Kafka sur le rivage de Haruki MURAKAMI

Samedi 23 avril 2011 à 19:23

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Kafka sur le rivage
de
Haruki MURAKAMI
(Lecture Commune,
Baby Contemporain - 5/20)
 
10/18
,
2008, p. 638

Première Publication : 2003


Pour l'acheter : Kafka sur le rivage



Haruki Murakami, né à Kyōto le 12 janvier 1949, est un écrivain japonais contemporain.

Ses écrits (romans ou nouvelles) sont fréquemment fantastiques, ancrés dans une quotidienneté qui, subtilement, sort des rails de la normalité. Ayant vécu dans le sud de l'Europe (Grèce, Italie), puis aux États-Unis, l'influence occidentale est assez perceptible dans ses œuvres. Cela fait de lui un écrivain plus international que d'autres avec des références de la culture populaire mondiale tout en gardant un vécu japonais contemporain à ses personnages.





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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules2/Kkakifonce.jpgafka Tamura, quinze ans, fuit sa maison de Tokyo pour échapper à la terrible prophétie que son père a prononcée contre lui. Nakata, vieil homme simple d'esprit, décide lui aussi de prendre la route, obéissant à un appel impérieux, attiré par une force qui le dépasse. Lancés dans une vaste odyssée, nos deux héros vont croiser en chemin des hommes et des chats, une mère maquerelle fantomatique et une prostituée férue de Hegel, des soldats perdus et un inquiétant colonel, des poissons tombant du ciel, et bien d'autres choses encore. Avant de voir leur destin converger inexorablement et de découvrir leur propre vérité.




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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Corangeclair.jpget été, Matilda (et oui, décidément, c’est la Bonne Fée des Livres !) m’avait fait parvenir un énorme colis (Les Livres sont faits pour voyager) contenant pas moins de 12 titres. Parmi eux, le pavé de Haruki Murakami, Kafka sur le rivage. Ayant aimé la Traversée de la nuit du même auteur, Matilda attendait de moi que je serve cobaye pour ce titre. N’ayant pas eu, jusque là, l’occasion et le courage (avouons-le) de me lancer dans ces 640 pages, j’ai profité d’une lecture commune organisée sur Livraddict pour me jeter à l’eau. J’ai d’ailleurs deux jours de retard sur le planning et m’en excuse.
Autant le dire d’emblée : je n’ai pas aimé cette lecture. Je n’ai pas non plus détesté mais je me demande bien pourquoi ce livre a autant de succès ! Je suis déçue. Déçue par cette lecture que je pensais apprécier et déçue par moi-même de ne pas l’avoir fait. J’en viens à me demander si je ne suis pas passée à côté de quelque chose. Au vu de tous les avis positifs que j’avais croisés jusque là, je me dis que j’ai du louper le coche ! Je suis sortie de ce livre soulagée (je n’en voyais pas la fin !) mais également agacée car j’ai l’impression de ne pas avoir compris. Sortir d’une lecture en me disant : « Tu dois être un peu stupide pour ne pas avoir capté les choses… », je vous jure, ça me déprime ! Cela dit, il n’y a peut-être rien à comprendre, mais dans ce cas-là, je me demande encore plus où est « l’intérêt » de ce livre…
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Kafka Tamura (Kafka est le prénom d’emprunt qu’il a choisi) fait une fugue le jour de ses 15 ans. Grâce à sa fuite, il espère échapper à la prédiction faite par son père, prédiction toute oedipienne : l’adolescent tuera son père et couchera avec sa mère et sa sœur aînée. Ces deux dernières sont sorties de la vie de Kafka alors qu’il n’avait que 4 ans, il ne se souvient ni de leur visage ni de leur prénom. C’est avec cette malédiction pour seul bagage (ou presque) qu’il quitte Tokyo pour s’installer dans une petit ville. Pour passer le temps, il occupe ses journées à lire à la bibliothèque Kamura où il fait la connaissance d’Oshima, le jeune homme de la réception et de Melle Saeki, la directrice des lieux. Pendant quelques semaines loin de chez lui, il va vivre et découvrir de nombreuses choses…
De son côté, Nakata est un vieux monsieur un peu sénile qui, suite à un accident lorsqu’il était enfant, n’a jamais pu réapprendre à lire et à écrire. Pour subvenir à ses besoins et compléter la maigre pension que lui accorde le préfet de Tokyo, il se fait payer pour retrouver des chats perdus. Il est plutôt doué dans ce domaine puisqu’il a l’étrange particularité de pouvoir parler avec les félins. Un incident le contraint à quitter la sécurité de sa petite routine et à partir sur les routes nippones à la recherche de… quelque chose !
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J’ai bien compris que les métaphores avaient une importance capitale dans le texte, les personnages le répètent assez, mais l’ensemble reste particulièrement flou ; à commencer par le « contexte ».
Oui, nous sommes au Japon. Les lieux sont assez bien décrits, plutôt précis ; à part peut-être le passage où Kafka se rend dans la forêt profonde et se retrouve… dans une autre dimension ? Au Paradis ? Il tombe dans le coma et se retrouve de l’autre côté de la barrière pendant quelques heures, le temps de prendre la décision (« J’y retourne ? J’y retourne pas ? ») ? Je veux bien qu’il y ait des symboles et je vous jure, la symbolique, j’adore ça ; mais là…
Quant aux dates… j’ai cru avoir la certitude que cette histoire se déroulait autour des années 2000 sur une durée de… deux ou trois semaines je dirais ; mais en fait je n’en sais rien. C’est nébuleux, un peu comme quand je n’ai pas les idées claires avec l’impression d’avoir la tête dans du coton. Difficile à expliquer, mais c’est un peu le sentiment que j’ai eu pendant cette lecture.
Je ne suis pas du tout contre un contexte un peu flou, ce qui peut donner cette idée d’universalité et d’intemporalité, mais lié en plus à une intrigue vague… j’ai du mal !
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/murakami.jpgJ’ai tourné la dernière page en me disant : « Ok. C’est tout ? 640 pages pour ce résultat ? » Non, parce que, finalement, je sors de Kafka sur le rivage avec l’impression de n’avoir aucune réponse à mes questions. D’ailleurs, quand je réfléchis deux minutes, je n’arrive même pas à expliquer pourquoi Nakata entreprend ce voyage ? Ok, pour fuir Tokyo, mais pourquoi cherche-t-il cette pierre ? Et une fois qu’il l’a trouvée, ça se termine comme vous savez… et c’est tout ? Et que s’est-il vraiment passé pour le père de Kafka ? Et cette histoire d’évanouissement des 16 enfants en haut de la colline ? Au début, c’est surtout cette mini-intrigue qui m’intéressait. Lorsqu’on la quitte, je me suis dit que ça n’avait pas d’importance, que j’aurais une réponse plus tard ; mais non, nada, que dalle !
Je suis frustrée à un point… Je peux concevoir que ce livre n’offre pas les réponses car ainsi, chacun est libre d’interpréter comme il veut. Oui, mais personnellement, ça me gonfle. J’aime que les choses soient claires ou au moins qu’on ait assez de « clefs de lecture » pour pouvoir arriver à une conclusion satisfaisante. Cela dit, peut-être que c’est moi qui n’ai pas su attraper ces clefs quand elles se sont présentées…
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Au niveau des personnages, je crois qu’aucun ne m’a plu. J’ai peut-être une petite préférence pour Nakata mais sa façon de répéter toutes les deux lignes que « Nakata n’est pas très intelligent » m’a vite lassée. Kafka, l’autre héros, ne m’a pas touchée une seconde. Il a presque eu l’effet répulsif sur moi, au contraire ! Et cette manie de tout faire tourner autour du sexe… rassurez-moi, un ado de 15 ans ne pense quand même pas qu’à ça ? (J’ai peur de la réponse…)
Au final, ce sont peut-être les personnages secondaires, ceux que rencontrent les deux héros et qui les portent, qui m’ont paru les plus intéressants. Mais, Oshima, le jeune réceptionniste de la bibliothèque qui prend Kafka sous son aile, est vite lassant avec son problème de sexualité. Melle Saeki a une histoire intéressante, mais peut-être pas assez mise en avant pour m’accrocher. Après réflexion, je crois que c’est Hoshino qui a adoucit un peu ma lecture. Ce jeune chauffeur-routier qui prend Nakata en stop et se voit embarqué dans la quête du vieil homme alors qu’il n’a rien demandé… Malheureusement, un seul personnage attachant (et encore, il ne m’a pas non plus transportée !) sur 640 pages, ça ne suffit pas à sauver un livre…
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Je pensais que la plume de Haruki Murakami me plairait et égaierait ma lecture si l’histoire ne me passionnait pas ; mais en fait non. Ne lisant pas le japonais, je me base évidemment sur la traduction française qui ne rend peut-être pas hommage au talent de l’auteur ; mais je ne peux pas en juger. Mes propos ne sont donc valables que pour la dite traduction (signée Corinne Atlan).
La quatrième de couverture annonce : « C’est cruel, beau, cru. » Mouais. Je n’ai, personnellement, pas trouvé ça beau. Cru, oui parfois, et c’est même un peu « choquant » dans le sens où j’ai eu l’impression que ça n’allait pas avec ce qui était autour, pas dans le sens où lire « pénis » et « vagin » me gêne. J’ai parfois décroché lors de certains passages descriptifs et certains dialogues m’ont semblé répétitifs d’une situation à une autre.
En revanche, l’alternance de point de vue d’un chapitre à l’autre (on suit alternativement la quête de Kafka et celle de Nakata) m’a plu. C’était même un bon moyen, parfois, de me pousser à lire un chapitre sur Kafka, par exemple, pour avoir la révélation attendue au sujet de Nakata… Grâce à ce rythme, j’ai quand même réussi à avancer plus ou moins vite. Autre petit point positif : certains dialogues entre les personnages, mettent en avant des questions « philosophiques » ou nous apprennent pas mal de choses intéressantes sur diverses choses, sur le caractère exécrable de Beethoven, par exemple. Malheureusement, ces deux derniers points ne sont pas assez importants pour me faire changer d’avis.
Comme vous l’aurez compris, je n’ai pas pris plaisir à ce style « contemplatif » qui « fait appel à notre souplesse et à notre ouverture »… A croire que j’ai l’esprit fermé, moi qui m’étais toujours félicitée de ma tolérance et de ma curiosité. Je pense que je ne suis pas particulièrement faite pour la littérature japonaise. « Ce conte initiatique, moderne et onirique » ne m’a nullement fait rêver, et je le regrette sincèrement.
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J’aimerais adoucir mes propos en terminant sur une note positive mais je n’en vois pas. Je terminerai donc en répétant ma frustration et ma déception et en rappelant que cet avis n’engage que moi


Les Petits [ + ] : L’alternance des deux quêtes (celle de Kafka et celle de Nakata) entre chaque chapitre. Certains passages de réflexions et de « culture générale » qui sont intéressants. Hoshino, le chauffeur-routier qui accompagne Nakata, est finalement le personnage qui m’a le plus plu.
Les Petits [ - ] : Je ressors de cette lecture avec aucune réponse à mes questions et en ayant l’impression de ne pas avoir compris les tenants et les aboutissants de cette histoire. 640 pages (c’était long !), et au final, tout ça pour ça ? Kakfa, le héros, n’a pas su me toucher, bien au contraire ! Je n’ai pas adhéré à la plume de Murakami (ou plutôt à la traduction française) que je n’ai pas trouvé belle, contrairement à ce que j’attendais. Une grande frustration et une très grosse déception !



Les avis des autres participants à la LC : Felina, Gaya.


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