Le Chant des Anges de Folco CHEVALLIER

Dimanche 2 mai 2010 à 17:29

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Livres/chantdesanges.jpgi
Le Chant des Anges
de Folco CHEVALLIER

(Partenariat BOB - Timée Editions)
Timée Editions,
2009, p. 277

Première Publication : 2009


Pour l'acheter : Le Chant des Anges

 

Folco Chevallier a 41 ans. Mêlant suspense et
émotion, il nous plonge avec Le Chant des Anges
dans un monde où l'homme devra s'affranchir de
ses sens pour en comprendre la réalité.

Ce 27 mai devait être un jour
comme les autres.
Mais nul ne sait comment
se terminera cette journée.
Ni même... quand.

 

 
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Tturquoiseclair.jpgrois ans que la mère de Juliette a disparu. Trois ans que Juliette tente de la reconnaître dans les visages anonymes des rues de Los Angeles.
Quand elle surgit dans les bureaux de Léo, son père, elle ne peut contenir sa joie : enfin, elle l'a retrouvée !
Las. Léo sait qu'il n'a plus le choix : il doit trouver le courage qu'il n'a jamais eu. Il doit avouer à sa fille de sept ans que Gabrielle, tuée dans un accident de voiture, ne reviendra jamais.
Mais aujourd'hui n'est pas un jour comme les autres.
Aujourd'hui, Léo va échapper à la mort.
Aujourd'hui, Gabrielle va revenir à la vie.
Aujourd'hui, quelqu'un va libérer le Chant des Anges.





http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monavis.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Jnoir.jpge n’ai pas vraiment pour habitude de lire des auteurs contemporains, si ce n’est dans le domaine de la bit-lit ou de la fantasy/fantastique dans le sens large ; mais Le Chant des Anges semblait avoir eu beaucoup de succès du côté des lecteurs de Livraddict (la note donnée sur Bibliomania est plutôt élevée !). Ainsi, lorsque j’ai vu que BOB proposait à son tour un partenariat avec Timée Editions pour ce titre, je me suis lancée, curieuse de voir ce que nous réservait ce Monsieur Chevallier. Finalement, malgré une petite déception, je ne doute pas que l’auteur nous réserve de bonnes surprises dans ses prochains ouvrages… Développons tout ça.

Malgré son jeune âge, Juliette - sept ans - est bien décidée à retrouver sa Maman qui l’a quittée trois ans auparavant. La petite fille est persuadée que Gabrielle - sa Maman - a perdu la mémoire et déambule, quelque part dans les rues de Los Angeles. C’est donc surexcitée qu’elle rejoint un beau matin le bureau de son père Léo - grand business man hyperactif - pour lui annoncer qu’elle est là, dans la télévision, et qu’elle lui parle accompagnée d’une mélodie enchanteresse ! Léo s’apprête à révéler à Juliette que c’est impossible car Gabrielle est morte, tuée dans un accident de voiture ; mais la fillette entre en transe, dans un coma mystérieux… C’est ce moment que Franck Waterlink - créateur de l’organisation « Renaissance », spécialisée dans le décryptage des phénomènes mystérieux - choisit pour entrer en scène, envoyant un étrange message à Léo : il aurait quelques chose d’urgent à lui communiquer… Les évènements s’accélèrent, le temps ne paraît plus suivre son cours normal, les incidents se multiplient aux quatre coins de la planète, les gens semblent perdre la mémoire après avoir écouté une mélodie enchanteresse,… Qui est derrière tout ça ? Pourquoi Juliette, son père et sa défunte mère se retrouvent-ils impliqués dans cette histoire ?
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/folcochevallier.jpgLa quatrième de couverture m’avait intriguée et je dois avouer que les 80 premières pages (c’est-à-dire la première partie, intitulée « Résurgence ») donnent l’eau à la bouche. Les évènements s’enchaînent, les chapitres sont courts et ne semblent pas particulièrement liés les uns avec les autres. L’auteur joue brillamment, nous donnant trop d’indices ou pas assez. On est un peu perdus, on veut absolument savoir ce qui se passe et connaître la clef de toute cette histoire ! Je trouve, malheureusement, que cette dernière arrive un peu précipitamment et trop « facilement ». En fait, le roman est très court (à peine 280 pages) et ne permet donc pas un développement assez important, à mon goût. Les idées sont bonnes - on pourrait même y voir quelques éléments de SF - mais auraient mérité d’être beaucoup plus développées ! Folco Chevallier aurait pu creuser un peu plus en profondeur cette idée de « chant des anges » et son implication sur la perception du temps par les êtres humains (je n’en dis pas plus pour ne pas spoiler les futurs lecteurs). Il aurait également pu se pencher un peu plus sur la description des effets dévastateurs de la mélodie. Je pense par exemple au moment où Léo se réveille et se retrouve dans un Los Angeles « irréel », il aurait peut-être été intéressant de développer ce nouvel état de la ville, pour accentuer l’atmosphère étrange et « oppressante », un peu sur le modèle d’un 1984 d’Orwell ou d’un Meilleur des mondes d’Huxley, dans lesquels nous sommes totalement immergés ? Ce n’est qu’un petit détail parmi tant d’autres, mais c’est le genre de choses qui m’a un peu manqué pendant ma lecture.
De même pour les personnages et leur personnalité. Le récit étant particulièrement court, nous n’avons pas forcément le temps d’apprendre à les connaître et ils sont finalement résumés à des figures un peu manichéennes : la petite fille courageuse et entêtée, le père débordé par son travail, le scientifique dépassé par les évènements,… Ceci dit, Juliette s’est tout de même révélée assez attachante pour ma part, ainsi que son père ; mais j’aurais aimé en apprendre encore plus sur eux. Peut-être que développer davantage leur personnalité n’aurait pas servi l’histoire… je ne sais pas ; en tout cas, ça m’a un peu manqué. En fait, une fois ce roman lu, j’ai plutôt eu l’impression d’avoir découvert un « brouillon », une ébauche de futur roman, un premier jet qui pose la trame et les idées générales. Alors, à mon goût, il aurait été vraiment intéressant de développer l’ensemble - car les idées sont particulièrement bonnes, je le répète ! -, quitte à ajouter une centaine de pages qui n’auraient certainement pas été de trop !
En ce qui concerne le style en lui-même, je pense pouvoir me baser sur le texte présenté ici (car ce n’est apparemment pas une traduction ; Folco Chevallier écrit en français ? Oui, j'ai vérifié. ^^) ; l’ensemble est très abordable, très « contemporain », un peu à l’image d’un Marc Levy ou d’un Guillaume Musso. Les dialogues sont bien représentés mais les descriptions ne sont pas pour autant abandonnées (bien que j’aurais parfois aimé en avoir plus, mais c’est une appréciation personnelle). C’est donc simple, direct. La plume n’a rien d’exceptionnel mais nous touche justement par sa simplicité et nous émeut parfois par la tendresse de certains dialogues (surtout lorsque la petite Juliette est dans le coin). J’ai parfois eu un peu plus de mal avec les passages du blog de Franck Waterlink, car le vocabulaire employé est plus scientifique ; mais les thèmes abordés le sont également, alors c’est cohérent. Avec ces extraits, j’ai quelques fois eu l’impression d’avoir affaire à du Bernard Werber, qui parvient souvent à nous exposer des théories scientifiques, de façon simple ; c’est aussi le cas avec Folco Chevallier lorsqu’il fait parler ses figures scientifiques. C’est donc un bon compromis entre des éléments proche de la SF, de bons sentiments comme peuvent nous en offrir Levy ou Musso, et des hypothèses scientifiques à la Werber !
Pour terminer ce billet, quelques mots sur l’ouvrage en lui-même, signé Timée Editions (maison que je ne connaissais pas du tout avant cette lecture). Je tiens à souligner le soin apporté à la présentation de l’objet (bien que je ne sois pas particulièrement convaincue par l’image de couverture, surtout le visage de la jeune femme en fait…), notamment au niveau des polices d’écriture - changeantes selon le fond abordé par le chapitre (récit en lui-même, extrait du blog de Franck Waterlink, rapport sur les évènements se déroulant dans le monde,…). Chaque chapitre (plus ou moins court mais n’excédant jamais la dizaine de pages) est précédé d’un petit titre qui indique soit le lieu et l’heure s’il s’agit d’un chapitre dédié au récit, soit tout autre information importante (les articles du blog sont par exemple signalés par un encadré). J’aime également le format de l’ouvrage, plus grand qu’un poche, mais plus pratique qu’un gros format (style XO éditions, Albin Michel, le Pré aux clercs,…). Enfin, je n’oublie pas de remercier la maison pour le petit fascicule - un dossier de presse - envoyé avec le livre ; c’est une très charmante intention pour nous autres, simples lecteurs. Merci.
Pour résumer. La trame et les idées offertes par Folco Chevallier sont définitivement intéressantes mais auraient largement mérité d’être beaucoup plus développées (une centaine de pages supplémentaires pour s’attacher un peu plus aux personnages, pour aller un peu plus loin dans les théories scientifiques…). Le style est fluide et agréable et même émouvant parfois ! Je ne doute pas que les prochains écrits de Folco Chevallier seront plus développés ; en tout cas, c’est assez prometteur ! Quant à l’objet en lui-même, les éditions Timée ont fait du bon travail. Je remercie donc Timée Editions (je ne manquerai pas de suivre leurs futures parutions) et BOB, pour ce nouveau partenariat.


 

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Maisonsdedition/timeeeditions-copie-2.jpgCliquez là !


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Les Petits [+] : De très bonnes idées liées à une trame narrative bien pensée. Des personnages plus ou moins attachants, surtout la petite Juliette. Un style simple, direct qui n’est pas sans rappeler du Levy ou du Musso. Des réflexions et théories scientifiques intéressantes, un peu à la Werber ! Un joli objet, merci Timée éditions.

Les Petits [-] : Passée la centaine de pages, lorsque les révélations commencent à arriver, l’engouement diminue un peu ; mais on a tout de même envie d’aller jusqu’au bout pour avoir le mot de la fin ! En sortant de cette lecture, j’ai un peu l’impression d’avoir lu une ébauche plutôt qu’un roman définitif ; les idées ainsi que les personnages auraient largement mérité d’être développés sur une centaine de pages supplémentaires (au moins !).


 D'autres avis : Frankie, Karline05, LadyScar, Lasardine, Sita, ...

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Elle lui dirait dans l'île.
Le Temps usé

de Françoise XENAKIS

(Challenge ABC 2009 - 21/26)
Le Livre de Poche,
1982, p. 191

Première Publication : 1970/1976


Pour l'acheter : Elle lui dirait dans l'île


 

Françoise Xénakis née Gargouil, le 27 septembre
1930, est une romancière et journaliste française.

Veuve du compositeur de musique contemporaine Iannis Xénakis, qu'elle avait épousé en 1953, elle a eu avec lui une fille, la peintre et sculptrice Mâkhi Xénakis (née en 1956). Elle a tenu dans les années 1980 une chronique littéraire dans le journal Le Matin de Paris. Françoise Xenakis est également journaliste de presse écrite et télévisée, notamment dans l'émission Télématin sur France 2. Elle a écrit de nombreux romans. Elle est présidente du jury du prix littéraire 30 millions d'amis.

 

 
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules2/Eorangefonce.jpglle lui dirait dans l'île. Il y a trois ans qu'il est détenu dans l'île où les pierres sont rouges du sang répandu. Depuis trois ans, elle attend l'autorisation de lui rendre visite. Elle lui dirait... Elle a tant de choses à dire ! Elle lui donnerait cette couverture tissée de la laine de ses vieilles jupes, comme font les femmes de ce pays, et elle lui dirait... Le laissez-passer est venu. Dans une cellule, les voici face à face, lui l'homme brisé, elle qui veut croire en la vie...
Le Temps usé. Le temps passé, chargé de son poids de souvenirs, "le temps usé", par vaguelettes successives, revient à la mémoire de Françoise Xénakis. Et dans le style, à la fois simple et riche, que nous lui connaissons, elle dit ses doutes, ses manques, ses vérités, le temps du désir lassé, l'apprentissage de la tendresse, et l'enfant grandi qui s'en va et laisse la mère nue.



http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monavis.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Tnoir.jpgrouver un auteur en -X pour ses challenges ABC n’est jamais chose facile, alors, j’ai écumé les différents blogs littéraires que je connais pour trouver de tels auteurs. C’est en surfant du côté de chez MeL alias Bouquins que j’ai fait la connaissance de Françoise Xénakis, auteure qui m’était jusque là complètement inconnue (il semblerait qu’elle soit mariée à un compositeur de musique célèbre - Iannis Xénakis - qui m’est lui aussi complètement inconnu…). MeL semblait plutôt satisfaite du texte Elle lui dirait dans l’île, alors, lorsque je l’ai trouvé à moins de 2€ d’occasion dans une librairie, je me suis dit que c’était le moment, qu’il ne fallait pas hésiter. Résultat : avis mitigé mais j’ai tout de même envie de lire autre chose de l’auteure, pour me faire une idée plus précise ; en revanche, je ne pense pas que je me lancerai dans Moi j’aime pas la mer car Matilda alias Raison et sentiments vient de le lire et ce fut très pénible pour elle ! Je testerai peut-être Ecoute… mais tout dépendra de ce que je pourrais trouver en librairie d’occasion. Affaire à suivre, donc !

J’ai été assez surprise de découvrir qu’en fait, ce Livre de Poche n’offrait pas un mais deux textes. Le premier, le plus court - une soixantaine de pages environ - a donné son titre à l’ouvrage : Elle lui dirait dans l’île. Le second - Le Temps usé - est plus long, il atteint presque les 120 pages. Les deux récits semblent liés puisque selon l’éditeur, Le Temps usé serait une sorte de suite à Elle lui dirait dans l’île. Ce n’est pas frappant à mon sens, mais pourquoi pas. Ce qui fait l’originalité et la force de Françoise Xénakis est, selon moi, la poésie très particulière qui se dégage de ses textes ; textes qui d’ailleurs - et notamment dans Elle lui dirait dans l’île - prennent une forme très étrange, à mi-chemin entre le poème et la prose. La ponctuation est presque totalement absente, seuls les majuscules et les espaces permettent aux lecteurs d’acquérir un rythme. Au début, je dois avouer que j’ai été très déstabilisée, je me demandais vraiment ce que j’allais découvrir derrière ces lignes et franchement, je ne suis pas une adepte de la poésie ou des textes à la ponctuation bizarre. Je suis très conventionnelle, j’aime les phrases qui comportent une majuscule au début, un point à la fin et des virgules de-ci de-là ; autant vous dire que j’ai failli reculer et fermer le livre dès que j’ai vu la première page ! Mais en fait, malgré cette apparence particulière, ce premier texte a su me séduire par la mélodie des mots, par le rythme des phrases et par l’intensité des émotions et sentiments qui se dégagent de celles-ci. En revanche, le second texte - Le Temps usé - beaucoup plus traditionnel dans la forme, m’a moins plu, d’où mon avis final mitigé. Alors que dans Elle lui dirait dans l’île, le passage d’un point de vue à l’autre, d’une personne à l’autre (on passe du « je » au « il » et au « elle », sans prévenir) ne m’avait pas gêné du tout, car coulait tout seul ; ce procédé m’a vraiment agacé dans Le Temps usé. Il semblerait que dans ce texte, il y ait trois « voix » : la première qui use d’une police normale et du « je », la seconde qui utilise une police en italique et la troisième personne du singulier et la dernière, qui utilise une police plus petite et revient au « je ». J’avoue que j’ai été complètement perdue par ces changements d’un paragraphe à l’autre, et je ne sais toujours pas vraiment « qui est qui », « qui fait quoi »… Bref, j’ai été gênée dans ma lecture.

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/francoisexenakis.jpgRevenons un peu sur les sujets, sur les « intrigues » de ces deux textes qui mettent en scène, un couple et reviennent plus particulièrement sur les sentiments de la femme. Dans Elle lui dirait dans l’île, Françoise Xénakis nous offre l’histoire d’une femme qui attend jour et nuit depuis trois ans, un laissez-passer pour rendre visite à son compagnon, emprisonné sur une île. Enfin, un jour, elle obtient le fameux papier et se retrouve face à l’homme qu’elle a aimé. Elle avait préparé tout un tas de choses à lui dire, elle s’était dit que dans l’île, elle lui dirait… Mais rien ne se passe comme convenu, qui est cet homme en face d’elle ? Elle ne le reconnaît plus, il ne la reconnaît plus, ils ne sont plus les mêmes… Dans Le Temps usé, je n’ai pas réussi à mettre le doigt sur une intrigue particulière, ce sont plus les pensées d’une femme face au quotidien et à la routine qu’est devenu son mariage, sa vie au fil du temps ; et les sentiments auxquels elle doit faire face en voyant sa fille grandir et bientôt partir…
Le Temps est un élément particulièrement important dans ces deux textes - l’un deux reprend même le terme dans son titre - puisqu’il est à l’origine des changements qui surviennent dans la vie des protagonistes, notamment en ce qui concerne leurs sentiments. Françoise Xénakis fait appel à beaucoup de flash-back, dans les deux textes, créant ainsi une chronologie assez particulière, qui s’étale sur de nombreux mois, de nombreuses années. Au niveau de la géographie, les éléments donnés sont très peu nombreux. Dans le premier texte, on sait que le fiancé est emprisonné dans une île (mais on ne sait pas vraiment où ni pourquoi d’ailleurs) et dans le second, je ne me souviens pas avoir noté d’indications concernant un lieu précis. De toute façon, je ne crois pas qu’il soit important, pour le lecteur, de savoir exactement où et quand se déroule ces histoires, ces pensées,… L’important c’est la profondeur et l’intensité des émotions éprouvées lors de ces morceaux de vie. Rien de plus.
Comme dit plus haut, j’ai particulièrement apprécié Elle lui dirait dans l’île, malgré la forme particulière du texte et malgré les passages inopportuns d’un point de vue à l’autre. J’ai vraiment beaucoup aimé la façon dont Françoise Xénakis met en scène les sentiments de chaque protagoniste. Les phrases n’ont rien de bien compliqué, ce sont plutôt des impressions, des sensations, qui sont jetées sur la feuille et donc données aux lecteurs. C’est assez intense et j’ai réussi à goûter le texte et sa signification (du moins je crois). En revanche, comme dit plus haut également, malgré des éléments similaires, le second texte m’a laissée beaucoup plus perplexe, notamment à cause de ces trois « voix«  que je n’ai malheureusement pas su comprendre. Je crois que j’ai manqué quelque chose car cette fois, je n’ai pas réussi à adhérer aux sensations et sentiments lancés par Françoise Xénakis ; et pourtant, les émotions semblaient être une nouvelle fois au rendez-vous. Il faut croire que le thème m’a moins inspiré que pour le premier texte… Ceci dit, Françoise Xénakis a un quelque chose de particulier dans sa façon d’écrire, et j’ai très envie de voir ce que ça donne dans un autre de ses livres. Je pense que cette auteure repassera sous mes yeux rapidement et j’espère alors me faire un avis plus précis sur son style !


 

Les Petits [+] : Il y a en fait deux textes, et non pas seulement un. C’est très court (à peine 190 pages pour les deux textes), donc ça se lit très vite. Françoise Xénakis utilise une forme très particulière (notamment dans le premier texte) : un mélange de poésie et de prose. Les sentiments et émotions sont décrits de façon très simples mais très intenses. Elle lui dirait dans l’île vaut le coup d’œil, à mon avis.

Les Petits [-] : Je pense que je suis passée à côté du second texte - Le Temps usé -, et c’est dommage ! L’absence de ponctuation dans le premier texte et les changements de « voix » dans le second pourront en déstabiliser plus d’un !


 D'autres avis : Bouquins.

La Nostalgie de l'ange de Alice SEBOLD

Mercredi 31 mars 2010 à 10:00

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Livres/lanostalgiedelange.jpgi
La Nostalgie de l'ange
de Alice SEBOLD

(Lecture Commune -
Objectif PAL - 3/123)

Editions J'ai lu,
2005, p. 349

Première Publication : 2002



Pour l'acheter : La nostalgie de l'ange


 
Alice Sebold née le 6 septembre 1963,
est une romancière américaine. 


The Lovely Bones a été primé :
- du American Booksellers Association Book of
the Year Award
parmi les Adult Fiction de 2003.
- du
Prix Bram Stoker comme Premier roman 2002
de la Horror Writers Association (il a aussi été nommé
pour la catégorie Roman de la même année).






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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Nrouge.jpgom de famille : Salmon, saumon comme le poisson ; prénom : Susie. Assassinée à l'âge de quatorze ans, le 6 décembre 1973. « Mon prof préféré était celui de sciences naturelles, Mr. Botte, qui aimait faire danser les grenouilles et les écrevisses à disséquer dans leur bocal paraffiné, comme pour leur rendre vie. Ce n'est pas Mr. Botte qui m'a tuée, au fait. Et ne vous imaginez pas que tous ceux que vous allez croiser ici sont suspects. C'est bien ça le problème. On n'est jamais sûr de rien... C'est un voisin qui m'a tuée. »
Susie est au Ciel, et pourtant son aventure ne fait que commencer...




http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monavis.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Jnoir.jpge me souviens très bien du contexte de l’achat de ce livre (dans le Point Relay de la gare de la Part-Dieu, à Lyon, pendant mon été de 1ère - en 2004, si je calcule bien - alors que je rentrais chez moi, après avoir passé quelques jours chez mon amoureux du moment ; j’avais une heure d’attente dans la gare pour le changement de train, et encore trois heures de voyage après les trois heures que je venais déjà de faire…), mais bizarrement, je ne garde aucun souvenir de ma première lecture (si ce n’est une ou deux images floues). J’avais donc prévu, il y a déjà plusieurs mois de cela, de relire ce roman, surtout en constatant qu’un film réalisé par Peter Jackson en était adapté. J’ai donc profité d’une lecture commune lancée sur le forum de Livraddict, pour me plonger une seconde fois dans cette histoire. Même si certaines scènes m’ont semblé familières lors de cette relecture, c’est tout de même comme si c’était la première fois pour moi que je tenais cet objet dans les mains. Et, je pense que, si jamais, dans six ou sept ans, j’ouvre à nouveau ce livre, je n’en garderai pas tellement plus de souvenirs… Je ne sais pas pourquoi l’on a fait autant de bruit autour de ce livre ; certes, l’histoire peut sembler intéressante, mais elle est loin d’être inoubliable, et le style, fluide et assez agréable, n’a rien de vraiment particulier…

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/alicesebold.jpgL’intrigue est posée dès la première ligne - aucun suspense de ce côté-là - l’héroïne, Susie Salmon, alors âgée de 14 ans, va mourir, violée et assassinée par l’un de ses voisins. Au paradis, elle observe ses proches se débattre dans le chagrin et faire leur deuil, tandis qu’elle regrette sa courte vie passée sur Terre. Les mois passent, l’enquête piétine, son corps n’est pas retrouvé, son assassin continue de vivre près de sa famille comme si rien ne s’était passé et Susie n’a aucun moyen de conduire son entourage jusqu’à lui. Elle constate amèrement le déclin du couple de ses parents qui s‘éloignent l’un de l’autre, trop abattus par la disparition de leur fille pour tenter de sauver leur amour ; elle voit sa petite sœur grandir et s’épanouir dans un amour sincère alors que la mort plane au dessus de sa tête ; et elle tente de protéger son tout petit frère, blesser si tôt dans la vie… Sans compter sur Ray, le seul garçon qu’elle aura jamais embrassé, amputé à jamais d’une partie de son adolescence ; la jeune Ruth, une de ses camarades de classe qui grâce à son don très spécial, est sans doute la plus proche de Susie. Le temps passe, les voisins oublient Susie, mais pas sa famille, ils ne le peuvent pas ; et Susie, elle, ne parvient pas à se détacher de sa vie passée…
Je me rends compte qu’il est très difficile de faire un résumé de ce livre, car il y a finalement très peu à dire. Les actions sont tout de même rares ; ce sont surtout les réactions des proches et de Susie qui sont mises en avant, ainsi que leur évolution au fil des mois, après la disparition de la jeune fille. Les 350 pages ne s’attardent pas sur le meurtre de la jeune fille - cette partie est décrite très rapidement, sur les vingt premières pages, à peine - et ne font pas non plus grand cas de l’enquête criminelle. Alors, de quoi ça parle ? Et bien, justement, je me rends compte que les 350 pages se lisent plutôt rapidement, mais au final, pour nous dire quoi ? Que la perte d’un être cher c’est dur, mais qu’il faut accepter, faire face, se battre et continuer à vivre coûte que coûte. Voilà ce qui ressort de ma lecture. Suis-je passée à côté de quelque chose ? On suit l’évolution des proches de Susie sur une dizaine d’années, on assiste à leurs peines, à leurs joies,… et on suit la jeune fille au gré de ses pensées et de ses souvenirs, dans son paradis. Le deuil se fait des deux côtés : les proches, car ils ont perdu un être cher et doivent apprendre à vivre sans lui, et Susie, qui doit accepter que plus jamais elle ne vivra, que jamais elle ne grandira, que jamais elle ne connaîtra l’amour… alors, elle vit par procuration ; et c’est cette vie-là qu’elle nous raconte.
Alice Sebold nous offre donc un texte à la première personne du singulier, la narratrice unique étant Susie. Alors qu’habituellement, le « je » me permet de me sentir plus proche du narrateur, ici, Susie est restée comme une étrangère pour moi ; et, étrangement, je me suis beaucoup plus attachée aux personnages qu’elle décrit, sa sœur - Lindsey - notamment, son père ou encore Ruth. Malgré les nombreux souvenirs de sa vie de vivante qu’elle disperse au gré du récit, malgré l’expression de ses sentiments, de ses joies, de ses peines ; je n’ai pas réussi à la cerner, à la comprendre, à l’aimer… Au contraire, j’ai senti Lindsey courageuse, leur père émouvant, Ruth étrange et attachante, le petit frère - Buck - désemparé, la grand-mère amusante et rassurante,… et même la psychologie du meurtrier m’a semblé plus développée et plus « attachante » (en un sens bien sûr, je ne me suis pas prise d’affection pour un type qui a violé et tué plusieurs petites filles, adolescentes et femmes !). En revanche, s’il y a bien un personnage que je n’ai pas réussi à apprécier, du début à la fin, c’est la mère ! Je n’ai pas du tout compris ses réactions et, dans sa façon d’être, elle m’a un peu fait penser à cette mère indigne que j’avais rencontrée dans le texte de Olivier Adam - A l’abri de rien -. J’ai vraiment du mal avec ces mères qui abandonnent mari et enfants parce qu’elles sont faibles et paumées. Difficile à expliquer, mais je ne supporte absolument pas ces figures, alors j’espère ne pas en retrouver de si tôt dans une lecture !
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Divers1/TheLovelyBonesFRsmall-copie-1.jpgAlors qu’Alice Sebold a publié La Nostalgie de l’ange au début des années 2000, son histoire naît au début des années 70, le 6 décembre 1973 pour être précise, et s’étend sur une décennie environ. Le meurtre et les années qui suivent se situent dans le petit lotissement tranquille et fade d’une ville des Etats-Unis (lotissement qui m’a un peu fait penser à celui offert par Burton dans Edward aux mains d’argent, vous savez, ce coin où toutes les maisons sont les mêmes - seules couleurs changent - et où tout le monde croit connaître tout le monde…), ville en pleine expansion, alors que les pattes d’eph’ étaient encore au goût du jour. L’auteure a souvent recours à des « flash-back » et, à cause de ces derniers, j’ai eu parfois du mal à m’y retrouver. En effet, Susie nous raconte souvent ce qu’elle voit du haut de son paradis, et sans transition aucune (ni saut de ligne, ni alinéa), poursuit sur un souvenir plus ou moins ancien. La chronologie est bizarre, toute chamboulée. Bien sûr, la trame principale avance dans le temps, de la fin de l’année 1973 à la décennie suivante, mais entre temps, Susie intercale quelques-uns des souvenirs qu’elle a amassé durant sa courte vie, et ceux-là ne sont pas dans un ordre chronologique ; parfois, elle remonte à un souvenir qui date de ses dix ans, et dix pages plus loin, elle nous parle de ses premiers pas… La première année suivant la mort de Susie est très développée (sur plus d’une centaine de pages), et par la suite, les ellipses narratives se succèdent plus ou moins rapidement, passant parfois des mois voire des années sous silence. Je ne sais pas ce qui est le plus « déplaisant », les longueurs narrative de la première année ou les sauts intempestifs par la suite ? Chronologie étrange et déstabilisante.
Je me rends compte que mon avis semble pencher du côté négatif. Je suis assez indécise sur ce roman. On ne peut pas dire que j’ai détesté cordialement (car je l‘ai tout de même terminé et je n’ai pas eu à me forcer), mais je n’ai pas vraiment aimé non plus (je n’étais pas impatiente de connaître le fin mot de l’histoire). Il y a une sorte de malaise qui se dégage de cette histoire ; l’intrigue morbide n’est sans doute pas étrangère à ça, mais je pense qu’on peut aussi en référer au style de l’auteure, assez étrange. Je ne sais pas comment décrire mon sentiment. Peut-être de… l’indifférence face au devenir des personnages, face à l’intrigue ? Indifférence me paraît assez fort comme terme, mais je n’en trouve pas de meilleur pour le moment ; mais, je pense que ce qui a manqué à cette lecture, c’est l’émotion, tout simplement. J’espère voir assez rapidement le film adapté, beaucoup l’ont trouvé très bon, et Evy l’a même préféré au livre ! Je reviendrai vous donner mes impressions, quand je l’aurai visionné !

 

Les Petits [+] : Ce n’est pas compliqué à lire et ça se lit vite. Suivre l’évolution des personnages du point de vue d’un ange au paradis est un concept inédit et intéressant. Je me suis attachée à certains personnages : Lindsey, Jack (le père), Ruth (la camarade de classe),… Le fin mot de l’histoire (si j’ai bien compris), est plutôt encourageant : il faut se battre et vivre coûte que coûte, même après un deuil douloureux.

Les Petits [-] : Je n’ai pas réussi à m’attacher à l’héroïne et à son histoire ; un manque d’émotions qui m’a rendue assez indifférente à tout… Des souvenirs empiétant sur la narration sans transition, c’est parfois déstabilisant. Finalement, quand on y réfléchit, il n’y a pas vraiment d’histoire, alors certains passages peuvent être assez ennuyeux. La résolution (si on peut dire) de l’enquête est plutôt bâclée ; même si je sais que ce n’était pas ce qui importait vraiment…


 D'autres avis : Bouquins (qui n'a pas du tout aimé et ne l'a pas fini !), Evy (qui a un avis mitigé comme moi, et elle vous parle aussi du film !), Lelanie (très déçue également), Lolo (qui a aimé !).


Lire aux cabinets de Henry MILLER

Samedi 27 mars 2010 à 22:02

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Livres/lireauxcabinets.jpgi
Lire aux cabinets
de Henry Miller

Folio 2€,
2007, p. 102

Première Publication : 1952



Pour l'acheter : Lire aux cabinets

 
 

Henry Miller est un romancier américain né le 26 décembre 1891, décédé le 7 juin 1980.
 

Son œuvre est marquée par des romans largement autobiographiques, dont le ton cru et sensuel a suscité une série de controverses dans une Amérique puritaine dont Miller a voulu stigmatiser l'hypocrisie morale. Son écriture virulente et scandaleuse a profondément marqué les écrivains de la Beat generation.

 

D'autres Livres de Henry MILLER :

- Tropique du cancer -
- La Trilogie de La Crucifixion en rose -



 
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Quatriemedecouverture.jpg
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Ajaune.jpg tous ceux qui se plaignent de ne pas avoir le temps de lire, Henry Miller fait quelques suggestions pleines de bon sens : lisez dans les transports en commun ou, mieux encore, aux cabinets ! N'est-ce pas là un endroit calme où personne en vous dérangera ? Après tout, puisque nous sommes obligés d'y aller, pourquoi ne pas profiter au mieux du temps que nous y passons ? Pourtant, à bien y réfléchir, ce n'est peut-être pas une si bonne idée...
Miller s'invite dans notre intimité et se livre à quelques réflexions désopilantes en mêlant souvenirs et anecdotes sur les cabinets... de lecture.



http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monavis.jpg http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Cgrismoyen.jpg’est grâce à Matilda alias Raison et sentiments que j’ai découvert l’existence de ce petit livre et c’est encore grâce à elle que j’ai pu l’avoir entre les mains, car c’est la petite surprise qui accompagnait mon lot - Matilda de Roald Dahl - lors de son petit concours. Je me réjouissais de lire du Henry Miller, surtout connu pour sa trilogie Sexus, Plexus et Nexus et pour son Tropique du Cancer, quatre grands titres que je n’ai pas encore lus ; mais je ne sais pas si ce genre d’ouvrages est le plus indiqué pour découvrir le style d’un auteur. J’avoue être un peu déçue par ma lecture car la quatrième de couverture annonçait des « réflexions désopilantes » et, à part quelques esquisses de sourires, je n’ai pas trouvé ce texte très amusant. Cependant, quelques réflexions m’ont plus ou moins semblé intéressantes sur le moment, et j’aurais du les noter, car je les ai déjà oubliées, une semaine après ma lecture (j’ai une mémoire de poisson rouge en ce moment ; j’ai une vie de dingue, alors ce que je lis ressort bien vite malheureusement…). Je me promets donc de faire une nouvelle lecture de ces quelques cent pages dans quelques mois, en ayant un peu de recul et un cerveau en meilleur état de marche surtout !

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/henrymiller.jpgSachez que l’ouvrage en question ne contient pas un mais deux textes d’environ 50 pages chacun, plutôt tournées vers la réflexion et avec une certaine portée « philosophique », si l’on peut dire. C’est très autobiographique, puisqu’Henry Miller s’attache à décrire des épisodes de sa vie, nous abreuvant de certaines anecdotes de jeunesse.
Lire aux cabinets - qui a donné le titre du livre et qui semble être celui qui prime sur l’autre - constitue le deuxième texte ; la première partie s’intitulant Ils étaient vivants et ils m’ont parlé. Celle-ci a ma préférence, elle s’intéresse surtout aux lecteurs, à leurs habitudes de lecture, à leurs lectures de jeunesse,… et certaines réflexions m’ont paru intéressantes et pertinentes, notamment sur le fait qu’un lecteur choisit ses lectures par rapport à sa personnalité et doit se faire lui-même une idée de ce que sont les bonnes lectures et les mauvaises, et non pas se fier aux listes universitaires quelconques. J’aime cette idée que le lecteur se construit lui-même en tant que lecteur, un peu comme une quête de soi. C’est marrant, car
Matilda a noté quelques passages entre crochets - sans doute ceux qu’elle trouvait les plus intéressants - et corné quelques pages qui devaient abriter des passages lui semblant pertinents ; et dans la grande majorité des cas, j’aurais relevé les mêmes choses !
En ce qui concerne la deuxième partie - donc Lire aux cabinets -, je suis assez partagée. J’ai parfois souri face aux réflexions de l’auteur, mais je l’ai souvent trouvé assez limite dans sa façon de pensée. Je l’ai un peu perçu comme une personne imbue d’elle-même, méprisant l’américain moyen, et surtout, l’américaine moyenne ! C’est parfois un peu « fort », bien qu’habituellement, je ne prête pas trop attention à ce genre de choses mais bon… Alors, ironie et cynisme voulus ou vraie misogynie ? Je ne sais pas trop, mais en tout cas, ça m’a un peu bloquée pour la suite… En très gros, Henry Miller pense qu’il vaut mieux lire peu mais bien (il considère les bibliomanes qui lisent tout le temps comme des obsédés qu’il faut plaindre ! Même pas vrai ! :o), et qu’aux cabinets, la seule chose à faire est de méditer et de se détendre, et non pas d’amener une lecture, quelle qu’elle soit ! C’est parfois assez amusant, mais l’auteur prend l’habitude de divaguer sur plusieurs pages (alors que le tout n’en fait qu’à peine cinquante), et souvent, je me suis surprise à me demander : « Mais, pourquoi on en est arrivé là ? Quel est le rapport avec le sujet de départ ? ». Cependant, j’ai trouvé la chute de ce texte - et donc de l’ouvrage dans son ensemble - assez sympathique, ce qui m’a permis de terminer sur une note plus enjouée et positive.
Ces deux textes sont extraits des Livres de ma vie de Henry Miller. J’avoue qu’après cette découverte, je ne sais pas si j’aurais particulièrement envie de me pencher sur d’autres réflexions de l’auteur. En tout cas, quitte à relire un texte de cet auteur, je pense que je me lancerai plutôt dans un de ses célèbres romans, et comme je ne me sens pas d’entamer une trilogie, le prochain que je lirai de cet américain sera Tropique du Cancer (enfin, quand je le trouverai d’occasion, et surtout, quand j’aurai le temps de me pencher sur cette lecture !). Un grand merci à
Matilda pour cette découverte qui, bien qu’en demi-teinte, m’a permis de me faire une petite idée du style de Henry Miller, et qui ne m’empêchera pas de découvrir un texte plus conséquent de celui-ci. D’ailleurs, l’un ou l’une d’entre vous a déjà testé un de ses romans ? Dites-moi tout !

Vous pouvez constater que lorsque mes lectures sortent du roman et sont plus « philosophiques », je suis tout de suite moins bavarde ! Je ne suis pas très douée pour l’analyse des « études », ça me parle beaucoup moins ! Je suis faite pour la littérature de divertissement moi !

 

Les Petits [+] : Deux textes et non pas un comme pourrait le laisser penser le titre du livre. C’est très court (une centaine de pages à peine), donc ça se lit très vite. Des réflexions intéressantes sur les lecteurs, leurs habitudes, leur passé de lecteurs,… Un tout petit peu d’humour (pas assez à mon goût), qui fait parfois sourire.

Les Petits [-] : J’ai trouvé la prise de partie de Henry Miller parfois désagréable et l’auteur m’a paru assez imbu de sa personne, méprisant le reste du monde et le lecteur moyen. Des divagations parfois longues et peu pertinentes...


 D'autres avis : Bouquins, Raison et sentiments.

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Livres/excalibur.jpgu
La Légende arthurienne, Tome 1 :
Excalibur ou L'Aurore du royaume

de Claudine GLOT
et
Marc NAGELS
(Partenariat Livraddict -
Le Pré aux clercs)

Editions Le Pré aux clercs,
2009, p. 309

Première Publication : 2009





 
Spécialiste reconnue de la mythologie arthurienne, auteur de romans, de recueils de contes et d'articles sur des thèmes historiques et légendaires liés au monde celtique, Claudine Glot a fondé et préside le Centre de l'imaginaire arthurien, au château de Comper-en-Brocéliande dans le Morbihan.

Marc Nagels travaille dans le journalisme et l'édition. Il est l'auteur d'ouvrages et d'articles portant sur l'Ouest, sa région natale. Passionné par l'imaginaire et les mythologies celtiques et nordiques, il a également collaboré à de nombreux ouvrages collectifs sur ces sujets.
 



 
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Quatriemedecouverture.jpg
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Umarron.jpgn grand roman de fantasy médiévale qui revisite la légende arthurienne au plus près de ses sources. Le premier tome d'une nouvelle saga écrite par deux spécialistes du genre.
"Voici le décor, voici les protagonistes : des fées, des cavaliers, les murmures de la forêt, et une épée encore, Excalibur ! (...) Comment retrouver la source d'une légende, saisir une flamme si fragile ? Il faut convoquer la tempête, chevaucher les vents et souhaiter au même instant l'apaisement d'un savoir plus profond. "
Claudine Glot et Marc Nagels nous proposent une nouvelle vision du monde chevaleresque, résolument moderne et inédite, en redonnant à tous les personnages de l'aventure arthurienne fraîcheur et humanité. Ils ont repris le flambeau, dans une langue et sur un rythme d'aujourd'hui, pour nous plonger de nouveau dans ces aventures fabuleuses et immortelles ponctuées de noms qui à eux seuls claquent comme des oriflammes : Arthur, Guenièvre, Lancelot, Merlin, Morgane, Perceval...
L'aventure continue et n'est pas près de s'éteindre.



http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monavis.jpg http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Igrismoyen.jpgl faut  savoir que les légendes arthuriennes (oui, je préfère utiliser le pluriel, car avec toutes les version existantes, je pense qu’il est légitime) me suivent depuis quelques années maintenant et qu’elles font partie de ces passions débordantes qui ne connaissent pas de limites. J’ai lu et vu beaucoup de choses sur le sujet (pas tout, bien évidemment) et je pense donc connaître les grandes lignes, les tenants et les aboutissants. Ainsi, lorsque j’ai vu que Livraddict lançait un partenariat avec la maison d’éditions Le Pré aux clercs et qu’un livre, au titre ô combien révélateur, était proposé, je n’ai pas hésité plus d’une seconde, curieuse de voir ce qu’une énième réécriture du mythe pourrait apporter de neuf ! C’est après avoir terminé cette lecture et en faisant quelques recherches de-ci de-là, que je me suis rendue compte qu’il s’agissait du premier tome d’un petit cycle nommé La Légende Arthurienne. Il aurait été bon de le préciser sur la couverture et/ou la tranche, à mon avis, car pour ceux qui ne s’y attendent pas (et qui ne lisent pas le résumé de quatrième de couverture, comme moi…), les dernières lignes du texte peuvent paraître étranges de prime abord, et l’on pourrait se demander s’il ne manque pas une poignée de pages pour conclure la légende… Ceci dit, l’histoire d’Arthur et de son entourage est tellement dense, qu’il paraît logique qu’il faille la raconter sur plusieurs volumes ; et je me procurerai la suite sans aucune hésitation !

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/ClaudineGlot.jpgFaut-il vraiment faire un résumé de cette légende ô combien célèbre encore aujourd’hui et qui n’est sans doute pas près de tomber dans l’oubli ? Pour ceux qui auraient vécu jusque-là dans une grotte (et qui, par hasard, se trouveraient aujourd’hui sur cet article), le mythe arthurien prend sa source quelques années avant la naissance du renommé roi Arthur. Les royaumes de Bretagne (il faut comprendre l’Angleterre actuelle [d’où le nom Grande-Bretagne] et notre Bretagne française, alors appelée Petite Bretagne) sont en guerre et doivent faire face aux assauts de plus en plus nombreux de divers peuples étrangers, les Pictes et les Saxons principalement. C’est en ces temps troublés qu’un certain Constantin monte sur le trône et laisse plus tard, sa place à son fils aîné - Constant - qui, mal conseillé par le rusé Vortigern, ne tarde pas à perdre la vie, au profit de ce dernier ! Arrive ensuite l’épisode de la tour désirée par le roi félon, qui ne veut pas s’élever au dessus du sol, entrainant la recherche d’un enfant sans père pour le sacrifier (son sang permettrait à la tour de cesser de s‘effondrer), et la découverte du jeune Merlin, qui, malgré son jeune âge (il n’est qu’un enfant), tient tête aux adultes et leur prédit de grandes choses… La légende du devin est faite et dès lors, son sort sera étroitement lié à celui des futurs dirigeants du royaume breton. A commencer par Pendragon et Uther, les deux frères cadets de Constant, qui réclament le royaume qui leur revient de droit ! Grâce aux stratagèmes de Merlin, les deux frères parviennent - non sans mal - à retrouver leur place. Pendragon meurt rapidement dans une bataille, laissant le trône au plus jeune frère qui devient dès lors, Uther Pendragon. Bon roi, le jeune homme perd pourtant toute raison, lorsqu’il rencontre la belle Ygraine - femme de Gorlois - et n’a ensuite de cesse de la courtiser, jetant un froid diplomatique. Encore une fois, Merlin utilise un stratagème pour combler son roi, qui, prenant l’apparence physique du mari jaloux, passe une nuit avec sa belle alors que l’époux cocufié meurt plus loin au combat. De cet unique moment de passion naît celui qui deviendra le plus célèbre des rois, le jeune Arthur que l’Enchanteur enlève à ses parents dès sa naissance, pour le confier à un brave chevalier, Antor. Je vous passe les détails de la suite des évènements, et vous conseille plutôt de lire le livre, pour retrouver le détail des aventures d’Arthur, qui devient roi en retirant l’épée du rocher, et des autres chevaliers de la Table Ronde (Yvain, Gauvain, Ban, Bohort,…), jusqu’à l’adolescence de Lancelot, et son proche départ du palais sous le lac, où Viviane l’élève comme s’il était son propre fils…
Je pense qu’avec ce « résumé », vous l’aurez compris, le livre proposé par Claudine Glot et Marc Nagels est très complet, très dense et retrace l’ensemble des épisodes du mythe grâce à une dizaine de chapitres courts et bien équilibrés. Ainsi, ne vous étonnez pas de voir passer les années et même les décennies au fil des pages, parfois très rapidement, puisque les origines de l’histoire se déroulent plusieurs années avant la naissance d’Uther Pendragon et nous refermons l’ouvrage alors qu’Arthur - le fils de ce dernier - vient d’épouser Guenièvre et a donc à peine une vingtaine d’années. Le rythme est plutôt haletant, les combats sont au rendez-vous, ainsi que les déplacements géographiques. La légende nous conduit, au gré des aventures des personnages, sur le territoire de Bretagne : dans la forteresse de TintagelUther - sous les traits de Gorlois - retrouve Ygraine ; du côté de la forêt de Brocéliande (donc en Petite Bretagne) où Merlin découvre pour la première fois la jeune Viviane ; en Carmélide Arthur vient en aide, avec ses amis, au seigneur des lieux qui lui offre ensuite la main de sa fille, la belle Guenièvre ; à Camelot - demeure préférée du jeune roi - ; ou encore, du côté des demeures de Ban et Bohort qui subissent de lourdes pertes… et j’en passe ! Le temps et l’espace n’ont pas vraiment de prises sur les aventures arthuriennes, on suit les chevaliers dans leurs quêtes sans se poser de questions, peu importe que l’un d’eux traverse l’ensemble du royaume en une nuit, ou que Merlin soit à plusieurs endroits à la fois ; c’est la magie arthurienne qui prend forme…

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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Divers1/louisrhead.jpgLa quatrième de couverture annonce « Un roman de fantasy médiévale qui revisite la légende arthurienne au plus près des sources. ». J’avoue que j’ai un peu de mal avec cette présentation, notamment avec le terme « roman ». Pour moi, un roman présente une histoire « romancée », dans laquelle évolue des personnages auxquels le lecteur peut plus ou moins s’identifier ; le texte de Claudine Glot et Marc Nagels apporte, certes, un fil conducteur soutenu par de nombreux personnages, mais, peu d’émotions, à mon goût. Et c’est là que je rejoins la fin de la petite phrase de présentation « au plus près des sources ». En effet, à l’instar des romans de chevalerie du XIIème siècle - de Chrétien de Troyes par exemple - les évènements nous sont relatés de façon très « distante ». J’aime les romans de chevalerie pour les thématiques, les symboles, les idées qu’ils véhiculent ; et grâce à des cours de littérature et de langue du Moyen-Age, j’ai pu découvrir des textes moins connus : Le Bel inconnu de Renaud de Beaujeu, La Vengeance Raguidel de Raoul de Houdenc,… qui reprennent ces éléments ; mais, le problème est toujours le même : cette distance importante qui sépare les aventures des personnages et les lecteurs. On retrouve également la grandiloquence des textes d’origine : les jeunes filles sont évidemment belles, douces et bien faites, les chevaliers sont forcément vaillants, le front haut et l’épée habile et les scènes de combat sont « extraordinaires »… C’est un style qui est propre à l’époque et qui est brillamment repris ici mais ; si vous avez du mal avec les romans de chevalerie ou avec l’aspect plus « historique » du mythe, peut-être vaudrait-il mieux vous lancer dans la découverte des légendes arthuriennes avec des textes plus contemporains et plus romancés où la psychologie des personnages est beaucoup plus développée. Je pense par exemple au cycle des Dames du Lac de Marion Zimmer Bradley, à la trilogie des Descendants de Merlin d’Irene Radford (et surtout le premier tome, les suivants sont une extrapolation), à l’excellent Enchanteur de René Barjavel, aux tomes consacrés à Guenièvre par Nancy Mckenzie, ou encore, pour les plus jeunes, aux cycles rédigés par Christian de MontellaDu côté du grand écran (et même du petit), des choses ont été faites ; par exemple Les Brumes d’Avalon (un téléfilm basé sur les deux premiers tomes des Dames du Lac de Marion Zimmer Bradley), très fidèle et très tourné vers les « anciennes traditions », Excalibur (le très célèbre film de John Boorman de 1981) qui a un peu vieilli mais qui reste une des adaptations les plus fidèles de la légende, le téléfilm Merlin (de 1998 avec la brillante Helena Bonham Carter dans le rôle de Morgane), le dessin animé de Disney Merlin l’Enchanteur (qui, malgré tout, offre certains points véritables de la légende), la nouvelle série anglaise Merlin (de 2008 avec Anthony Stewart Head dans le rôle d’Uther)… Fouillez, les réécritures, adaptations et autres sont nombreuses, et, même si certaines sont moyennes, elles ont toutes une part de « vérité » et d’intérêt.
Pour finir ce long billet, j’aimerais dire quelques mots sur l’objet en lui-même. Je salue le travail de la maison du Pré aux clercs qui offre à ses lecteurs un objet de grande qualité qui mérite bien sa place dans nos bibliothèques. Ce n’est pas tellement l’illustration de couverture qui m’a séduite, mais les nombreuses illustrations style gravures (donc en noir et blanc) qui parsèment le texte et accompagnent les évènements les plus importants de la légende. De plus, chaque chapitre se voit coiffé d’une sorte de bandeau décoratif de bon goût, d’une sorte de « chapeau » (comme dans les articles de journaux) qui reprend les grandes lignes que nous offriront les paragraphes suivants, et la première lettre du premier paragraphe du chapitre se transforme en jolie petite lettrine. Enfin, en bas de chaque page, à côté du numéro de la dite page, vous pourrez retrouver le joli symbole représentant la célèbre épée. En revanche, l’absence d’alinéa d’un paragraphe à l’autre m’a au départ déstabilisée, mais par la suite, on s’y habitue. Tout est fait pour rappeler les manuscrits de l’époque et la magie du mythe et du livre s’étend un peu de ce côté-là ; il ne manquerait plus que l’ajout d’un CD de musique de l’époque (pourquoi pas des morceaux de harpe celtique ?), pour se plonger complètement dans l’ambiance et se croire revenu quelques siècles en arrière, à la cour du roi Arthur... Un petit mot également pour remercier le Pré aux clercs et les auteurs pour la présence d’un sommaire, d’un glossaire assez développé et d’une bibliographie sélective très utile et très intéressante. Le livre est complet et travaillé jusqu’au bout des ongles - si je puis dire -, et c’est vraiment très agréable !
Un grand merci à Livraddict et au Pré aux clercs pour cette petite découverte. Je range le livre dans ma bibliothèque près des autres ouvrages de ma collection arthurienne et j’attends la suite impatiemment !

Les Petits [+] : Une bonne façon de découvrir tous les épisodes du mythe arthurien ; le livre est très complet. A l’instar des romans de chevalerie du Moyen Age, les auteurs ont choisi de garder le style et le ton propres aux auteurs de l’époque : grandiloquence et aspects d’un « conte » médiéval. Un glossaire et une bibliographie utiles et intéressantes, si vous voulez approfondir certains points. Un objet très soigné et très beau : les illustrations internes sont magnifiques (« gravures », lettrines et bandeaux).

Les Petits [-] : Le ton employé, très particulier, pourra décourager certains ; dans ce cas, pour découvrir le mythe arthurien, peut-être vaut-il mieux se tourner vers des textes plus « romancés ». Une petite chose m’a « choquée » dès le départ, c’est l’absence des alinéas dans le texte ; c’est la première fois que je vois ça ! Ce n’est pas tellement gênant en soi, mais c’est assez déstabilisant. Il faut malheureusement attendre les tomes suivants pour connaître la suite des aventures, notamment celles de Lancelot !

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D'autres avis : Ellcrys, Lolo, Pauline.
 
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