La Part de l'autre de Eric-Emmanuel SCHMITT

Vendredi 5 mars 2010 à 21:08

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La Part de l'autre
de
Eric-Emmanuel SCHMITT
(Lecture commune)

Le Livre de Poche,
2007, p. 503

Première Publication : 2001


Pour l'acheter : La Part de l'autre



Éric-Emmanuel Schmitt (né le 28 mars 1960) est un dramaturge, nouvelliste, romancier et réalisateur franco-belge.


Ce roman serait à rapprocher d'un autre exercice uchronique intéressant fait par Norman Spinrad en 1972 : Rêve de fer. Vous connaissez ? C'est vraiment intéressant ?


 
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules2/8orangeclair.jpg Octobre 1908 : Adolf Hitler recalé. Que se serait-il passé si l'Ecole des Beaux-arts de Vienne en avait décidé autrement ? Que serait-il arrivé si, cette minute-là, le jury avait accepté et non refusé Adolf Hitler, flatté puis épanoui ses ambitions d'artiste ? Cette minute-là aurait changé le cours d'une vie, celle du jeune, timide et passionné Adolf Hitler, mais elle aurait aussi changé le cours du monde...



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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Jgrisclair.jpg’ai entamé ce livre après m’être inscrite à une lecture commune avec quelques membres du forum Livraddict, et je ne regrette pas, car ce fut un bon moyen pour moi, de le sortir enfin, de ma PAL. J’avais beaucoup entendu parler de ce livre, depuis quelques années maintenant, et, c’est lors d’un petit séjour à Périgueux, il y a un an, qu’une des membres de Looneo que j’avais rencontrée pendant ce week end, m’avait offert cet ouvrage. Je ne sais pas vraiment pourquoi j’ai mis tant de temps à ouvrir ce petit pavé. Peur de l’épaisseur ? Peur du sujet ? Peur de la déception ? Je ne sais pas. Mais, voilà, je peux le dire aujourd’hui, j’ai lu La Part de l’autre ! J’avoue que la lecture fut assez longue, mais l’histoire et la plume ne sont pas responsables, mon emploi du temps ne me permettait pas toujours d’assouvir ma soif ; alors, qu’à mon sens, pour profiter pleinement de ce livre d’Eric Emmanuel Schmitt, il faut s’accorder des plages de lecture d’au moins 30 minutes à chaque fois. Malgré ces difficultés horaires et mon retard, voilà tout de même mon avis, plus que positif dans l’ensemble.
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/ericemmanuelschmitt.jpgAvec ce titre, Eric Emmanuel Schmitt ne nous offre pas une histoire, mais deux, parallèles l’une de l’autre, avec un héros similaire au centre de chacune : Adolf Hitler. En ce jour d’octobre (le 8) 1908, le jeune homme de 19 ans attend, angoissé, l’annonce de son destin ; sera-t-il admis à l’école des Beaux-arts de Vienne pour réaliser son rêve : devenir un grand peintre ? D’un côté, Adolf H. (le personnage inventé), malgré une timidité prononcée, parvient à se hisser dans la cour des artistes et fait son petit bout de chemin, se remettant en question quand il le faut ; de l’autre, Hitler (la figure historique), réservé, renfermé et imbu de lui-même ne comprend pas ce rejet, il y a erreur, ils n’étaient pas prêts à accepter la grandeur de son art. Deux destins pour un même personnage qui, grâce ou à cause de la décision de ce 8 octobre 1908 et aux aléas de la vie, se dédouble et nous offre deux vies, deux histoires d’homme, complètement différentes. Et, si le jeune Adolf Hitler avait été accepté aux Beaux-arts, s’il avait su prouver au monde l’intérêt de son art, s’il avait su s’ouvrir et s’offrir au monde qui l’entoure, l’Histoire de ce monde en aurait-elle été changée ?
Je salue le travail de recherches effectué par l’auteur, qui le dit lui-même - dans le petit « journal » abrité par les dernières pages de cette édition du Livre de Poche -, rien n’a été simple lors de cette rédaction. Plusieurs hypothèses sur la vie d’Hitler sont avancées à chaque décennie, il a fallu choisir l’une d’elles, en trouver d’autres et compiler le tout afin que l’ensemble soit le plus vraisemblable possible. Nous ne serons sans doute jamais sûrs de ce qu’a été l’enfance du dictateur, ni du moment qui a vu monter en lui son antisémitisme prononcé et sans doute encore moins de quel côté allait sa véritable sexualité… mais, Eric-Emmanuel Schmitt propose une « biographie » tout à fait plausible et particulièrement fascinante. En parallèle, il a du inventer toute une histoire, tout un monde ; qui auraient pu être si ce fameux jour d’octobre, le jury des Beaux-arts avait accepté Hitler. Cette seconde histoire, et ce second « Hitler » sont également très vraisemblables et tout aussi fascinants à découvrir. Je dois avouer, et je pense que c’est bien normal, que j’ai ressenti beaucoup plus de sympathie pour ce jeune homme accompli en tant qu’artiste que pour l’autre. Mais, ce qui est très fort dans ce livre, c’est que l’auteur parvient parfois, à nous faire nous sentir proche d’Hitler (le vrai), dans ses désillusions, dans la force de ses sentiments… après tout, et c’est le message que Schmitt veut faire passer, Hitler n’était qu’un homme, qu’un être humain comme tout le monde… il a simplement laissé éclater la part « sombre » en lui ; alors qu’Adolf H. a choisi le « bon côté ». Je  suis très heureuse d’avoir enfin lu ce livre, car j’ai découvert des éléments de la vie du dictateur que je ne soupçonnais même pas ; je ne savais même pas qu’il avait été soldat lors de la première guerre mondiale… comme quoi, j’ai énormément de lacunes dans ce domaine (et dans d’autres !) ; mais je ne savais pas non plus, que sa mère est morte d’un cancer après avoir enterré un mari violent… On découvre Hitler sous un autre visage, et sans comprendre tout à fait ses choix, on envisage la possibilité qu’il ait été un enfant, puis un adolescent comme les autres ; et je dois même avouer, que parfois, il m’a touchée…
La Part de l’autre n’est pas un simple roman ou une biographie comme les autres. En effet, l’auteur ne nous offre pas qu’une seule histoire, mais deux, mettant respectivement en scène Adolf H., l’artiste accepté et Hitler, l’artiste recalé. Je félicite une nouvelle fois le travail de recherches de l’auteur et sa détermination, malgré le manque d’encouragements de son entourage ; mais, j’ai tout de même ressenti une légère déception car parfois, les scènes sont vraiment très « romancées » et le « vraisemblable » en pâtit. Il faut bien avoir en tête qu’il s’agit avant tout d’un roman, et non d’une « biographie » officielle d’Adolf Hitler.

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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Divers1/adolfhitlerenfant.jpgLes presque 500 pages de récit sont seulement séparées en quatre grande partie, appelées successivement : « La minute qui a changé le cours du monde… », « Révélations », « Le dictateur vierge » et « Quinze heures vingt-neuf » ; chacune d’entre elles s’étalant sur une centaine de pages environ. Dans ces quatre grandes parties, pas de chapitres, mais des sauts de lignes qui nous indiquent lorsque l’on passe d’une histoire à l’autre. Au début, j’ai trouvé cela assez laborieux, surtout lorsqu’il s’agissait d’arrêter ma lecture : pas de chapitres, alors, où est-ce que je coupe ? Au saut de ligne qui arrive ? Au suivant ? Est-ce que je referme le livre sur un passage en compagnie d’Adolf H. ou en compagnie d’Hitler ? J’avoue que j’aime lorsqu’il y a des chapitres, et même si ce n’est qu’un aspect pratique, c’est tout de même important et m'aide à avoir un rythme régulier et constant. Mis à part ce petit problème "technique", la lecture est très fluide et sans difficulté majeure au niveau du fond. Eric-Emmanuel Schmitt écrit simplement et agréablement ; si le sujet vous parle, ce livre est ouvert à tous.
N’oubliez pas de vous penchez sur les trente dernières pages de cette édition du Livre de Poche qui offre quelques traces du journal que tenait l’auteur lors de la rédaction de La Part de l’autre. On découvre alors ses appréhensions, ses choix, sa détermination,… et son travail de recherches. C’est assez intéressant, bien que plutôt court.
Les deux histoires suivent la progression et l'évolution d'un seul et même personnage qui a un destin différent selon la décision prise par le jury de l'école des Beaux-arts de Vienne le 8 octobre 1908. Ainsi, le contexte géographique et chronologique est sensiblement le même : des débuts d’artiste plus ou moins réussis à Vienne, l’appel lors de la première guerre mondiale dans les rangs allemands, puis le départ à Paris pour Adolf H. qui rencontre alors la première femme de sa vie, tandis que Hitler se renferme du côté de la politique, ne laissant personne l’approcher. Dans les deux cas, nous découvrons Adolf Hitler le 8 octobre 1908, alors qu’il a 19 ans, et nous le suivons ensuite au fil des années, et lorsqu’il est devant un choix ; jusqu’à la mort des deux protagonistes. Cependant, malgré des destins divergents, certains éléments se retrouvent dans les deux histoires, et d’autres se rejoignent, prouvant bien que, le destin est aussi une affaire de choix et que chacun est maître de ceux-ci. N’oublions pas que ces années pendant lesquelles a vécu Hitler ont aussi vu évoluer d’autres personnalités célèbres telles que Freud (entre autres), et c’est un plaisir de découvrir que l’auteur a mis en scène cette personnalité auprès du jeune Adolf H. pour quelques passages au début du récit…
Il est vrai que suivre ces deux histoires en parallèle est parfois assez compliqué, car, si l’on est pas assez attentif, on peut confondre les aventures des « deux » héros et ne plus savoir qui a vécu quoi. Mais le choix de les mettre côte à côte permet également de faire des rapprochements et insiste sur l’idée précédente : chacun est libre de ses choix, et ce sont ces derniers qui fondent notre vie…

 

Les Petits [+] : Un travail de recherches considérable visant à regrouper et à construire une biographie d’Adolf Hitler très plausible. Une deuxième histoire en parallèle qui nous pose la question du « Et si ce jour-là, il avait été accepté ? ». Une lecture qui prouve que chacun est maître de ses choix, et donc de son destin. Une lecture simple et agréable, aucune difficulté majeure. Une trentaine de pages dédiées au journal tenu par l’auteur lors de la rédaction du livre, c’est intéressant.

Les Petits [-] : Quelques passages restent très romancés, ce qui m’a parfois un peu déçue ; mais cela reste rare. Il faut rester concentré pour ne pas confondre les aventures des deux Hitler qui « vivent » sous nos yeux, en parallèle. Le fait que le texte ne soit séparé qu’en quatre grandes parties et manque de petits chapitres m’a parfois un peu déstabilisée, mais c’est une affaire d’habitude.


 D'autres avis : Bouquins (qui a aimé), Karine (finalement contente de cette lecture), Lasardine (qui le conseille !), Livresque (qui a été un peu déçue) et Nelfe (qui adore !).

Le Liseur de Bernhard SCHLINK

Samedi 20 février 2010 à 18:59

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Livres/leliseur.jpgr
Le Liseur
de Bernhard SCHLINK

Gallimard, Folio,
2009, p. 243

Première Publication : 1995


Pour l'acheter : Le Liseur




Bernhard Schlink, écrivain de langue allemande
est né le 6 juillet 1944.


Le Liseur fut bien reçu non seulement en Allemagne, où l'auteur, qui n'avait écrit jusque là que des romans policiers, créa la surprise, mais aussi aux États-unis (où se passe une partie de l'action), où il devint le premier roman allemand à atteindre le sommet de la liste des bestsellers, et fut sélectionné dans le book club d'Oprah Winfrey. Il a été traduit en 37 langues, et inclus aux programmes scolaires de littérature de la Shoah.





 
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Arouge.jpg quinze ans, Michaël fait la connaissance d'une femme de trente-cinq ans dont il devient l'amant. Pendant six mois, il la rejoint chez elle tous les jours et lui fait la lecture à haute voix. Cette Hanna, mystérieuse, disparaît du jour au lendemain.
Sept ans plus tard, Michaël assiste au procès de cinq criminelles parmi lesquelles il reconnaît Hanna. Elle se défend mal et est condamnée à la détention à perpétuité. Mais, sans lui parler, Michaël comprend soudain l'insoupçonnable secret qui, sans innocenter cette femme, éclaire sa destinée.
Il la revoit une fois, des années plus tard. Il se met alors, pour comprendre, à écrire leur histoire, et son histoire à lui, dont il dit : "Comment pourrait-ce être un réconfort, que mon amour pour Hanna soit en quelque sorte le destin de ma génération que j'aurais moins bien su camoufler que les autres ?"




 
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monavis.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Mnoir.jpga Maman m’a offert ce livre lors de mon entrée à l’hôpital pour mes 48 heures d’hospitalisation. J’ai lu les deux premiers tiers la veille de mon opération et le dernier tiers le lendemain. Autant dire que ce fut une lecture rapide, fluide et « divertissante ». J’ai tout de même attendu quelques jours avant de rédiger cet avis, le temps de remettre mes idées en place, car j’avoue que je peinais (et je peine toujours un peu) à me faire une idée précise de cette lecture. J’ai aimé, oui ; mais j’attendais peut-être un petit peu plus. Ce livre, et le film qui a été adapté, ont fait beaucoup de bruit, et ont récolté l’approbation d’un grand nombre de blogolecteurs ; alors, suis-je une nouvelle fois passée à côté de quelque chose ou n’était-ce pas le bon moment pour moi ? Dans tous les cas, me voilà curieuse de découvrir l’adaptation cinématographique avec la talentueuse Kate Winslet et le beau Ralph Fiennes !

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/bernhardschlink.jpgMichaël Berg est un jeune lycéen de quinze ans. Alors qu’un jour d’octobre, rentrant de l’école, il se sent mal au pied d’un trottoir, une femme lui vient en aide. Quelques temps plus tard, en février, rétabli de sa jaunisse, il prend son courage à deux mains et apporte des fleurs à sa mystérieuse sauveuse. Une tension palpable s’installe entre eux, et bientôt, ils deviennent amants. Hanna Schmitz a 35 ans et est employée du tramway. Pendant plusieurs mois, Michaël découvre l’amour dans les bras de cette femme de vingt ans son aînée, et une curieuse routine s’installe entre eux : après un bain, il lui fait la lecture. Pourtant, un jour, Hanna disparaît sans laisser de trace. Attention, à partir de là et jusqu'à la fin de ce paragraphe : SPOILERS ! Michaël entreprend bientôt des études de droit, et, huit ans après sa fuite, il retrouve la mystérieuse femme, sur le banc des accusés, dans une affaire de haute importance. Hanna et cinq autres femmes sont accusées d’avoir été des surveillantes SS dans le camp d’Auschwitz et, lors d’une fuite, d’avoir laissé mourir femmes et enfants, dans une église verrouillée en flammes. Michaël prend cette révélation de plein fouet et ne se remet pas d’avoir aimé un monstre. Mais bientôt, un autre sentiment le taraude. En effet, après des jours de procès et de réflexion, il découvre qu’Hanna a un autre secret, un secret qui pourrait réduire sa peine ; mais elle ne semble pas décider à le dévoiler, par honte sans doute. Doit-il aller en parler au juge ? Doit-il faire entendre raison à celle qu’il a aimée ? Indécis, il finit pourtant par se taire et Hanna est condamnée à la prison à perpétuité. Quelques années passent, Michaël commence à enregistrer des cassettes de textes qu’il lit à haute voix, et après quelques hésitations, il décide de les envoyer à Hanna, dans sa cellule. Un étrange dialogue s’établit entre eux, elle lui écrit des lettres, il ne lui répond que par cassettes, se contentant de lire des textes, ne glissant jamais un mot plus intime sur celles-ci. Après 18 années en prison, la directrice des lieux prévient Michaël de la future sortie d’Hanna, lui demandant de l’aide pour la réinsertion dans la « vraie vie » de la vieille dame malade. Il hésite, tétanisé à l’idée de revoir celle à qui il a fait la lecture pendant tant d’années…
Bernhard Schlink nous offre ici l’histoire de Michaël Berg, sur un peu moins de 250 pages. Le récit se fait à la première personne du singulier, donc exclusivement du point de vue de Michaël ; de sa vision d’adolescent de quinze ans dans la première partie, de son regard de jeune homme d’une vingtaine d’années dans la seconde, et enfin, de son œil d’adulte dans les dernières pages du texte. Grâce à ce « je », non seulement le lecteur se sent plus proche du narrateur, mais en plus, il découvre avec lui le monde qui l’entoure, il s’éveille avec Michaël aux secrets de l’Amour, apprend avec lui la place du mensonge et de la honte dans la vie des Hommes et comprend enfin avec le narrateur le secret qui se cache derrière certaines personnes. Cependant, je me rends compte que, malgré cette intimité créée par ce petit pronom, ce n’est qu’en réfléchissant à ce que j’avais lu, quelques jours après avoir refermé ce court roman, que j’ai pris conscience de l’ampleur des sentiments et des émotions éprouvés par Michaël. Sur le coup, alors que je tournais les pages une à une, bien sûr, j’ai avancé avec le narrateur ; mais je ne suis pas parvenue à prendre la pleine mesure de ce qu’il pouvait vivre. C’est sans doute une des raisons pour laquelle je suis sortie embrouillée de cette lecture et pourquoi, je suis légèrement déçue par mon manque d’enthousiasme. Heureusement, après quelques jours de décantation et de réflexion, je commence à réviser mon jugement et je pense qu’une relecture pourrait être vraiment bénéfique ; je prendrai peut-être ainsi pleinement conscience du texte que je lis et des émotions qu’il dégage.
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Divers1/extraitdufilm.jpgCe petit roman recouvre ainsi près de quarante ans de la vie de Michaël ; les trois parties s’attardant plus longuement sur certaines étapes décisives de sa vie et sont séparées par des ellipses narratives de plusieurs dizaines d’années. La plus grande partie de l’intrigue se déroule en Allemagne, dans la ville de Berlin, dans le petit appartement d’Hanna ou dans la salle du procès ; seules les dernières pages rendent compte d’un voyage du narrateur aux Etats-Unis. Le texte est donc divisé en trois parties, et suit, chronologiquement, l’évolution du jeune narrateur : de sa découverte de l’amour alors qu’il n’a que quinze ans en 1958 (dans la première partie), au dénouement du livre, alors qu’il a passé la quarantaine (Hanna est en prison) et ensuite la cinquantaine (ces deux étapes se situent toutes les deux dans la troisième et dernière partie, Schmitt faisant appel à une ellipse narrative de dix ans entre deux chapitres) ; en passant par l’étape du procès (en 1966) et de la découverte des deux secrets d’Hanna (dans la seconde partie).
Avec ce petit roman publié pour la première fois en 1995, Bernhard Schlink, plutôt adepte des romans policiers, créé la surprise et met en scène plusieurs thèmes d’importance, dont celui concernant le crime de guerre. L’amour est également un des thèmes important de l’histoire, et, lié au précédent, il devient problématique et entraîne Michaël, le narrateur, dans une profonde réflexion. Doit-il s’en vouloir d’avoir aimé Hanna, qui a commis un crime impardonnable ? Finalement, l’a-t-il aimée ? Doit-il l’aider et le peut-il ? Doit-il lui pardonner et aller la voir en prison ? Toutes ces questions nous assaillent en même temps que Michaël, et comme lui, on se retrouve indécis et désemparé. Et comme lui, lorsque l’on découvre avec un grand étonnement, le second secret d’Hanna, on se demande si l’on doit le rendre publique. Vient alors une nouvelle question : doit-on passer outre le souhait de silence d’un « ami » qui ne veut pas subir la honte, pour le sauver d’une peine de prison ? Qu’aurais-je fait à la place de Michaël ? Voilà la question que je me suis posée lors du procès et lors de la découverte de la vérité. La lecture est vraiment très simple et très fluide, il n’y a aucun problème de compréhension, mais les questions apportées par cette histoire sont bien réelles et vraiment intéressantes, et c’est en prenant du recul sur ma lecture, que je m’en suis rendue compte. Alors n’hésitez pas à laisser décanter cette histoire, et à y réfléchir plusieurs jours après celle-ci ; et pourquoi pas, faire une relecture, avec une nouvelle vision des choses ?

Les Petits [+] : Une histoire qui met en scène de nombreux thèmes d’importance et qui entraîne également de nombreuses questions, importantes elles aussi. Une première personne du singulier qui permet au lecteur de suivre les révélations et découvertes faites au narrateur, en même temps que lui. Une intrigue qui s’étend sur plus de quarante ans, grâce à des ellipses narratives bien amenées. Une lecture très fluide et très agréable, sans aucune difficulté. Cette lecture donne envie de voir l’adaptation cinématographique avec Kate Winslet et Ralph Fiennes !

Les Petits [-] : Tout de même une petite déception après tous les échos très positifs que j’avais entendus, mais je ne sais pas trop pourquoi… Une lecture qui demande quelques jours de décantation et de réflexion pour prendre la pleine mesure de ce qu’elle peut apporter.


 D'autres avis : Bouquins, Elora, Livraison, Pauline.

 

A l'abri de rien de Olivier ADAM

Mercredi 17 février 2010 à 21:15

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A l'abri de rien
de Olivier ADAM

(Objectif PAL - 2/123)
Editions de l'Olivier,
2007, p. 219

Première Publication : 2007


Pour l'acheter : A l'abri de rien




Olivier Adam est un écrivain français né le 12 juillet 1974.
Il a grandi en région parisienne et vit maintenant en Bretagne.
Il a participé à la création du festival littéraire les
correspondances de Manosque. Il est actuellement édité
par les Éditions de l'Olivier et aux éditions L'École des loisirs pour ses œuvres pour la jeunesse.





 
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules2/Mbleugrisclair.jpgarie se sent perdue. Son mari, ses enfants sont le dernier fil qui la relie à la vie.
Ce fragile équilibre est bouleversé le jour où elle rencontre les "Kosovars", ces réfugiés dont nul ne se soucie et qui errent, abandonnés, aux confins de la ville.
Négligeant sa famille, Marie décide de leur porter secours. Et de tout leur donner : nourriture, vêtements, temps, argent, elle ne garde rien pour elle. Entraînée par une force irrésistible, elle s'expose à tous les dangers, y compris celui d'y laisser sa peau.




http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monavis.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Jnoir.jpg’ai reçu ce livre en cadeau, lors d’un jeu concours (pour une fois que je gagne quelque chose !) il y a bien trois ans maintenant, et jusqu’alors, je ne m’étais jamais décidée à le lire. La littérature contemporaine n’est pas de celles que je préfère, et le sujet ne me parlait pas plus que ça. Avec le défi lancé concernant nos PAL, je me suis dit que c’était l’occasion où jamais d’ouvrir enfin ce petit roman et que si je ne le faisais pas maintenant, je ne le ferais jamais. J’ai pris mon courage à deux mains, et je me suis lancée la tête la première dans cette histoire déprimante à souhait ! Après quelques jours de décantation, je ne sais toujours pas si j’ai apprécié ce livre. Il y a des choses positives, comme la force des émotions ressenties, mais également des choses négatives, et là, je pointe du doigt l’héroïne qui m’a insupportée pendant les quelques 220 pages de récit… Bref. Bilan mitigé.

Marie, la trentaine, vit dans la petite banlieue d’une ville côtière du Nord de la France, avec son mari – Stéphane – et ses deux enfants – Lucas et Lise. Ses journées sont mornes, monotones. Elle n’a plus goût à rien et ne prend même plus la peine de s’occuper de son intérieur. Quelque chose s’est brisée en elle et elle doit dorénavant faire face à la triste réalité de la vie : une routine étouffante, un salaire de misère pour une vie minable. Elle perd pied petit à petit, mais, elle rencontre un jour un jeune immigré qui l’aide à changer sa roue crevée alors qu’il pleut à verse dans la nuit froide. Le lendemain, honteuse de n’avoir rien offert en remerciement au jeune homme, elle se rend sous la tente de fortune qui accueille les immigrés en leur offrant un repas chaud. Elle entre alors, de plein fouet, dans une autre réalité. Ils sont des dizaines, des centaines dehors, dans la rue, ces « Kosovars » dont personne ne veut, qui cherchent à tout prix à passer clandestinement en Angleterre pour rejoindre femme et enfants, ou tout simplement pour courir après l’espoir. Marie trouve un nouveau sens à sa vie, elle leur vient en aide ; mais bien vite, la force de ses sentiments la rattrape, et c’est la descente aux enfers…
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/olivieradam.jpgL’intrigue se déroule sur quelques semaines à peine, dans les années 2000 ; le contexte « historique », très proche de nous, invite plus facilement à l’émotion. On découvre tout d’abord Marie dans son environnement habituel, sa maison de banlieue dans une petit ville côtière du Nord, puis on la suit lors de ses déplacements : quand elle va chercher son fils à son cours de tennis, lorsqu’elle rencontre Jallal (l’immigré) en pleine nuit, sous une pluie battante ; puis lors de ces soirées où elle aide Isabelle (une bénévole) à cacher pour une nuit, quelques immigrés dans sa propre maison et enfin, jusqu’à ses courses en pleine forêt vers un lieu de recueillement, pour oublier…
A travers cette histoire et ce contexte particulier, Olivier Adam met en scène des thèmes forts qui nous concernent tous : la vie active, la vie de couple et la routine que le tout engendre ; la nature humaine (et notamment la réaction des gens face à ce qu’ils ne connaissent pas et face aux étrangers), et évidemment, le phénomène d’immigration. Bien que ces différents thèmes ne soient pas de ceux que j’apprécie habituellement, les retrouver dans cette histoire ne m’a pas gênée et j’ai trouvé le tout bien amené et en « symbiose ». Le gros plus de ce livre réside dans la force des émotions qui se dégage à la lecture. On sombre petit à petit avec l’héroïne dans la dépression et dans la folie ; impossible de prendre assez de recul pour y échapper. On ressort de ces 220 pages ravagés et très mal à l’aise. N’étant pas dans une grande forme, cette lecture m’a achevée ; je pense donc qu’il vaut mieux se lancer lorsque l’on a le moral au beau fixe. Cependant, j’ai une objection à apporter. L’histoire est certes pleine d’émotions et l’héroïne en devient attachante ; mais, assez paradoxalement, même si elle m’a émue à plusieurs reprises, Marie a aussi eu le don de m’agacer sérieusement. J’ai compris sa détresse et sa descente vers la dépression et la folie, mais je ne la cautionne pas. Je suis plutôt tolérante dans l’ensemble, mais ce que je ne supporte pas dans la nature humaine, c’est la faiblesse. Il y a des moments, même quand ça ne va pas, où il faut se relever et combattre ; la vie est difficile, oui ; les rêves ne se réalisent pratiquement jamais et le monde est dur ; mais ce n’est pas une raison pour sombrer. Je n’ai pas supporté le comportement de cette mère de famille qui délaisse son mari, ses enfants (qui oublie même l’anniversaire de sa fille et qui vide toute la maison de ses objets pour aller les donner aux immigrés) et qui ne pense plus qu’à cette idée fixe : les « Kosovars ». Certes, je suis jeune. La vie de couple et la vie de mère de famille, je ne connais pas ; mais en arriver à ce point-là, ça ne m’arrivera pas, ou alors, autant se tirer une balle dans la tête immédiatement. Combien de fois j’ai eu envie de secouer Marie et de lui dire : « Bon sang ma fille, ouvre les yeux ! Tire-toi une balle ou reprends-toi, mais cesse de faire du mal autour de toi ! ». C’est violent, n’est-ce pas ? Mais le livre est violent ; peu importe les sentiments qu’on éprouve, on ne peut pas passer à côté de ce côté dévastateur…
Et ce qui fait toute la violence des sentiments éprouvés à cette lecture, c’est l’utilisation de la première personne du singulier, tout au long de ce court roman (220 pages, à peine). Grâce au « je » employé par Olivier Adam et qui désigne Marie, la narratrice unique, on ne peut que se mettre à la place de la jeune femme. On voit tout par à travers ses yeux et on suit le moindre de ses mouvements et la moindre de ses réflexions. Oui, on se met à sa place et oui on est proche d’elle, mais encore une fois, j’ai été révoltée par son comportement et à partir d’un moment, je me suis décrochée légèrement de l’héroïne, car si j’avais été à sa place, l’histoire aurait été toute autre (enfin, je crois ; et j’espère).
Bref, comme vous pouvez le constater, un avis mitigé, et quelque peu embrouillé. Même après les quelques jours de décantation et même après la rédaction de ce billet, de toute façon, je suis moi-même encore embrouillée alors… Je ne sais pas si je me lancerai à nouveau dans un livre de Olivier Adam. Peut-être, si l’occasion se présente ; mais je ne courrai pas après…



Les Petits [+] : Un contexte contemporain qui nous rapproche plus facilement de l’histoire. Une narration à la première personne du singulier qui nous entraîne à la suite de l’héroïne, sans qu’on puisse se dérober. Des thèmes d’actualité forts qui nous font éprouver des émotions très intenses et nous laissent, « ravagés ». Qu’on aime ou non, on ne sort pas indemne de cette histoire.
Les Petits [-] : L’héroïne qui m’a insupportée par son comportement, même si je peux comprendre son histoire. Une histoire déprimante, à ne pas lire lorsque le moral est déjà bas ; sinon, vous sombrez avec Marie



 D'autres avis : Belle de nuit.

Les Thanatonautes de Bernard WERBER

Mercredi 27 janvier 2010 à 22:41

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Livres/thanatonautesjpeg.jpg
y
Les Thanatonautes
de Bernard WERBER

(Challenge Livraddict 2010 -  2/13)
+ Challenge ABC 2010 - 2/26)

Editions Albin Michel,
2002, p. 451

Première Publication : 1994

Pour l'acheter : Les Thanatonautes


Bernard Werber (né le 18 septembre 1961) est
un
écrivain français connu notamment pour sa Trilogie
des Fourmis
et ses nombreux romans. Son œuvre fait
se rencontrer notamment
mythologie, spiritualité,
philosophie
, science-fiction, biologie et futurologie.

Bernard Werber avoue avoir un penchant pour ce livre
(Les Thanatonautes)
, qui fut pourtant un échec commercial
lors de sa sortie grand format, le succès étant venu avec
la version de poche. Sur son site officiel
, Bernard Werber
a déclaré avoir écrit quelques passages de ce livre
en
écriture automatique.

 


 
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Lbleucielclair.jpge "phénomène Werber" continue. Après Les Fourmis et Le Jour des fourmis, deux best-sellers au succès sans précédent dans le monde entier (traduits dans 17 langues des Etats-Unis à la Corée), voici Les Thanatonautes : la grande épopée moderne qui perce jusqu'au mystère de la mort.
Nourri d'informations scientifiques souvent inédites, des textes sacrés et initiatiques les plus secrets des principales religions depuis le fond des âges, Bernard Werber nous entraîne à la découverte du continent ultime, au-delà de notre imaginaire. En suivant les Thanatonautes, vous connaîtrez des rêves et des terreurs insondables, vous subirez les lois d'un univers étrange, où se cache l'énigme qui hante les hommes depuis toujours...
Jamais personne n'est allé aussi loin que les Thanatonautes. Ils ont exploré la vie après la vie. L'odyssée la plus stupéfiante de tous les temps.





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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Vgrismoyen.jpgoilà plus d’un an que je n’avais pas lu de Bernard Werber, alors, quand, il y a quelques jours, j’ai enfin trouvé Les Thanatonautes dans l’édition que je désirais (Albin Michel), je me suis dit que c’était le bon moment pour me replonger dans les écrits de l’auteur. De plus, ce livre fait partie de mon Challenge Livraddict 2010 et également de mon Challenge ABC 2010, alors, autant faire d’une pierre deux coups. Malheureusement, alors que Les Thanatonautes semble être un des livres préférés des lecteurs de Werber, je dois avouer que la magie n’a pas vraiment opéré avec moi et je suis plutôt déçue, voire largement déçue. Je m’attendais à une lecture et une découverte extraordinaire, ce ne fut malheureusement pas le cas. Dommage pour moi.
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/450pxBernardWerber.jpgL’histoire débute près du petit Michael Pinson qui vient de perdre un membre de sa famille et qui se fait remonter les bretelles par ses parents car il ne pleure pas, alors que quand quelqu’un décède, la tradition et la bienséance veulent que les vivants pleurent. Très jeune, Michael se retrouve face à la mort et l’aborde de façon particulière. C’est au cimetière qu’il fait la rencontre du jeune Raoul Razorbak, jeune garçon d’un an son aîné qui a perdu son père, grand spécialiste de la mort. Les deux enfants feront leur éducation ensemble et continueront leurs recherches sur ce sujet qui leur tient tant à cœur : la mort. Après de longues années loin l’un de l’autre, les deux amis se retrouvent enfin, alors qu’ils sont devenus des hommes, chacun travaillant dans le domaine scientifique. Michael est anesthésiste tandis que Raoul étudie l’hibernation des marmottes. Ce dernier a un grand projet en tête mais a besoin de Michael pour que sa mission réussisse. Celui-ci hésite un temps, ne parvenant pas à accepter les expériences de son compagnon, culpabilisant d’envoyer des prisonniers vers une mort certaine, mais la curiosité est plus forte que tout, il faut continuer les expériences de coma artificiel pour découvrir ce qui se cache derrière la mort. Bientôt, les principaux protagonistes de l’histoire, avec l’aide de plusieurs autres intervenants, parviennent à mettre les pieds sur le territoire inconnu et tant convoité, mais voilà, des murs se succèdent, les empêchant de découvrir la vraie mort en elle-même… Quel visage possède la grande faucheuse ? Y a-t-il un Dieu derrière tous ces murs ?
En ce qui concerne les personnages, on les découvre petit à petit, au fil des pages et des découvertes. Les deux pionniers sont bien sûr Michael et Raoul, arrivent ensuite Amandine, puis Stefania, puis Freddy, puis Rose,… et tant d’autres ! Le protagoniste le plus développé et le plus touchant est Michael qui raconte l’histoire à la première personne. Les autres, bien que, plus ou moins mis en avant, ne m’ont pas émue plus que ça et je pense que je les aurai rapidement oubliés. Dommage.
L’action se déroule principalement dans la ville parisienne, entre le sous-sol de la prison où se passent les premières expériences de coma artificiel et le siège parisien de la thanatonautique. Evidemment, par la pensée, les thanatonautes successifs se rendent bien plus loin que la capitale française ; dans l’espace… Les évènements se succèdent sur plusieurs dizaines d’années – dans les années 2050/2060 pour les principaux évènements –, de l’enfance de Michael à l’enfance de son fils ; avec des périodes beaucoup plus développées que d’autres et donc des ellipses narratives fréquentes.
L’intrigue est particulièrement passionnante et attise la curiosité, je dois l’avouer. Nous avons tous rêvé, un moment ou à un autre, de découvrir ce qui nous attend une fois notre mort arrivée et Bernard Werber, par ce livre, nous apporte quelques éléments de réponse. L’écrivain semble avoir fait de nombreuses recherches avant d’arriver à ce résultat et il nous propose des hypothèses réfléchies et particulièrement tentantes qui entraînent une réflexion de notre part. C’est assez intéressant de découvrir la progression des thanatonautes, progression qui va de pair avec des découvertes épatantes et donc, de nouvelles idées.
C’est bien joli tout ça, mais bon sang ce que c’est long ! J’ai mis quasiment 8 jours à lire ce livre. Certes, il s’agit d’une édition imposante, assez épaisse, et en plus, la police d’écriture utilisée est très mince ; mais ce n’est pas une raison ! J’ai été curieuse à plusieurs moments, mais très rarement j’ai eu ce besoin de lire la suite absolument, luttant contre le sommeil. Non. Je lisais une cinquantaine de pages, et puis, stop, c’était assez. D’où ma déception. De plus, lorsque j’ai enfin atteint la dernière page, la dernière ligne, en me disant qu’enfin, j’allais découvrir le mot de la fin, la solution que l’on cherchait depuis le début, et bien… rien ! Bernard Werber nous renvoie au livre suivant. Et là, je me suis dit : « Tout ça, toutes ces pages, toutes ces réflexions, tout ce temps passé à cette lecture, pour… rien ! Enfin si, pour avoir gagné le droit de lire les tomes suivants… ».

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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Divers1/thanatonautes.jpgEn effet, il faut savoir que Les Thanatonautes est le premier tome d’un cycle important. Viennent ensuite L’Empire des anges et la Trilogie des Dieux (j’ai d’ailleurs déjà lu les deux premiers tomes de celle-ci, je n’ai pas fait les choses vraiment correctement cette fois…), pour un total de cinq livres en tout, si je ne me trompe pas. Et je ne crois pas que Bernard Werber ait prévu une suite (si ?). Donc, en commençant cette lecture, il faut bien avoir en tête qu’il s’agit d’une introduction à un cycle, et non d’un livre qui se suffirait à lui-même. Il est donc logique que toutes les clefs ne soient pas données dans ce premier tome, sinon, à quoi bon lire la suite ? Bien sûr, vu de cette façon, je relativise, mais j’avoue tout de même qu’après 450 pages, j’étais un peu désemparée d’arriver à un tel résultat ou plutôt, à un manque de résultat…
Il faut tout de même rendre grâce à Bernard Werber pour la forme du texte qui possède beaucoup de qualités indéniables. En effet, et pour commencer, ce premier tome est écrit la grande majorité du temps à la première personne du singulier, Michael Pinson nous racontant son histoire. Il est ainsi plus simple de s’attacher à ce personnage et d’entrer dans l’intrigue (quoique… ça se discute). Outre l’intrigue principale, Bernard Werber nous offre des petits passages choisis de mythologies (on passe des mythologies grecques, égyptiennes, celtes,… aux traditions japonaises et aux croyances africaines,… et bien d’autres) et des passages des réflexions de Francis Razorbak (père de Raoul), consignées dans son livre La Mort cette inconnue. Les trois différentes sortes de « chapitres » s’imbriquent les uns dans les autres et sont tous de taille très réduite ; l’intrigue principale étant tout de même plus développée que le reste. C’est assez bien joué de la part de l’auteur car, il finit la plupart du temps ses chapitres de l’intrigue principale par une question, embraye sur un chapitre mythologique ou de réflexion. Il faut donc dépasser ces deux-là pour retrouver un chapitre concernant l’intrigue principale, et la réponse à la question, par la même occasion. Avec ce procédé, le lecteur est contraint d’aller toujours plus loin dans sa lecture, pour ne pas fermer le livre sur un doute ou une question, jusqu’au lendemain. Malheureusement, le besoin de connaître la suite - malgré l’importante utilisation de ce procédé - s’est fait assez rare chez moi (excepté pour quelques questions secondaires : comment tracer un cercle et son centre sans lâcher son crayon ; et la deuxième révélation concernant une vérité sur Michael) et je le regrette. Je suis pourtant relativement curieuse, mais je pense être passée à côté de ce petit truc qui aurait rendu cette lecture haletante et  « inlachable ». Dommage, dommage.



Les Petits [ + ] : Une intrigue originale. Des idées et hypothèses scientifiques intéressantes. Des chapitres courts qui incitent à lire la suite. Des passages empruntés aux différentes mythologies existant dans le monde.
Les Petits [ - ] : Des passages répétitifs. Une lecture très longue pour ma part. Des personnages pas tellement attachants. Une fin relativement décevante, puisqu'il faut lire la suite pour avoir une chance de connaître enfin la solution à l'énigme.


D'autres avis : Bouquins, Jess, Livrenivre.


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Maintenant qu'il fait
tout le temps nuit sur toi

de Mathias MALZIEU

J'ai lu, Nouvelle Génération
2009, p. 153

Première Publication : 2005





Mathias Malzieu est le chanteur du groupe
de rock français Dionysos et un écrivain
français né le 16 avril 1974.
Mathias Malzieu nous entraîne dans un monde
onirique, intimiste et poignant, dans la lignée
d'un Lewis Carroll ou d'un Tim Burton.


- La Mécanique du coeur
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules2/Crouge.jpgomment on va faire maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi ? Qu'est-ce que ça veut dire la vie sans toi ? Qu'est-ce qui se passe pour toi là ? Du rien ? Du vide ? De la nuit, des choses de ciel, du réconfort ?
Mathias, une trentaine d'années mais une âme d'enfant, vient de perdre sa mère. Sans le géant qu'il rencontre sur le parking de l'hôpital, que serait-il devenu ? Giant Jack, 4,50 mètres, "docteur en ombrologie", soigne les gens atteints de deuil. Il donne à son protégé une ombre, des livres, la capacité de vivre encore et de rêver malgré la douleur... Il le fera grandir.




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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Jgrisclair.jpg'aurais aimé découvrir la plume de Mathias Malzieu avec sa Mécanique du coeur, mais c'est Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi que j'ai trouvé lors d'une balade en librairie. C'est un des nouveaux romans contemporains pour lequel j'avais entendu le plus de bien, mais je n'ai encore une fois, pas eu de coup de coeur. Dommage.
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La quatrième de couverture fait référence à Tim Burton. Certes, le monde créé par Mathias Malzieu est proche de celui du réalisateur : poétique et complètement barré. Cependant, alors que j'adhère totalement aux films de l'américain, j'ai eu du mal à entrer pleinement dans le texte du français (chanteur du groupe Dionysos). Peut-être faudrait-il que le réalisateur achète les droits pour mettre cette histoire en images ? Ainsi, j'aurais un meilleur aperçu du texte de Mathias Malzieu ? Une idée intéressante, à creuser !
Je ne connais pas les paroles du groupe de rock, donc je ne peux pas comparer avec le style de ce court roman. Mais, pour cette histoire proche d'un conte, j'ai été agréablement surprise de découvrir une plume très poétique avec beaucoup de métaphores. Malheureusement, j'ai parfois eu du mal avec certaines de ces dernières et je pense que je suis passée à côté de plusieurs jolies idées.
Le narrateur livre son texte en utilisant la première personne du singulier ce qui le rend assez attachant, mais, en ce qui me concerne, il ne m'a pas émue plus que ça. J'ai été finalement plus attirée par le personnage du géant qui n'a pas été sans me rappeler celui mis en scène dans Big Fish (que ce soit dans le livre de Daniel Wallace ou dans le film adapté de Tim Burton).
L'histoire se déroule majoritairement dans le village d'origine du chanteur, dans la demeure familiale et dans le cimetière local. Les éléments chronologiques sont rares (on sait que le narrateur a une trentaine d'années) et ce n'est qu'à la fin du texte que Mathias Malzieu nous apprend que ce court récit s'est déroulé sur un an.
Pour en revenir à l'histoire - qui se découpe en sept parties composées chacune de plusieurs courts chapitres -, il s'agit de la mise en "images" du deuil du narrateur / auteur (ici, les deux ne font qu'un) suite au décès de sa mère. Ce sujet autobiographique m'a rappelé le texte d'Albert Cohen - Le Livre de ma mère - ; mais, même si j'ai aimé la poésie se dégageant du texte de Mathias Malzieu, je n'ai pas été vraiment émue par son témoignage. Peut-être n'était-ce pas un moment propice, pour moi, pour cette lecture ?

 
 

Les Petits [ + ] : Texte très poétique avec de jolies métaphores. Univers proche de celui de Tim Burton. Le personnage du géant (me rappelant le géant de Big Fish). 7 parties qui se lisent très vite.
Les Petits [ - ] :
Texte qui n'est sans doute pas ouvert à tous (des métaphores parfois difficiles à cerner). Sujet autobiographique qui ne m'a pas émue plus que ça. Narrateur qui ne m'a pas touchée plus que ça...


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