je pense par exemple au moment où Léo se réveille et se retrouve dans un Los Angeles « irréel », il aurait peut-être été intéressant de développer ce nouvel état de la ville, pour accentuer l’atmosphère étrange et « oppressante », un peu sur le modèle d’un 1984 d’Orwell ou d’un Meilleur des mondes d’Huxley, dans lesquels nous sommes totalement immergés ? Ce n’est qu’un petit détail parmi tant d’autres, mais c’est le genre de choses qui m’a un peu manqué pendant ma lecture.
De même pour les personnages et leur personnalité. Le récit étant particulièrement court, nous n’avons pas forcément le temps d’apprendre à les connaître et ils sont finalement résumés à des figures un peu manichéennes : la petite fille courageuse et entêtée, le père débordé par son travail, le scientifique dépassé par les évènements,… Ceci dit, Juliette s’est tout de même révélée assez attachante pour ma part, ainsi que son père ; mais j’aurais aimé en apprendre encore plus sur eux. Peut-être que développer davantage leur personnalité n’aurait pas servi l’histoire… je ne sais pas ; en tout cas, ça m’a un peu manqué. En fait, une fois ce roman lu, j’ai plutôt eu l’impression d’avoir découvert un « brouillon », une ébauche de futur roman, un premier jet qui pose la trame et les idées générales. Alors, à mon goût, il aurait été vraiment intéressant de développer l’ensemble - car les idées sont particulièrement bonnes, je le répète ! -, quitte à ajouter une centaine de pages qui n’auraient certainement pas été de trop !
En ce qui concerne le style en lui-même, je pense pouvoir me baser sur le texte présenté ici (car ce n’est apparemment pas une traduction ; Folco Chevallier écrit en français ? Oui, j'ai vérifié. ^^) ; l’ensemble est très abordable, très « contemporain », un peu à l’image d’un Marc Levy ou d’un Guillaume Musso. Les dialogues sont bien représentés mais les descriptions ne sont pas pour autant abandonnées (bien que j’aurais parfois aimé en avoir plus, mais c’est une appréciation personnelle). C’est donc simple, direct. La plume n’a rien d’exceptionnel mais nous touche justement par sa simplicité et nous émeut parfois par la tendresse de certains dialogues (surtout lorsque la petite Juliette est dans le coin). J’ai parfois eu un peu plus de mal avec les passages du blog de Franck Waterlink, car le vocabulaire employé est plus scientifique ; mais les thèmes abordés le sont également, alors c’est cohérent. Avec ces extraits, j’ai quelques fois eu l’impression d’avoir affaire à du Bernard Werber, qui parvient souvent à nous exposer des théories scientifiques, de façon simple ; c’est aussi le cas avec Folco Chevallier lorsqu’il fait parler ses figures scientifiques. C’est donc un bon compromis entre des éléments proche de la SF, de bons sentiments comme peuvent nous en offrir Levy ou Musso, et des hypothèses scientifiques à la Werber !
Pour terminer ce billet, quelques mots sur l’ouvrage en lui-même, signé Timée Editions (maison que je ne connaissais pas du tout avant cette lecture). Je tiens à souligner le soin apporté à la présentation de l’objet (bien que je ne sois pas particulièrement convaincue par l’image de couverture, surtout le visage de la jeune femme en fait…), notamment au niveau des polices d’écriture - changeantes selon le fond abordé par le chapitre (récit en lui-même, extrait du blog de Franck Waterlink, rapport sur les évènements se déroulant dans le monde,…). Chaque chapitre (plus ou moins court mais n’excédant jamais la dizaine de pages) est précédé d’un petit titre qui indique soit le lieu et l’heure s’il s’agit d’un chapitre dédié au récit, soit tout autre information importante (les articles du blog sont par exemple signalés par un encadré). J’aime également le format de l’ouvrage, plus grand qu’un poche, mais plus pratique qu’un gros format (style XO éditions, Albin Michel, le Pré aux clercs,…). Enfin, je n’oublie pas de remercier la maison pour le petit fascicule - un dossier de presse - envoyé avec le livre ; c’est une très charmante intention pour nous autres, simples lecteurs. Merci.
Pour résumer. La trame et les idées offertes par Folco Chevallier sont définitivement intéressantes mais auraient largement mérité d’être beaucoup plus développées (une centaine de pages supplémentaires pour s’attacher un peu plus aux personnages, pour aller un peu plus loin dans les théories scientifiques…). Le style est fluide et agréable et même émouvant parfois ! Je ne doute pas que les prochains écrits de Folco Chevallier seront plus développés ; en tout cas, c’est assez prometteur ! Quant à l’objet en lui-même, les éditions Timée ont fait du bon travail. Je remercie donc Timée Editions (je ne manquerai pas de suivre leurs futures parutions) et BOB, pour ce nouveau partenariat.


 

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Les Petits [+] : De très bonnes idées liées à une trame narrative bien pensée. Des personnages plus ou moins attachants, surtout la petite Juliette. Un style simple, direct qui n’est pas sans rappeler du Levy ou du Musso. Des réflexions et théories scientifiques intéressantes, un peu à la Werber ! Un joli objet, merci Timée éditions.

Les Petits [-] : Passée la centaine de pages, lorsque les révélations commencent à arriver, l’engouement diminue un peu ; mais on a tout de même envie d’aller jusqu’au bout pour avoir le mot de la fin ! En sortant de cette lecture, j’ai un peu l’impression d’avoir lu une ébauche plutôt qu’un roman définitif ; les idées ainsi que les personnages auraient largement mérité d’être développés sur une centaine de pages supplémentaires (au moins !).


 D'autres avis : Frankie, Karline05, LadyScar, Lasardine, Sita, ...

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Elle lui dirait dans l'île.
Le Temps usé

de Françoise XENAKIS

(Challenge ABC 2009 - 21/26)
Le Livre de Poche,
1982, p. 191

Première Publication : 1970/1976


Pour l'acheter : Elle lui dirait dans l'île


 

Françoise Xénakis née Gargouil, le 27 septembre
1930, est une romancière et journaliste française.

Veuve du compositeur de musique contemporaine Iannis Xénakis, qu'elle avait épousé en 1953, elle a eu avec lui une fille, la peintre et sculptrice Mâkhi Xénakis (née en 1956). Elle a tenu dans les années 1980 une chronique littéraire dans le journal Le Matin de Paris. Françoise Xenakis est également journaliste de presse écrite et télévisée, notamment dans l'émission Télématin sur France 2. Elle a écrit de nombreux romans. Elle est présidente du jury du prix littéraire 30 millions d'amis.

 

 
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules2/Eorangefonce.jpglle lui dirait dans l'île. Il y a trois ans qu'il est détenu dans l'île où les pierres sont rouges du sang répandu. Depuis trois ans, elle attend l'autorisation de lui rendre visite. Elle lui dirait... Elle a tant de choses à dire ! Elle lui donnerait cette couverture tissée de la laine de ses vieilles jupes, comme font les femmes de ce pays, et elle lui dirait... Le laissez-passer est venu. Dans une cellule, les voici face à face, lui l'homme brisé, elle qui veut croire en la vie...
Le Temps usé. Le temps passé, chargé de son poids de souvenirs, "le temps usé", par vaguelettes successives, revient à la mémoire de Françoise Xénakis. Et dans le style, à la fois simple et riche, que nous lui connaissons, elle dit ses doutes, ses manques, ses vérités, le temps du désir lassé, l'apprentissage de la tendresse, et l'enfant grandi qui s'en va et laisse la mère nue.



http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monavis.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Tnoir.jpgrouver un auteur en -X pour ses challenges ABC n’est jamais chose facile, alors, j’ai écumé les différents blogs littéraires que je connais pour trouver de tels auteurs. C’est en surfant du côté de chez MeL alias Bouquins que j’ai fait la connaissance de Françoise Xénakis, auteure qui m’était jusque là complètement inconnue (il semblerait qu’elle soit mariée à un compositeur de musique célèbre - Iannis Xénakis - qui m’est lui aussi complètement inconnu…). MeL semblait plutôt satisfaite du texte Elle lui dirait dans l’île, alors, lorsque je l’ai trouvé à moins de 2€ d’occasion dans une librairie, je me suis dit que c’était le moment, qu’il ne fallait pas hésiter. Résultat : avis mitigé mais j’ai tout de même envie de lire autre chose de l’auteure, pour me faire une idée plus précise ; en revanche, je ne pense pas que je me lancerai dans Moi j’aime pas la mer car Matilda alias Raison et sentiments vient de le lire et ce fut très pénible pour elle ! Je testerai peut-être Ecoute… mais tout dépendra de ce que je pourrais trouver en librairie d’occasion. Affaire à suivre, donc !

J’ai été assez surprise de découvrir qu’en fait, ce Livre de Poche n’offrait pas un mais deux textes. Le premier, le plus court - une soixantaine de pages environ - a donné son titre à l’ouvrage : Elle lui dirait dans l’île. Le second - Le Temps usé - est plus long, il atteint presque les 120 pages. Les deux récits semblent liés puisque selon l’éditeur, Le Temps usé serait une sorte de suite à Elle lui dirait dans l’île. Ce n’est pas frappant à mon sens, mais pourquoi pas. Ce qui fait l’originalité et la force de Françoise Xénakis est, selon moi, la poésie très particulière qui se dégage de ses textes ; textes qui d’ailleurs - et notamment dans Elle lui dirait dans l’île - prennent une forme très étrange, à mi-chemin entre le poème et la prose. La ponctuation est presque totalement absente, seuls les majuscules et les espaces permettent aux lecteurs d’acquérir un rythme. Au début, je dois avouer que j’ai été très déstabilisée, je me demandais vraiment ce que j’allais découvrir derrière ces lignes et franchement, je ne suis pas une adepte de la poésie ou des textes à la ponctuation bizarre. Je suis très conventionnelle, j’aime les phrases qui comportent une majuscule au début, un point à la fin et des virgules de-ci de-là ; autant vous dire que j’ai failli reculer et fermer le livre dès que j’ai vu la première page ! Mais en fait, malgré cette apparence particulière, ce premier texte a su me séduire par la mélodie des mots, par le rythme des phrases et par l’intensité des émotions et sentiments qui se dégagent de celles-ci. En revanche, le second texte - Le Temps usé - beaucoup plus traditionnel dans la forme, m’a moins plu, d’où mon avis final mitigé. Alors que dans Elle lui dirait dans l’île, le passage d’un point de vue à l’autre, d’une personne à l’autre (on passe du « je » au « il » et au « elle », sans prévenir) ne m’avait pas gêné du tout, car coulait tout seul ; ce procédé m’a vraiment agacé dans Le Temps usé. Il semblerait que dans ce texte, il y ait trois « voix » : la première qui use d’une police normale et du « je », la seconde qui utilise une police en italique et la troisième personne du singulier et la dernière, qui utilise une police plus petite et revient au « je ». J’avoue que j’ai été complètement perdue par ces changements d’un paragraphe à l’autre, et je ne sais toujours pas vraiment « qui est qui », « qui fait quoi »… Bref, j’ai été gênée dans ma lecture.

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/francoisexenakis.jpgRevenons un peu sur les sujets, sur les « intrigues » de ces deux textes qui mettent en scène, un couple et reviennent plus particulièrement sur les sentiments de la femme. Dans Elle lui dirait dans l’île, Françoise Xénakis nous offre l’histoire d’une femme qui attend jour et nuit depuis trois ans, un laissez-passer pour rendre visite à son compagnon, emprisonné sur une île. Enfin, un jour, elle obtient le fameux papier et se retrouve face à l’homme qu’elle a aimé. Elle avait préparé tout un tas de choses à lui dire, elle s’était dit que dans l’île, elle lui dirait… Mais rien ne se passe comme convenu, qui est cet homme en face d’elle ? Elle ne le reconnaît plus, il ne la reconnaît plus, ils ne sont plus les mêmes… Dans Le Temps usé, je n’ai pas réussi à mettre le doigt sur une intrigue particulière, ce sont plus les pensées d’une femme face au quotidien et à la routine qu’est devenu son mariage, sa vie au fil du temps ; et les sentiments auxquels elle doit faire face en voyant sa fille grandir et bientôt partir…
Le Temps est un élément particulièrement important dans ces deux textes - l’un deux reprend même le terme dans son titre - puisqu’il est à l’origine des changements qui surviennent dans la vie des protagonistes, notamment en ce qui concerne leurs sentiments. Françoise Xénakis fait appel à beaucoup de flash-back, dans les deux textes, créant ainsi une chronologie assez particulière, qui s’étale sur de nombreux mois, de nombreuses années. Au niveau de la géographie, les éléments donnés sont très peu nombreux. Dans le premier texte, on sait que le fiancé est emprisonné dans une île (mais on ne sait pas vraiment où ni pourquoi d’ailleurs) et dans le second, je ne me souviens pas avoir noté d’indications concernant un lieu précis. De toute façon, je ne crois pas qu’il soit important, pour le lecteur, de savoir exactement où et quand se déroule ces histoires, ces pensées,… L’important c’est la profondeur et l’intensité des émotions éprouvées lors de ces morceaux de vie. Rien de plus.
Comme dit plus haut, j’ai particulièrement apprécié Elle lui dirait dans l’île, malgré la forme particulière du texte et malgré les passages inopportuns d’un point de vue à l’autre. J’ai vraiment beaucoup aimé la façon dont Françoise Xénakis met en scène les sentiments de chaque protagoniste. Les phrases n’ont rien de bien compliqué, ce sont plutôt des impressions, des sensations, qui sont jetées sur la feuille et donc données aux lecteurs. C’est assez intense et j’ai réussi à goûter le texte et sa signification (du moins je crois). En revanche, comme dit plus haut également, malgré des éléments similaires, le second texte m’a laissée beaucoup plus perplexe, notamment à cause de ces trois « voix«  que je n’ai malheureusement pas su comprendre. Je crois que j’ai manqué quelque chose car cette fois, je n’ai pas réussi à adhérer aux sensations et sentiments lancés par Françoise Xénakis ; et pourtant, les émotions semblaient être une nouvelle fois au rendez-vous. Il faut croire que le thème m’a moins inspiré que pour le premier texte… Ceci dit, Françoise Xénakis a un quelque chose de particulier dans sa façon d’écrire, et j’ai très envie de voir ce que ça donne dans un autre de ses livres. Je pense que cette auteure repassera sous mes yeux rapidement et j’espère alors me faire un avis plus précis sur son style !


 

Les Petits [+] : Il y a en fait deux textes, et non pas seulement un. C’est très court (à peine 190 pages pour les deux textes), donc ça se lit très vite. Françoise Xénakis utilise une forme très particulière (notamment dans le premier texte) : un mélange de poésie et de prose. Les sentiments et émotions sont décrits de façon très simples mais très intenses. Elle lui dirait dans l’île vaut le coup d’œil, à mon avis.

Les Petits [-] : Je pense que je suis passée à côté du second texte - Le Temps usé -, et c’est dommage ! L’absence de ponctuation dans le premier texte et les changements de « voix » dans le second pourront en déstabiliser plus d’un !


 D'autres avis : Bouquins.

La Nostalgie de l'ange de Alice SEBOLD

Mercredi 31 mars 2010 à 10:00

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Livres/lanostalgiedelange.jpgi
La Nostalgie de l'ange
de Alice SEBOLD

(Lecture Commune -
Objectif PAL - 3/123)

Editions J'ai lu,
2005, p. 349

Première Publication : 2002



Pour l'acheter : La nostalgie de l'ange


 
Alice Sebold née le 6 septembre 1963,
est une romancière américaine. 


The Lovely Bones a été primé :
- du American Booksellers Association Book of
the Year Award
parmi les Adult Fiction de 2003.
- du
Prix Bram Stoker comme Premier roman 2002
de la Horror Writers Association (il a aussi été nommé
pour la catégorie Roman de la même année).






 http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Quatriemedecouverture.jpg
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Nrouge.jpgom de famille : Salmon, saumon comme le poisson ; prénom : Susie. Assassinée à l'âge de quatorze ans, le 6 décembre 1973. « Mon prof préféré était celui de sciences naturelles, Mr. Botte, qui aimait faire danser les grenouilles et les écrevisses à disséquer dans leur bocal paraffiné, comme pour leur rendre vie. Ce n'est pas Mr. Botte qui m'a tuée, au fait. Et ne vous imaginez pas que tous ceux que vous allez croiser ici sont suspects. C'est bien ça le problème. On n'est jamais sûr de rien... C'est un voisin qui m'a tuée. »
Susie est au Ciel, et pourtant son aventure ne fait que commencer...




http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monavis.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Jnoir.jpge me souviens très bien du contexte de l’achat de ce livre (dans le Point Relay de la gare de la Part-Dieu, à Lyon, pendant mon été de 1ère - en 2004, si je calcule bien - alors que je rentrais chez moi, après avoir passé quelques jours chez mon amoureux du moment ; j’avais une heure d’attente dans la gare pour le changement de train, et encore trois heures de voyage après les trois heures que je venais déjà de faire…), mais bizarrement, je ne garde aucun souvenir de ma première lecture (si ce n’est une ou deux images floues). J’avais donc prévu, il y a déjà plusieurs mois de cela, de relire ce roman, surtout en constatant qu’un film réalisé par Peter Jackson en était adapté. J’ai donc profité d’une lecture commune lancée sur le forum de Livraddict, pour me plonger une seconde fois dans cette histoire. Même si certaines scènes m’ont semblé familières lors de cette relecture, c’est tout de même comme si c’était la première fois pour moi que je tenais cet objet dans les mains. Et, je pense que, si jamais, dans six ou sept ans, j’ouvre à nouveau ce livre, je n’en garderai pas tellement plus de souvenirs… Je ne sais pas pourquoi l’on a fait autant de bruit autour de ce livre ; certes, l’histoire peut sembler intéressante, mais elle est loin d’être inoubliable, et le style, fluide et assez agréable, n’a rien de vraiment particulier…

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/alicesebold.jpgL’intrigue est posée dès la première ligne - aucun suspense de ce côté-là - l’héroïne, Susie Salmon, alors âgée de 14 ans, va mourir, violée et assassinée par l’un de ses voisins. Au paradis, elle observe ses proches se débattre dans le chagrin et faire leur deuil, tandis qu’elle regrette sa courte vie passée sur Terre. Les mois passent, l’enquête piétine, son corps n’est pas retrouvé, son assassin continue de vivre près de sa famille comme si rien ne s’était passé et Susie n’a aucun moyen de conduire son entourage jusqu’à lui. Elle constate amèrement le déclin du couple de ses parents qui s‘éloignent l’un de l’autre, trop abattus par la disparition de leur fille pour tenter de sauver leur amour ; elle voit sa petite sœur grandir et s’épanouir dans un amour sincère alors que la mort plane au dessus de sa tête ; et elle tente de protéger son tout petit frère, blesser si tôt dans la vie… Sans compter sur Ray, le seul garçon qu’elle aura jamais embrassé, amputé à jamais d’une partie de son adolescence ; la jeune Ruth, une de ses camarades de classe qui grâce à son don très spécial, est sans doute la plus proche de Susie. Le temps passe, les voisins oublient Susie, mais pas sa famille, ils ne le peuvent pas ; et Susie, elle, ne parvient pas à se détacher de sa vie passée…
Je me rends compte qu’il est très difficile de faire un résumé de ce livre, car il y a finalement très peu à dire. Les actions sont tout de même rares ; ce sont surtout les réactions des proches et de Susie qui sont mises en avant, ainsi que leur évolution au fil des mois, après la disparition de la jeune fille. Les 350 pages ne s’attardent pas sur le meurtre de la jeune fille - cette partie est décrite très rapidement, sur les vingt premières pages, à peine - et ne font pas non plus grand cas de l’enquête criminelle. Alors, de quoi ça parle ? Et bien, justement, je me rends compte que les 350 pages se lisent plutôt rapidement, mais au final, pour nous dire quoi ? Que la perte d’un être cher c’est dur, mais qu’il faut accepter, faire face, se battre et continuer à vivre coûte que coûte. Voilà ce qui ressort de ma lecture. Suis-je passée à côté de quelque chose ? On suit l’évolution des proches de Susie sur une dizaine d’années, on assiste à leurs peines, à leurs joies,… et on suit la jeune fille au gré de ses pensées et de ses souvenirs, dans son paradis. Le deuil se fait des deux côtés : les proches, car ils ont perdu un être cher et doivent apprendre à vivre sans lui, et Susie, qui doit accepter que plus jamais elle ne vivra, que jamais elle ne grandira, que jamais elle ne connaîtra l’amour… alors, elle vit par procuration ; et c’est cette vie-là qu’elle nous raconte.
Alice Sebold nous offre donc un texte à la première personne du singulier, la narratrice unique étant Susie. Alors qu’habituellement, le « je » me permet de me sentir plus proche du narrateur, ici, Susie est restée comme une étrangère pour moi ; et, étrangement, je me suis beaucoup plus attachée aux personnages qu’elle décrit, sa sœur - Lindsey - notamment, son père ou encore Ruth. Malgré les nombreux souvenirs de sa vie de vivante qu’elle disperse au gré du récit, malgré l’expression de ses sentiments, de ses joies, de ses peines ; je n’ai pas réussi à la cerner, à la comprendre, à l’aimer… Au contraire, j’ai senti Lindsey courageuse, leur père émouvant, Ruth étrange et attachante, le petit frère - Buck - désemparé, la grand-mère amusante et rassurante,… et même la psychologie du meurtrier m’a semblé plus développée et plus « attachante » (en un sens bien sûr, je ne me suis pas prise d’affection pour un type qui a violé et tué plusieurs petites filles, adolescentes et femmes !). En revanche, s’il y a bien un personnage que je n’ai pas réussi à apprécier, du début à la fin, c’est la mère ! Je n’ai pas du tout compris ses réactions et, dans sa façon d’être, elle m’a un peu fait penser à cette mère indigne que j’avais rencontrée dans le texte de Olivier Adam - A l’abri de rien -. J’ai vraiment du mal avec ces mères qui abandonnent mari et enfants parce qu’elles sont faibles et paumées. Difficile à expliquer, mais je ne supporte absolument pas ces figures, alors j’espère ne pas en retrouver de si tôt dans une lecture !
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Divers1/TheLovelyBonesFRsmall-copie-1.jpgAlors qu’Alice Sebold a publié La Nostalgie de l’ange au début des années 2000, son histoire naît au début des années 70, le 6 décembre 1973 pour être précise, et s’étend sur une décennie environ. Le meurtre et les années qui suivent se situent dans le petit lotissement tranquille et fade d’une ville des Etats-Unis (lotissement qui m’a un peu fait penser à celui offert par Burton dans Edward aux mains d’argent, vous savez, ce coin où toutes les maisons sont les mêmes - seules couleurs changent - et où tout le monde croit connaître tout le monde…), ville en pleine expansion, alors que les pattes d’eph’ étaient encore au goût du jour. L’auteure a souvent recours à des « flash-back » et, à cause de ces derniers, j’ai eu parfois du mal à m’y retrouver. En effet, Susie nous raconte souvent ce qu’elle voit du haut de son paradis, et sans transition aucune (ni saut de ligne, ni alinéa), poursuit sur un souvenir plus ou moins ancien. La chronologie est bizarre, toute chamboulée. Bien sûr, la trame principale avance dans le temps, de la fin de l’année 1973 à la décennie suivante, mais entre temps, Susie intercale quelques-uns des souvenirs qu’elle a amassé durant sa courte vie, et ceux-là ne sont pas dans un ordre chronologique ; parfois, elle remonte à un souvenir qui date de ses dix ans, et dix pages plus loin, elle nous parle de ses premiers pas… La première année suivant la mort de Susie est très développée (sur plus d’une centaine de pages), et par la suite, les ellipses narratives se succèdent plus ou moins rapidement, passant parfois des mois voire des années sous silence. Je ne sais pas ce qui est le plus « déplaisant », les longueurs narrative de la première année ou les sauts intempestifs par la suite ? Chronologie étrange et déstabilisante.
Je me rends compte que mon avis semble pencher du côté négatif. Je suis assez indécise sur ce roman. On ne peut pas dire que j’ai détesté cordialement (car je l‘ai tout de même terminé et je n’ai pas eu à me forcer), mais je n’ai pas vraiment aimé non plus (je n’étais pas impatiente de connaître le fin mot de l’histoire). Il y a une sorte de malaise qui se dégage de cette histoire ; l’intrigue morbide n’est sans doute pas étrangère à ça, mais je pense qu’on peut aussi en référer au style de l’auteure, assez étrange. Je ne sais pas comment décrire mon sentiment. Peut-être de… l’indifférence face au devenir des personnages, face à l’intrigue ? Indifférence me paraît assez fort comme terme, mais je n’en trouve pas de meilleur pour le moment ; mais, je pense que ce qui a manqué à cette lecture, c’est l’émotion, tout simplement. J’espère voir assez rapidement le film adapté, beaucoup l’ont trouvé très bon, et Evy l’a même préféré au livre ! Je reviendrai vous donner mes impressions, quand je l’aurai visionné !

 

Les Petits [+] : Ce n’est pas compliqué à lire et ça se lit vite. Suivre l’évolution des personnages du point de vue d’un ange au paradis est un concept inédit et intéressant. Je me suis attachée à certains personnages : Lindsey, Jack (le père), Ruth (la camarade de classe),… Le fin mot de l’histoire (si j’ai bien compris), est plutôt encourageant : il faut se battre et vivre coûte que coûte, même après un deuil douloureux.

Les Petits [-] : Je n’ai pas réussi à m’attacher à l’héroïne et à son histoire ; un manque d’émotions qui m’a rendue assez indifférente à tout… Des souvenirs empiétant sur la narration sans transition, c’est parfois déstabilisant. Finalement, quand on y réfléchit, il n’y a pas vraiment d’histoire, alors certains passages peuvent être assez ennuyeux. La résolution (si on peut dire) de l’enquête est plutôt bâclée ; même si je sais que ce n’était pas ce qui importait vraiment…


 D'autres avis : Bouquins (qui n'a pas du tout aimé et ne l'a pas fini !), Evy (qui a un avis mitigé comme moi, et elle vous parle aussi du film !), Lelanie (très déçue également), Lolo (qui a aimé !).


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