de Folco CHEVALLIER
(Partenariat BOB - Timée Editions)
Timée Editions,
2009, p. 277
Première Publication : 2009
Folco Chevallier a 41 ans. Mêlant suspense et
émotion, il nous plonge avec Le Chant des Anges
dans un monde où l'homme devra s'affranchir de
ses sens pour en comprendre la réalité.
Ce 27 mai devait être un jour
comme les autres.
Mais nul ne sait comment
se terminera cette journée.
Ni même... quand.
Quand elle surgit dans les bureaux de Léo, son père, elle ne peut contenir sa joie : enfin, elle l'a retrouvée !
Las. Léo sait qu'il n'a plus le choix : il doit trouver le courage qu'il n'a jamais eu. Il doit avouer à sa fille de sept ans que Gabrielle, tuée dans un accident de voiture, ne reviendra jamais.
Mais aujourd'hui n'est pas un jour comme les autres.
Aujourd'hui, Léo va échapper à la mort.
Aujourd'hui, Gabrielle va revenir à la vie.
Aujourd'hui, quelqu'un va libérer le Chant des Anges.
e n’ai pas vraiment pour habitude de lire des auteurs contemporains, si ce n’est dans le domaine de la bit-lit ou de la fantasy/fantastique dans le sens large ; mais Le Chant des Anges semblait avoir eu beaucoup de succès du côté des lecteurs de Livraddict (la note donnée sur Bibliomania est plutôt élevée !). Ainsi, lorsque j’ai vu que BOB proposait à son tour un partenariat avec Timée Editions pour ce titre, je me suis lancée, curieuse de voir ce que nous réservait ce Monsieur Chevallier. Finalement, malgré une petite déception, je ne doute pas que l’auteur nous réserve de bonnes surprises dans ses prochains ouvrages… Développons tout ça.
Malgré son jeune âge, Juliette - sept ans - est bien décidée à retrouver sa Maman qui l’a quittée trois ans auparavant. La petite fille est persuadée que Gabrielle - sa Maman - a perdu la mémoire et déambule, quelque part dans les rues de Los Angeles. C’est donc surexcitée qu’elle rejoint un beau matin le bureau de son père Léo - grand business man hyperactif - pour lui annoncer qu’elle est là, dans la télévision, et qu’elle lui parle accompagnée d’une mélodie enchanteresse ! Léo s’apprête à révéler à Juliette que c’est impossible car Gabrielle est morte, tuée dans un accident de voiture ; mais la fillette entre en transe, dans un coma mystérieux… C’est ce moment que Franck Waterlink - créateur de l’organisation « Renaissance », spécialisée dans le décryptage des phénomènes mystérieux - choisit pour entrer en scène, envoyant un étrange message à Léo : il aurait quelques chose d’urgent à lui communiquer… Les évènements s’accélèrent, le temps ne paraît plus suivre son cours normal, les incidents se multiplient aux quatre coins de la planète, les gens semblent perdre la mémoire après avoir écouté une mélodie enchanteresse,… Qui est derrière tout ça ? Pourquoi Juliette, son père et sa défunte mère se retrouvent-ils impliqués dans cette histoire ?
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La quatrième de couverture m’avait intriguée et je dois avouer que les 80 premières pages (c’est-à-dire la première partie, intitulée « Résurgence ») donnent l’eau à la bouche. Les évènements s’enchaînent, les chapitres sont courts et ne semblent pas particulièrement liés les uns avec les autres. L’auteur joue brillamment, nous donnant trop d’indices ou pas assez. On est un peu perdus, on veut absolument savoir ce qui se passe et connaître la clef de toute cette histoire ! Je trouve, malheureusement, que cette dernière arrive un peu précipitamment et trop « facilement ». En fait, le roman est très court (à peine 280 pages) et ne permet donc pas un développement assez important, à mon goût. Les idées sont bonnes - on pourrait même y voir quelques éléments de SF - mais auraient mérité d’être beaucoup plus développées ! Folco Chevallier aurait pu creuser un peu plus en profondeur cette idée de « chant des anges » et son implication sur la perception du temps par les êtres humains (je n’en dis pas plus pour ne pas spoiler les futurs lecteurs). Il aurait également pu se pencher un peu plus sur la description des effets dévastateurs de la mélodie. Je pense par exemple au moment où Léo se réveille et se retrouve dans un Los Angeles « irréel », il aurait peut-être été intéressant de développer ce nouvel état de la ville, pour accentuer l’atmosphère étrange et « oppressante », un peu sur le modèle d’un 1984 d’Orwell ou d’un Meilleur des mondes d’Huxley, dans lesquels nous sommes totalement immergés ? Ce n’est qu’un petit détail parmi tant d’autres, mais c’est le genre de choses qui m’a un peu manqué pendant ma lecture.
De même pour les personnages et leur personnalité. Le récit étant particulièrement court, nous n’avons pas forcément le temps d’apprendre à les connaître et ils sont finalement résumés à des figures un peu manichéennes : la petite fille courageuse et entêtée, le père débordé par son travail, le scientifique dépassé par les évènements,… Ceci dit, Juliette s’est tout de même révélée assez attachante pour ma part, ainsi que son père ; mais j’aurais aimé en apprendre encore plus sur eux. Peut-être que développer davantage leur personnalité n’aurait pas servi l’histoire… je ne sais pas ; en tout cas, ça m’a un peu manqué. En fait, une fois ce roman lu, j’ai plutôt eu l’impression d’avoir découvert un « brouillon », une ébauche de futur roman, un premier jet qui pose la trame et les idées générales. Alors, à mon goût, il aurait été vraiment intéressant de développer l’ensemble - car les idées sont particulièrement bonnes, je le répète ! -, quitte à ajouter une centaine de pages qui n’auraient certainement pas été de trop !
En ce qui concerne le style en lui-même, je pense pouvoir me baser sur le texte présenté ici (car ce n’est apparemment pas une traduction ; Folco Chevallier écrit en français ? Oui, j'ai vérifié. ^^) ; l’ensemble est très abordable, très « contemporain », un peu à l’image d’un Marc Levy ou d’un Guillaume Musso. Les dialogues sont bien représentés mais les descriptions ne sont pas pour autant abandonnées (bien que j’aurais parfois aimé en avoir plus, mais c’est une appréciation personnelle). C’est donc simple, direct. La plume n’a rien d’exceptionnel mais nous touche justement par sa simplicité et nous émeut parfois par la tendresse de certains dialogues (surtout lorsque la petite Juliette est dans le coin). J’ai parfois eu un peu plus de mal avec les passages du blog de Franck Waterlink, car le vocabulaire employé est plus scientifique ; mais les thèmes abordés le sont également, alors c’est cohérent. Avec ces extraits, j’ai quelques fois eu l’impression d’avoir affaire à du Bernard Werber, qui parvient souvent à nous exposer des théories scientifiques, de façon simple ; c’est aussi le cas avec Folco Chevallier lorsqu’il fait parler ses figures scientifiques. C’est donc un bon compromis entre des éléments proche de la SF, de bons sentiments comme peuvent nous en offrir Levy ou Musso, et des hypothèses scientifiques à la Werber !
Pour terminer ce billet, quelques mots sur l’ouvrage en lui-même, signé Timée Editions (maison que je ne connaissais pas du tout avant cette lecture). Je tiens à souligner le soin apporté à la présentation de l’objet (bien que je ne sois pas particulièrement convaincue par l’image de couverture, surtout le visage de la jeune femme en fait…), notamment au niveau des polices d’écriture - changeantes selon le fond abordé par le chapitre (récit en lui-même, extrait du blog de Franck Waterlink, rapport sur les évènements se déroulant dans le monde,…). Chaque chapitre (plus ou moins court mais n’excédant jamais la dizaine de pages) est précédé d’un petit titre qui indique soit le lieu et l’heure s’il s’agit d’un chapitre dédié au récit, soit tout autre information importante (les articles du blog sont par exemple signalés par un encadré). J’aime également le format de l’ouvrage, plus grand qu’un poche, mais plus pratique qu’un gros format (style XO éditions, Albin Michel, le Pré aux clercs,…). Enfin, je n’oublie pas de remercier la maison pour le petit fascicule - un dossier de presse - envoyé avec le livre ; c’est une très charmante intention pour nous autres, simples lecteurs. Merci.
Pour résumer. La trame et les idées offertes par Folco Chevallier sont définitivement intéressantes mais auraient largement mérité d’être beaucoup plus développées (une centaine de pages supplémentaires pour s’attacher un peu plus aux personnages, pour aller un peu plus loin dans les théories scientifiques…). Le style est fluide et agréable et même émouvant parfois ! Je ne doute pas que les prochains écrits de Folco Chevallier seront plus développés ; en tout cas, c’est assez prometteur ! Quant à l’objet en lui-même, les éditions Timée ont fait du bon travail. Je remercie donc Timée Editions (je ne manquerai pas de suivre leurs futures parutions) et BOB, pour ce nouveau partenariat.
Les Petits [+] : De très bonnes idées liées à une trame narrative bien pensée. Des personnages plus ou moins attachants, surtout la petite Juliette. Un style simple, direct qui n’est pas sans rappeler du Levy ou du Musso. Des réflexions et théories scientifiques intéressantes, un peu à la Werber ! Un joli objet, merci Timée éditions.
D'autres avis : Frankie, Karline05, LadyScar, Lasardine, Sita, ...