http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Livres/lespetitesnotesdumeteortour.jpgLes Petites notes du Meteor Tour
(carnet de route de la tournée d'Indochine)

de Nicola SIRKIS

JC Lattès,
2010, p. 142

Première Publication : 2010




Nicola Sirkis, né Nicolas Sirchis
le 22 juin 1959 est un chanteur, guitariste et
parolier français, connu pour avoir formé et
joué avec le groupe Indochine.



> Le Site d'Indochine <


D'Autres Livres de Nicola SIRKIS :

- Les Mauvaises nouvelles -


 

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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Pgrismoyen.jpgour sans doute m'occuper à ne pas trop réfléchir, j'écrirai tous les jours, toutes les nuits, des petites notes et je prendrai des photos de tout et de rien. Mais oui, cette tournée part, elle va survoler, éclater partout, faire passion commune à une vitesse folle comme un météore. C'est bien, c'est risqué et ça me va...




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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Ggrisfonce.jpgrande fan d’Indochine depuis un peu plus de dix ans maintenant, j’avais repéré cet ouvrage lors de l’annonce de sa sortie il y a quelques mois et l’ai donc tout naturellement ajouté à ma liste de Noël. Je l’ai trouvé au pied du sapin au milieu de la nuit du 24 au 25 décembre, cadeau de ma petite sœur.
Je voulais patienter un peu avant de me jeter dessus, histoire de garder le « suspense », mais j’ai « profité » de mon dernier voyage en train pour le dévorer. Alors que mon train avait plus de 2h30 de retard, que j’ai du passer les trois heures de voyage assise inconfortablement sur la moquette (de première classe, certes, mais quand même sur la moquette… d’une couleur immonde, soit dit en passant !) ; j’ai sorti ce titre de mon sac et me suis plongée dans les photos et souvenirs de Nicola Sirkis, histoire d’éviter la tentation de tuer quelqu’un…
Je remercie donc ces Petites Notes qui m’ont redonné le sourire et m’ont rendue ma bonne humeur tout en me tenant compagnie. Merci Nicola Sirkis, grâce à toi, le meurtre d’un personnel de la SNCF a été évité !
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Divers2/INDOCHINE.jpgPour ceux qui s’intéresseraient à ce titre, sachez qu’il s’agit surtout d’un « beau livre » dans le sens où les images sont très nombreuses et le texte quasi absent. Si vous cherchez un titre dense, passez votre chemin ! C’est vraiment un témoignage illustré pour les fans. L’ensemble sonne très « juste », très « naturel », pas surfait et permet à ceux qui le souhaitent d’entrer pour une centaine de pages dans les coulisses de la tournée.
On y découvre donc les images des diverses chambres d’hôtel et backstage visités par Nicola au cours des mois de la tournée, les livres et DVDs qu’il apportait avec lui lors des pauses ; mais aussi pas mal de photos de sa fille, des membres présents au fil des dates, des fans,… le tout évidemment commenté, légendé. C’est sans chichi, tout en simplicité (tellement en simplicité que Monsieur Sirkis aurait pu se relire, car quelques petites fautes d’orthographe se cachent, de-ci, de-là… bon, une ou deux seulement, mais quand même ! ^^).
En revanche, je regrette que ces Petites Notes soient autant centrées autour du chanteur. Le titre annonce « du Meteor Tour », mais on aurait pu le remplacer par « de Nicola Sirkis » (et la photo choisie pour l'illustration le prouve un peu plus !)… Les mauvaises langues pourront trouver à y redire, mais je ne leur donne pas tout à fait tort pour le coup ; j’aurais aimé y trouver plus de photos et d’anecdotes sur les autres membres du groupe : Boris, Oli, Marc, François… Dommage, dommage.
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Comme je le disais, toutes ces photos sont accompagnées de « petites notes », très courtes, n’excédant jamais les dix lignes. On y apprend donc que Nicola s’est blessé lors d’une des premières dates de la tournée et devait donc rester tranquille quelques jours, qu’il est insupportable et très « solitaire » en tournée (il parle peu, ne fait pas « d’after » après les concerts, tout ça pour économiser sa voix et son organisme… et oui, plus tout jeune le Nicola !), et qu’un membre du groupe actuel serait malheureusement porté sur la boisson...
Autant dire que tous ces détails n’intéresseront absolument pas ceux qui se fichent du groupe Indochine et de son leader ; et à vrai dire, qu’est-ce que ça m’apporte à moi, en tant que fan ? Ces quelques photos et anecdotes me permettent de me sentir plus « proche » du groupe, du chanteur. C’est le côté groupie de mon adolescence qui parle car, je suis la première à me rendre compte qu’au final, ça n’apporte pas grand-chose à ma vie si ce n’est de la bonne humeur car l’ensemble me rappelle de très bons souvenirs (j’ai fait plusieurs dates de la tournée)… et c’est bien le principal, non ?
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Vous l’aurez compris, je pense, il s’agit d’un livre essentiellement destiné aux fans car le contenu reste sans grand intérêt pour les autres !
J’espère que Nicola Sirkis nous a prévu un roman ou un recueil de nouvelles (en tout cas, quelque chose de plus conséquent !) dans les mois (années) à venir ; mais Les Petites notes du Meteor Tour sont, somme toute, une bonne mise en bouche avant l’arrivée du CD et DVD du Stade de France qui sortent le 17 janvier (et que j’ai déjà pré-commandés !)…
 

Les Petits [ + ] : Beaucoup de photos et des anecdotes amusantes. C’est « naturel », sans chichi. J’aime beaucoup la mise en page (je ne l’ai pas dit avant), très travaillée et qui fait vraiment « carnet » de voyage. Quelques images m’ont rappelé de très bons souvenirs (j’ai fait quelques dates de la tournée, notamment à Lyon). Pour les fans du groupe, un joli moyen de patienter avant la sortie du CD et du DVD, dans les bacs le 17 janvier !
Les Petits [ - ] : Peu de texte comparé au nombre d’images. Trop centré autour de Nicola, j’aurais aimé que les autres membres du groupe soient plus représentés ; bien dommage ! Pour les fans uniquement, les autres lecteurs ne trouveront sans doute pas beaucoup d’intérêt à cet ouvrage.


La Mécanique du coeur de Mathias MALZIEU

Vendredi 7 janvier 2011 à 21:59

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La Mécanique du coeur

de Mathias MALZIEU

J'ai lu,
2009, p. 157

Première Publication : 2007

Pour l'acheter : La mécanique du coeur



Mathias Malzieu est le chanteur du groupe
de rock français Dionysos et
un écrivain français né le 16 avril 1974


> L'Album inspiré <



- Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi -

 


http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Quatriemedecouverture.jpg
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Enoir.jpgdimbourg, 1874 : le jour le plus froid du monde. Lorsque Jack naît, son cœur gelé se brise immédiatement. La sage-femme le remplace par une horloge et le sauve. Depuis lors, il doit prendre soin d'en remonter chaque matin le mécanisme. Mais gare aux passions ! Le regard de braise d'une petite chanteuse andalouse va mettre le cœur de Jack à rude épreuve...




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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules2/Irouge.jpgl y a quelques mois déjà, j’ai découvert la plume et l’univers de Mathias Malzieu grâce à Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi, son premier roman, autobiographique. J’étais sortie de cette lecture mitigée et n’en garde, aujourd’hui, plus beaucoup de souvenirs.
En parcourant différentes pages internet, j’ai cru comprendre que La Mécanique du cœur avait beaucoup de succès et avait charmé la plupart de ses lecteurs. Un titre, une illustration de couverture et une affiliation à Tim Burton plus tard… me voilà à mon tour conquise par ce petit conte noir. Petit coup de cœur pour ce second roman de Mathias Malzieu, et j’espère qu’il y en aura d’autres !
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Mise au monde par une mère qui ne le désirait pas, le jour le plus froid de l’année, à Edimbourg ; le cœur du petit Jack gèle et se brise. Heureusement, la sage-femme - en mal d’enfants - le recueille, remplace son cœur mort par une horloge et l’élève comme son propre fils. Little Jack grandit entouré de cette femme aimante - Madeleine -, d’Arthur à la colonne vertébrale grinçante, de deux prostituées un peu défraichies - Anna et Luna - et d’un hamster naïvement baptisé Cunnilingus ! Le petit garçon doit remonter son horloge chaque matin et doit éviter tous les chocs, toutes les passions. Le Docteur Madeleine tente de le préserver mais finit par céder, le jour du dixième anniversaire du garçon : elle le conduit, pour la première fois, en ville. Là, son cœur s’affole au son de la voix d’une petite chanteuse espagnole qui se cogne partout une fois son numéro terminé, car elle est myope comme une taupe ! Madeleine tente de faire oublier ce coup de foudre à son garçon bien aimé… en vain ! Jack s’inscrit à l’école, convaincu d’y retrouver sa petite chanteuse, mais la seule rencontre qu’il fait dans la cours de récréation, c’est celle de Joe, caïd qui fait régner la loi. Ennemis jurés amoureux de la même fille, les deux garçons s’affrontent pendant des années, jusqu’au geste accidentel de Jack. Celui-ci doit fuir, il part en Espagne sur les traces de sa chanteuse andalouse…
Ce qui m’a plu, au départ, c’est l’ambiance, le contexte : très sombre, presque « gothique ». Qu’on compare Mathias Malzieu à Tim Burton, je le comprends tout à fait dorénavant, et je l’approuve. L’histoire prend racine à Edimbourg, en Ecosse, à la fin du XIXème siècle (en 1874 exactement). Quand je lis Ecosse et fin du XIXème siècle, c’est toute une imagerie, un style, un univers qui naissent dans ma tête ! Je pense immédiatement à Poe et ses Histoires extraordinaires, à Stoker et son Dracula… ou encore à Sleepy Hollow de Tim Burton ! Bref, mélangez un peu tout ça, et vous voyez un peu l’ambiance, les teintes grises et tout ce qui va avec ! Plus tard, lorsque Jack retrouve sa petite chanteuse dans une fête foraine nommée l’Extraordinarium, on n’est pas très loin d’un univers à l’Imaginarium du Docteur Parnassus ! Si vous aimez Tim Burton, Terry Gilliam et le côté XIXème siècle sombre, il y a de grandes chances que vous soyez emballés !
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Divers2/0210cliptaistoimoncoeur320flv.jpgOutre l’univers qui me parle et l’histoire sympathique, ce sont surtout les personnages qui m’ont séduite, à commencer par Little Jack ! Ce petit gamin qui tombe amoureux, devient adolescent, connait les affres de l’amour, découvre la passion, la jalousie et qui finit par grandir, après toutes ces épreuves… J’ai trouvé ce héros très juste, très touchant et encore une fois, très proche d’un héros burtonien (Edward aux mains d’argent, par exemple). Différent, rejeté par tous et pourtant profondément bon, il est simplement à la recherche d’une personne qui pourrait l’aimer tel qu’il est. Madeleine a ce côté inventeur / Pygmalion qui perd le contrôle de sa créature, un peu à la Frankenstein. Miss Acacia, la petite chanteuse andalouse, a elle aussi son « infirmité » (elle ne voit rien sans lunettes), mais, au contraire de Jack, je n’ai pas du tout réussi à m’attacher à elle ; elle m’aurait presque, au contraire, agacée ! D’autres personnages secondaires évoluent et gravitent autour du héros. Chacun a sa place, chacun a sa fonction.
En ce qui concerne l’histoire en elle-même, je l’ai trouvée percutante, poétique, poignante. Une quête amoureuse qui se transforme en roman d’apprentissage, finalement.
Enfin, venons-en au gros point fort de ce petit conte : la plume de Mathias Malzieu. J’ai trouvé l’ensemble très poétique et délicat sans être nian-nian ou cucul la praline. Il faut avouer que les textes poétiques (et la poésie), ne font pas partie des œuvres que j’apprécie de lire, souvent à cause de toute la niaiserie dégoulinante qui les entourent ; mais ce n’est absolument pas le cas ici ! J’ai au contraire aimé les nombreuses métaphores (et il y en a ; à commencer par le titre !) et toutes les images que nous offre l’auteur ; c’est vraiment très beau, tout simplement. Cependant, je peux parfaitement comprendre que le style et les images véhiculées ne soient pas des plus abordables et donc pas du gout de tous ; mais encore une fois, si vous n’aimez pas les œuvres citées précédemment en références, inutile de vous attarder sur ce roman de Mathias Malzieu. Pour les autres, vous risquez de dévorer ces 157 pages à la vitesse de la lumière ; mais ne vous ne privez pas, ce serait dommage de passer à côté !
Voilà un petit exemple, il s’agit de « l’introduction », assez représentative non seulement de la plume poétique de Mathias Malzieu, mais également du thème et par extension, de l’univers un peu romantico-macabre de ce conte : « Premièrement, ne touche pas à tes aiguilles. Deuxièmement, maîtrise ta colère. Troisièmement, ne te laisse jamais, au grand jamais, tomber amoureux. Car alors pour toujours à l'horloge de ton coeur la grande aiguille des heures transpercera ta peau, tes os imploseront, et la mécanique de ton coeur sera brisée de nouveau. »
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Je n'ai pas encore pris le temps d'écouter correctement l'album de Dionysos, inspiré de ce roman ; mais un de ces jours, je me pencherai sérieusement dessus !
Il semblerait qu’une adaptation sous forme de film d’animation voit bientôt le jour ; en tout cas, Luc Besson a acheté les droits. Il me tarde d’en savoir plus et de voir ça !
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Alors que je commençais à rédiger ce billet pendant une petite pause dans le lycée où je travaille depuis la rentrée ; un élève est entré, a vu le livre, a lu les premières pages et m’a demandé si je pouvais lui prêter. Je ne sais pas si je reverrai mon bouquin un jour, mais s’il peut permettre à un lycéen de découvrir la joie de la lecture alors qu’il n’aime habituellement pas lire, ce ne sera pas perdu pour tout le monde ! Je vous tiens au courant de ses impressions, si j’ai un retour un jour !
 
 

Les Petits [ + ] : Un conte romantico-macabre, une quête amoureuse, un roman d’apprentissage… Un personnage principal qui a su me toucher par son côté solitaire, différent ; l’histoire de Jack est très émouvante. Une atmosphère, un univers particulier qui entre parfaitement dans mes goûts : un peu de Burton, un peu du XIXème siècle dans son côté sombre... Une plume très poétique (sans être nian-nian) avec de jolies métaphores, de belles images. Ni trop court, ni trop long ; c’est tout juste ce qu’il faut pour que la lecture soit très agréable !
Les Petits [ - ] :
Miss Acacia, l’autre personnage principal de ce petit conte, n’a pas réussi à me séduire ; j’ai même plusieurs fois, eu envie de la détester ! Un univers et une plume qui ne parleront pas à tout le monde, mais c’est ce qui fait la particularité de ce roman !


Les Chemins de Katmandou de René BARJAVEL

Mercredi 29 décembre 2010 à 19:17

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Les Chemins de Katmandou

de
René BARJAVEL
(Objectif PAL - 17/123,
DEAN - 270/220)

Pocket,
2000, p. 315

Première Publication : 1972


Pour l'acheter : Les chemins de Katmandou




René Barjavel, né le 24 Janvier 1911 et décédé
le 24 Novembre 1985,
est un écrivain et journaliste français principalement connu
pour ses romans d'anticipation.










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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Drouge.jpge tous les coins de la terre, des garçons et des filles se mettent en marche vers Katmandou, la ville qui dresse ses deux mille temples au pied de l'Himalaya, à la frontière du Tibet. Que vont-ils y chercher ? L'illusion d'un Dieu plus proche ? La liberté de vivre comme ils veulent et de fumer "l'herbe" sans crainte de la police ? Pour la plupart d'entre eux c'est un voyage vers leur propre destruction...
Jane et Olivier ont pris chacun un des "chemins" de Katmandou, peut-être parce qu'ils avaient été blessés dans leurs rapports avec leurs parents. Ces chemins commencent parmi nous et sans que vous vous en doutiez, l'un d'eux commence peut-être chez vous !...



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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Jrouge.jpg’ai découvert ce titre vers mes 15 ans, après La Nuit des temps et L’Enchanteur. J’avais tellement été emballée par ces deux-là que je souhaitais découvrir d’autres titres de l’auteur et j’étais tombée à la librairie, sur Les Chemins de Katmandou. Je me souviens que la lecture m’avait déçue, sur le coup. Le sujet ne correspondait sans doute pas à ce que j’avais envie de lire à l’époque.
Huit ans plus tard, avant de me lancer dans la relecture, il ne me restait que très peu de souvenirs si ce n’est des bribes de scènes très dures, qui m’avaient marquée. J’ai donc ouvert ce petit poche en me demandant si, avec plus de maturité, je serais à nouveau déçue par ce titre ou si, au contraire, j’allais faire une sacrée « découverte » !
Les Chemins de Katmandou ne se place effectivement pas dans mon top René Barjavel, car, je le confirme, le sujet abordé n’est pas un de ceux qui m’intéressent le plus, mais j’ai retrouvé la plume si particulière de mon cher René ; cette façon si « vivante » qu’il a de nous raconter ses histoires… Ce n’est donc pas un coup de cœur, mais un très bon moment de lecture !
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Jeune anglaise perdue et blessée, Jane trouve du réconfort et un nouveau mode de vie auprès de Sven, jeune suédois bien décidé à se rendre à Katmandou.
Olivier vit avec sa grand-mère, à Paris, depuis sa plus tendre enfance. Sa mère, mannequin qui ne veut pas se voir vieillir, a toujours eu bien d’autres chats à fouetter, dans le monde entier. Olivier trouve un sens à sa vie en se lançant à corps perdu dans la lutte étudiante. Il déchante vite en se rendant compte que tout n’est que mot et que les actions ne viennent jamais ! Décidé à retrouver son père milliardaire pour lui soutirer l’argent qu’il n’a jamais reçu, le jeune homme s’envole pour le Népal où son géniteur joue au chasseur de tigres pour impressionner les touristes.
A Katmandou pour des raisons différentes et pour un but diamétralement opposé (l’amour pour Jane, l’argent pour Olivier), les deux jeunes gens se croisent pourtant au détour d’un chemin… Séparés alors qu’ils viennent tout juste de se rencontrer, Jane continue sa route vers l’Amour et se perd dans les méandres de la drogue, alors qu’Olivier court vers son père et oublie les choses importantes, éblouit par des promesses de richesses…
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Divers2/lescheminsdekatmandou.jpgJ’aurais peut-être du faire cette relecture il y a quelques mois, en octobre, lors des grèves nationales, des mouvements étudiants et des manifestations violentes… j’aurais été dans le ton ! En effet, Les Chemins de Katmandou rédigé entre mars et septembre 1969, s’ouvre sur les évènements de 1968 et notamment sur le célèbre mois de Mai. L’heure est à la rébellion, à la rupture, à la manifestation ! Les jeunes se veulent penseurs et veulent changer le monde : détruire pour construire une ère nouvelle ! Tous cherchent à atteindre un état, un mode de vie qui leur parlent… C’est le temps des Hippies. Les garçons ont la moustache et les cheveux longs et jouent de la guitare autour des feux de camp ; les filles portent des robes fleuries et des culotttes colorées (quand elles se donnent la peine d’en enfiler). Peace and Love, Paix et Amour…
Etant née quelques dizaines d’années plus tard, je ne connais de cette période que les films, documentaires et musiques que j’ai pu voir / écouter jusque là ; mais grâce à ce titre de René Barjavel, je comprends maintenant plus ce qu’a pu être la mentalité des jeunes de mon âge en 1968.
C’est évidemment romancé, mais je pense que l’auteur a su rendre compte, témoigner de l’atmosphère pesante et quasi mystique de cette année-là.
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Comme je le disais plus haut, le thème général de cette histoire n’est pas de ceux qu’i m’intéressent particulièrement mais j’ai tout de même pris plaisir à suivre les aventures des deux personnages principaux et d’autres, plus secondaires.
Les premières pages commencent très fort et sont presque choquantes. On découvre Jane qui fuit sous la pluie londonienne et se retrouve quasi inconsciente de ce qui lui arrive, enfermée dans une cour par un homme qui ne cache pas ses intentions… Quelques pages plus loin, j’ai retrouvé la scène terrible du couple de jeunes qui, faisant du stop dans un endroit désert, tombent sur un camion de pervers qui débarrassent des corps nus, une fois leurs bas instincts satisfaits…
Si l’intrigue principale ne me parle pas plus que ça, la façon dont René Barjavel enchaîne les scènes et nous les présente, ne peut qu’être percutante ! Comment oublier ces deux passages-là ?… et les suivants ?!
L’auteur nous propose de suivre une palette de personnages de tous âges et tous horizons ; mais il se concentre surtout sur Jane et Olivier. Je n’ai jamais vraiment réussi à m’attacher à la jeune femme, trop étrangère, trop distante dès le départ… et de plus en plus intouchable au fil de sa descente dans les enfers de la drogue. Olivier m’a beaucoup plus touchée avec son enfance « malheureuse », sa quête de « reconstruction », ses espoirs déçus successivement… et sa rencontre avec Jane ! Peut-être que ce personnage m’a plus plu que les autres car c’est celui dont l’histoire est la plus développée ; c’est un peu LE héros des Chemins de Katmandou même s’il ne prend pas non plus tout le devant de la scène. Au final, Barjavel nous offre des figures témoins qui illustrent chacune un petit quelque chose…
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Cet auteur (mon chouchou, l’homme de ma vie !) a un vrai talent de conteur. Je crois que je n’ai encore jamais trouvé un autre écrivain avec lequel je passe des moments aussi intenses. Intenses, tout simplement car je vis l’histoire que je lis, car je parviens parfaitement à matérialiser toutes les images dans ma tête !
Certains diront que René Barjavel a une plume poétique, d’autres que celle-ci est fadasse ; je dirais, pour ma part, qu’il a un style qui touche. Alors oui, tout le monde ne peut pas être sensible aux mêmes choses, alors tout le monde ne peut pas apprécier les œuvres de cet auteur ; mais, pour ceux qui le sont (sensibles), lire un titre de René Barjavel procure toujours des émotions fortes !
J’ai aussi lu plusieurs fois que certains trouvaient son écriture simpliste, et pour le coup, je ne suis pas d’accord. C’est peut-être moins riche qu’un Zola ou un Flaubert (déjà, ce n’est pas la même époque), mais c’est tout de même travaillé, et très imagé. Par exemple, « On entrait dans la maison par trois larges basses marches de marbre blanc, accueillantes, apaisantes. » Je ne vous fais pas le coup d’un schéma avec des flèches et tout le tintouin, mais ce sont des petites détails « sonores » du genre, éparpillés de-ci, de-là, qui font le style de Barjavel.
Pour revenir à des considérations plus « banales », je dirais que ça se lit très vite et même que ça « glisse tout seul » !
Encore une fois, je pense que ceux qui n’adhèrent pas au style de René Barjavel, ne trouveront rien qui pourra les retenir ; pour les autres, lancez-vous, c’est fort en émotions !


Les Petits [ + ] : Joli témoignage de l’année 1968, des attentes et de la mentalité des jeunes. Une plume, un style qui me touche particulièrement, car très « vivant ». Des personnages témoins qui apportent tous un petit quelque chose, avec une préférence, tout de même, pour Olivier. Même si l’histoire d’amour n’est pas au centre des préoccupations (et c’est sans doute mieux), elle est tout de même là, et comme d’habitude avec Barjavel, c’est beau. Enfin, un texte qui se lit très vite et sans aucun problème !
Les Petits [ - ] :
Comme d’habitude, ceux qui n’adhèrent pas à la plume de Barjavel, trouveront à redire. Un témoignage légèrement romancé, qui ne séduira pas les spécialistes purs et durs.


Daddy est mort... retour à Sarcelles de Insa SANE

Dimanche 5 décembre 2010 à 21:17

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Daddy est mort...
retour à Sarcelles

de
Insa SANE
(Partenariat Sarbacane,
DEAN - 267/220)
 
Editions Sarbacane (Exprim')
,
2010, p. 279

Première Publication : 2010

Pour l'acheter : Daddy est mort...


Insa Sané est un écrivain, slameur, rappeur
et
comédien né en 1974 à Dakar.

Daddy est mort... est le 4ème volet de la "Comédie
urbaine" amorcée avec Sarcelles-Dakar, puis Du plomb
dans le crâne
et Gueule de bois, qui l'ont imposé
comme un auteur majeur de sa génération.

> La page Facebook <
(Vous y trouverez beaucoup de choses !)



"A 20 ans, on est bête et méchant. A 20 ans, on ne s'imagine pas 20 ans plus tard, tu me le feras pas croire. Parfois, on rêve de carrosses, changer les baffes en caresses ; pour un J'te jure, je t'aime, on se déboutonne. Ouais, c'est l'amour monotone quand on a 20 printemps d'automne."




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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/1noir.jpg995, Sarcelles. Tandis que Djiraël s’envole pour Dakar, son pote Daddy a du pain sur le bitume : à 20 ans, il va être père. La vie n’a pas toujours été tendre avec lui, entre une mère toxico et un père inconnu, mais cette fois il a le plan parfait.
Oui, Daddy a un plan… et aussi un mystère à percer : l’identité de son père. Un mystère qui va lui coûter la vie – on retrouve son corps brûlé dans une poubelle. Sa mort plonge les rues du 19e arrondissement de Paris dans une impitoyable guerre de quartiers, où Djiraël, tout juste rentré de Dakar, est entraîné, ainsi que son pote Youba et tous les jeunes Sarcellois. 1995 : Paris (19) vs Sarcelles (95). La police est sur le coup.
Et c’est Tonton Black Jacket, alors nouvel agent de la brigade des stupéfiants, qui va s’apercevoir qu’une affaire qui roule a souvent des rouages pourris…



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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Lmarron.jpges éditions Sarbacane m’ont contactée il y a quelques semaines pour me proposer Daddy est mort… retour à Sarcelles. Ce n’est pas du tout le genre de livres que je lis habituellement, pas du tout un contexte qui me parle et pas un univers que j’apprécie particulièrement. Sans vouloir faire des généralités ou apporter des préjugés, la vie dans les cités, le slam (Insa Sané est un slameur) et tout ce qui s’en suit sont à des milliers de kilomètres de mes goûts et de ma vie ! J’ai donc longuement hésité avant d’accepter, mais finalement, je me suis lancée car j’avais très envie de découvrir de nouvelles choses et de sortir de mes habitudes. Résultat : j’ai A-DO-RE ! Ce n’est pas un énorme coup de cœur, mais c’est un joli petit coup de cœur ! Je remercie donc chaleureusement les éditions Sarbacane pour cet envoi !
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Daddy - vingt ans - a rendez-vous avec sa mère - Eléonore - junkie délabrée qu’il n’a pas vue depuis des années. Elle supplie son fils de lui donner de l’argent pour sa dose. Il accepte, à condition qu’elle lui apprenne enfin qui est ce père qu’il n’a jamais connu. Le cœur lourd après la révélation, Daddy met de côté le bonheur qu’il vit avec Emma - sa petite amie enceinte de huit mois - et se lance à la poursuite de ce géniteur qui l’a abandonné… Youba le parisien, quant à lui, sembler voguer sur d’autres flots depuis l’apparition de cette divine inconnue à une station de métro. Obsédé par le sourire de la demoiselle, il fait tout pour la retrouver et la rencontrer… Alain, alias Tonton Black Jacket, commence son nouveau job dans la brigade des stupéfiants, pressé de faire ses preuves. Il intègre une équipe, dirigée de main de maître par L’Ogre, afin de démanteler un gros réseau et de faire tomber un des plus gros truands du coin : Le Pasteur ! Tous ces destins se côtoient sans jamais vraiment s’entremêler… jusqu’à la mort prématurée de Daddy qui entraîne une guerre entre Sarcellois et Parisiens ! Les protagonistes se retrouvent alors intimement liés les uns aux autres, semblant tous chercher la même personne, le père de Daddy car, « Si tu lis ça, mon pote, c’est que mon père m’a tué » !
Comme je vous le disais plus haut, le contexte général de l’histoire n’est pas de ceux que je côtoie souvent et pas non plus de ceux que j’affectionne. En effet, les histoires de gangs dans les cités à la périphérie de Paris ; autant dire que je n’étais pas sûre d’accrocher ! Et pourtant, suivre le destin des personnages, sur quelques semaines, dans leur quotidien, dans Sarcelles, dans la rue… c’était très fort, très réaliste ! Je me serais presque cru dans les HLM et les quartiers malfamés avec eux ! J’ai également apprécié le fait que l’auteur insère énormément de références dans son texte, ce qui le rend encore plus réaliste, encore plus palpable. Non seulement Insa Sané nous offre un morceau (une chanson) qui existe en vrai de vrai, en introduction de chaque nouveau chapitre ; mais en plus, il cite régulièrement ses autres titres (les quatre tomes de sa Comédie urbaine sont tous liés) et même des titres édités chez Sarbacane ! La contextualisation est très forte et permet donc au texte d’être encore plus « touchant », « prenant »…
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/insasane.jpgTous les personnages (et ils sont nombreux) gravitent autour de Daddy, de manière plus ou moins « proche ». Insa Sané développe brillamment leur personnalité, s’attardant sur chacun, offrant à tous un passé, un présent, un futur… On pourrait croire (avec le titre) que Daddy est le seul héros de cette histoire, mais non ! Tous ont leur importance, tous ont leur place dans ce monde, tous ont un rôle à jouer et quelque chose à apporter. La palette des personnages est très riche et travaillée, et ceux-ci ne sont pas stéréotypés, comme j’aurais pu le redouter. Non, ils sont complexes et particulièrement touchants. Pour les citer : Djiraël, Tierno, Youba, Zulu, Farid, Tonton Black Jacket, l'Ogre, le Gros, Minus, J.P., Pinocchio, le Pasteur, Mr Left Punch, Eléonore, Emma, Pauline, Aicha,...
J’ai également été bluffée par l’intrigue. En effet, celle-ci est très bien menée, prenante et nous tient en haleine jusqu’au bout. On pourrait presque penser à une enquête policière, puisque tout au long de la lecture, on attend de rencontrer le père de Daddy ; et là… l’auteur nous mène par le bout du nez ! J’étais persuadée que le dit père était… mais non, pas du tout ! Je n’ai rien vu venir ; je n’ai pas marché, j’ai couru ! La découverte du « vrai » père de Daddy est une vraie surprise (enfin pour moi), une révélation qui explique beaucoup de choses (notamment les liens des personnages entre eux) ; c’est vraiment bien amené, bravo ! Mais je n'en dis pas plus, j'ai déjà peur d'en avoir trop dit...
Autre point très positif, et non des moindres : la plume ! Insa Sané est un slameur, un rappeur et ça se sent ! En effet, il manie la langue avec adresse : rythme et rimes sont de la partie, ce qui donne de très jolis passages. On retrouve également quelques phrases aux vérités « universelles », très justes, très belles. J’ai aimé la forme générale du texte : de petits chapitres (qui s’ouvrent sur une chanson, comme je le disais plus haut) qui suivent successivement le cheminement de chaque personnage ; ceux-ci sont d’ailleurs annoncés en en-tête (avant le titre de la chanson), un peu comme dans les pièces de théâtre mais avec le petit truc « urbain » en plus (par exemple : « Tonton Black Jacket (feat. L’ogre) »). En dehors du rythme et des rimes, le styles est tout de même très oral mais colle parfaitement avec le thème, avec le contexte. J’avais peur de cette oralité, j’avais peur d’être déstabilisée par celle-ci, voire même horrifiée ; mais au contraire, le style et les nombreuses adresses que fait l’auteur aux lecteurs, permet de s’immerger un peu plus dans cette histoire, dans cette périphérie parisienne qu’on connait finalement si peu…
Avec ce texte, Insa Sané ne se contente pas d’écrire un roman ; il mêle habillement plusieurs « arts » : la poésie bien sûr, mais également et surtout la musique qui a une grande place dans son œuvre. Insa Sané, grâce à cette « comédie urbaine », se fait témoin de son temps, de son pays. Et derrière ce drame (la mort de Daddy), c’est une grosse note d’espoir qu’il offre à ses lecteurs… « Alors mon frère, rions avec les braves, les barges et les couards. Les larmes coulent, la joie se tarit, la vie suit son cours ; derrière un sourire, il y a toujours une histoire qui commence ou qui s’achève. »
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Les différentes références à ses autres textes me donnent très envie de découvrir ces autres tomes ; de suivre le destin d’autres personnages croisés ici ! Et, dorénavant, je n’hésiterai plus à me lancer dans des lectures qui ne correspondent pas à mes habitudes ; la découverte est d’autant plus enrichissante !
Travaillant cette année dans un lycée professionnel de la « banlieue » lyonnaise, j’ai bien envie de faire découvrir ce texte à certains de mes élèves. Je pense en parler, dès que possible, avec la documentaliste ; et nous qui cherchions un ouvrage pour un hypothétique « club de lecture », pourquoi pas celui-ci ? Je pense que les personnages d’Insa Sané, leur quotidien, leur vie, leur destin,… leur parlera beaucoup plus qu’un tome des Rougon-Macquart d’Emile Zola !
Je remercie donc, une nouvelle fois, les éditions Sarbacane pour ce partenariat et vous encourage à découvrir la plume d’Insa Sané, si vous avez l’occasion !


Les Petits [ + ] : De nombreux personnages, complexes, travaillés,… une palette très riche ! Une intrigue qui m’a transportée et m’a tenue en haleine jusqu’au bout ; j’ai été très surprise par le visage du père de Daddy ! Un contexte fort et très réaliste. Une plume rythmée et rimée, de jolies phrases, de belles idées. La musique a une place importante dans l’œuvre d’Insa Sané, aussi bien dans le style que dans la forme générale du texte (les titres de chansons en début de chapitre).
Les Petits [ - ] : J’essaye de trouver, objectivement, un aspect négatif ; mais que ce soit dans le fond ou dans la forme, je sèche !


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La Révolte des accents de Erik ORSENNA

Mardi 23 novembre 2010 à 17:41

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La Révolte des accents
de Erik ORSENNA

(Cadeau de Matilda,
DEAN - 267/220)

Le Livre de Poche,
2008, p. 122

Première Publication : 2007



Pour l'acheter : La Révolte des accents




 
Erik Orsenna, de son véritable nom
Erik Arnoult
, est un romancier et
académicien français, né le 22 mars 1947.



 

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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Drouge.jpgepuis quelque temps, les accents grognaient. Ils se sentaient mal aimés, dédaignés, méprisés. A l'école, les enfants ne les utilisaient presque plus. Chaque fois que je croisais un accent dans la rue, un aigu, un grave, un circonflexe, il me menaçait.
- Notre patience a des limites, grondait-il. Un jour, nous ferons la grève. Attention, notre nature n'est pas si douce qu'il y paraît. Nous pouvons causer de grands désordres.
Je ne prenais pas les accents au sérieux. J'avais tort.




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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Erouge.jpgntre deux tomes de La Quête d’Ewilan, j’avais envie de lire autre chose, mais j’ai préféré choisir un titre court et léger ; c’était juste histoire de faire une pause entre deux tomes pour ne pas me mélanger les pinceaux. J’ai donc choisi La Révolte des accents de Erik Orsenna, qui dormait tranquillement dans ma PAL depuis quelques mois. Je remercie ma très chère Matilda qui m’a envoyé ce titre parce que, je la cite, elle a « préféré les derniers volumes de cette série aux premiers » et s’est dit que je « serais curieuse de les lire à mon tour » ! La Révolte des accents est le troisième « tome » écrit par le Monsieur de l’Académie française (c’est important, apparemment, car écrit sur chaque couverture !) sur le thème de la grammaire. J’avais adoré le premier (La Grammaire est une chanson douce) et avais été déçue par le second (Les Chevaliers du subjonctif). Celui-ci est meilleur que le précédent, à mon goût, mais reste tout de même assez loin du tout premier ! Si l’idée de départ est très bonne, je trouve le développement un peu approximatif et la fin, particulièrement bancale ! Dommage, dommage !
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/ErikOrsenna.jpgJeanne a finalement trouvé un petit travail d’été, grâce à sa vue exceptionnelle : elle doit prévenir le capitaine si des pirates s’approchent de l’île avec l’intention de passer à l’attaque ! Loin des voyages en mer dont elle avait rêvé, la demoiselle se retrouve coincée en haut d’un phare à observer une mer complètement déserte ! Un jour, un navire transportant des comédiens accoste, une représentation de Roméo et Juliette s’en suit, à laquelle Jeanne ne peut assister que perchée en haut de son poste d’observation : le devoir avant tout, elle ne doit pas négliger son travail ! Le lendemain, plusieurs heures après le lever du soleil, alors que les habitants émergent difficilement de leurs rêves, la marchande sonne l’alarme : tous ses épices ont disparu ! Mais ce n’est pas tout, au fil de la journée, une autre absence vient à se faire ressentir : celle des accents ! Jeanne se lance à la recherche de tout ce petit monde (ainsi que de son frère, Tom), parti à l’aventure sur le bateau des comédiens et là voilà qui se retrouve… en Inde !
Comme les deux tomes précédents, cet opus est relativement court (à peine 120 pages) et se lit donc très très très rapidement (même pas une heure, si je me souviens bien). Je n’arrive pas à dire si j’ai apprécié ou non cette brièveté. Un texte plus long aurait peut-être apporté un meilleur développement, mais aurait peut-être été ennuyeux au bout du compte ? De même, je ne sais pas vraiment comment classer ce livre : roman « contemporain », plutôt pour la « jeunesse » ? Difficile à dire. Grâce à un style très imagé et très poétique, les plus jeunes pourront facilement se représenter les choses et comprendront enfin à quoi servent ces petits accents qui les embêtent tant lors des dictées ! Dialogues et descriptions sont souvent décalés et loufoques ; ce qui apporte un peu d’humour à l’ensemble. De mon côté (et donc du côté des adultes, enfin je crois !), je suis un peu déçue. J’aime assez ce côté très frais, coloré, joyeux, exubérant,… mais il me manque un petit quelque chose pour que je sois séduite et pour que cette histoire me reste en tête. C’est indéniable, la magie du premier tome n’est plus présente ici, et elle me manque !
Voilà une histoire qui s’annonçait assez mystérieuse, loufoque et colorée ! J’ai particulièrement aimé les premières pages et tout ce qui touchait à l’explication de la présence d’accent dans les langues (d’ailleurs, on apprend, au passage, quelques accents rares) ; mais j’ai assez vite déchanté. En effet, je trouve que Erik Orsenna n’a pas vraiment utilisé son idée de départ qui avait pourtant du potentiel. Tout part un peu dans tous les sens et j’ai même du mal à parler de cette lecture, seulement quelques jours après l’avoir terminée. Et c’est sans compter sur le dénouement, particulièrement rapide (deux ou trois pages)… et je le dis, l’histoire finit en queue de poisson !
En revanche, j’aime assez le fait que l’intrigue prenne place dans un espace/temps un peu vague. On débute sur une île (dans un phare), on ne sait où, on ne sait quand et on voyage jusqu’en Inde (en haut d’une montagne). La chronologie et la géographie sont peu abordées, mal définies (j’ai simplement retenu que Jeanne reste un mois en haut de son phare avant que le bateau transportant les comédiens apparaisse) mais laisse place au plus important : l’imagination. L’ensemble reste atemporel, un peu comme les contes de fées et peuvent ainsi parler au plus grand monde.
Du côté des personnages, on retrouve Jeanne et son frère (qu’on avait déjà rencontrés dans les deux tomes précédents) et tout un panel de personnages hauts en couleurs. Avouons tout de même que l’ensemble est exagéré et même un peu caricatural ; mais après tout, les figures desservent bien l’histoire dans laquelle elles évoluent.
Le gros point positif de ce troisième volume (et des précédents) réside dans les illustrations. Celles-ci sont très nombreuses et placées un peu partout (en pleine page ou plus ponctuellement autour d’un paragraphe). Elles sont très colorées, très vives et oscillent entre la photographie et le dessin ; c’est très joli à parcourir et illustre parfaitement le texte avoisinant ! En revanche, elles prennent vraiment beaucoup de place et on se rend alors compte que le texte est encore plus court que ce qu’il paraissait au premier abord !
En bref. Erik Orsenna nous offre à nouveau un texte poétique et coloré pour nous expliquer un point de la grammaire française. C’est un bon moyen pour les plus jeunes, de découvrir la nécessité des accents, tout en s’amusant. Les lecteurs plus aguerris apprécieront les belles illustrations mais regretteront que le texte soit si court et si « brouillon »… Les tomes suivants sont-ils meilleurs ?


Les Petits [+] :
Une façon poétique, imagée, colorée, d’apprendre (aux plus jeunes) à quoi servent les accents. Erik Orsenna nous offre même quelques accents rares avec leurs explications, de quoi calmer un peu notre curiosité ! Des illustrations superbes (entre le dessin et la photographie) et nombreuses (peut-être trop, justement ?). Un texte court, facile à lire.

Les Petits [-] : Une idée de départ trop peu exploitée, noyée sous pas mal de digressions. On se rend compte rapidement que le texte est vraiment très court, et qu’il est à son tour noyé sous les illustrations ! De la poésie, des couleurs, de la fraîcheur ; mais ce n’est pas suffisant, la magie du départ (du premier tome) n’est plus…


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