Quand j'étais Jane Eyre de Sheila KOHLER

Mercredi 25 janvier 2012 à 19:20

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Quand j'étais Jane Eyre
de Sheila KOHLER
La Table Ronde (Quai Voltaire),
2012, p. 264

Première Publication : 2009


Pour l'acheter : Quand j'étais Jane Eyre





Merci à
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et aux éditions
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Sheila Kohler est née en Afrique du Sud en 1942. Après des études brillantes à Saint-Andrews et une distinction en Histoire, elle quitte son pays pour rejoindre l'Europe. Elle vit 15 ans à Paris où elle se marie, passe une licence de Lettres à la Sorbonne puis poursuit avec un master en psychologie à l'Institut catholique de Paris. Après avoir élevé ses trois filles, elle déménage aux États-Unis en 1981 où elle passe un master d'écriture à Columbia. Elle vit actuellement à New York.




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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules2/Dbordeau.jpgans le calme et la pénombre, au chevet de son père qui vient de se faire opérer des yeux, Charlotte Brontë écrit, se remémore sa vie, la transfigure. Elle devient Jane Eyre dans la rage et la fièvre, et prend toutes les revanches : sur ce père, pasteur rigide, désormais à sa merci, sur les souffrances de son enfance marquée par la mort de sa mère et de deux sœurs aînées, sur sa passion malheureuse pour un professeur de français à Bruxelles, sur son désespoir face à son frère rongé par l'alcool et la drogue, sur le refus des éditeurs qui retournent systématiquement aux trois sœurs Brontë leurs premiers romans, envoyés sous pseudonyme.
 
 
 
 
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules2/Jbordeau.jpge n’avais pas eu vent de cette sortie avant de voir l’annonce du partenariat sur Newsbook. Face à un tel titre, un tel résumé et une telle illustration de couverture, vous vous doutez bien que je n’ai pas hésité beaucoup avant de « postuler ». Et je remercie Ys et les éditions de la Table Ronde pour cet envoi ; j’ai vraiment beaucoup apprécié ma lecture !
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Sheila Kohler - que je ne connaissais absolument pas avant cette lecture - se penche ici sur les sœurs Brontë, notamment Charlotte l’aînée, auteure du célèbre Jane Eyre. De la vie des trois sœurs anglaises, je ne connaissais que ce que j’avais pu lire rapidement sur Wikipédia et autres sites du même acabit : des informations biographiques jetées chronologiquement les unes après les autres, sans « âme ». Au contraire, Sheila Kohler ne se contente pas d’offrir une « simple » biographie mais y ajoute de l’émotion, de la passion.
En interprétant certains évènements connus de la vie des sœurs et en y ajoutant des éléments de son fait, l’auteure propose une « biographie romancée ». Contrairement aux ouvrages très « scientifiques » et souvent très froids, rédigés par des spécialistes diplômés, Quand j’étais Jane Eyre dégage une grande force émotionnelle et c’est ce qui m’a plu.
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En outre, Sheila Kholer met en scène la vie de la famille Brontë comme si celle-ci avait vraiment rassemblé les personnages d’un roman. Charlotte, Emily et Anne (mais surtout Charlotte) deviennent alors des héroïnes fortes et marquantes, à l’image de leur Jane, Catherine et Agnès. Comme le précise l’auteure dans les remerciements à la fin, basé sur les biographies célèbres, cet ouvrage n’en reste pas moins une fiction. Cependant, j’ai trouvé l’ensemble que nous propose Sheila Kohler très plausible.
On y découvre une famille blessée par les pertes précédentes (une mère douce et deux sœurs prometteuses) puis affaiblie par les épreuves de la vie (le frère prodige Branwell, autrefois promis à un bel avenir, transformé en ivrogne ; un père toujours distant et dépendant…). Au milieu, affrontant les difficultés, trois sœurs se serrent les coudes, n’abandonnant pas leur rêve d’être publiées malgré leur statut de femme et leur manque de moyens. On fait la connaissance de Charlotte, un petit bout de femme plutôt laide, désormais l’aînée des quatre enfants Brontë survivants, bien souvent jalouse de son frère et de ses sœurs ; puis Emily la sauvage et solitaire, toujours accompagnée de son chien, toujours prête à s’occuper de son ivrogne de frère ; et enfin, la petite Anne, la cadette, la plus jolie de toutes, la plus douce… et peut-être la plus fragile…
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Divers1/lessoeursbronteparbranwell.jpgJ’ai pris beaucoup de plaisir à entrer dans la vie et dans les pensées des membres de cette famille car oui, grâce à Sheila Kohler, on pénètre véritablement au cœur de ces destins tragiques et les évènements en sont d’autant plus touchants. Autant vous le dire tout de suite, si je savais que l’histoire de la famille Brontë n’était pas des plus gaies, je ne pensais pas sortir de cette lecture aussi mélancolique. J’ai été prise aux tripes par la vie de ses trois sœurs, une vie que j’ai traversée en leur compagnie, avec beaucoup d’implication (bien loin des biographies qu’on lit comme des étrangers, avec beaucoup de recul !). Je me répète, mais la grande force de cette « biographie romancée » réside dans les émotions qu’elle offre !
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Côté style - je me base une fois de plus sur une traduction - je retiens une grande interaction avec le lecteur. Malgré l’utilisation de la troisième personne pour tous les points de vue qui se succèdent (les passages dédiés à Charlotte étant les plus nombreux), je ne me suis jamais sentie en retrait ou exclue des évènements. Au contraire, j’ai vécu ceux-ci en même temps que les personnages.
Si je dois avancer un bémol, ce serait peut-être au niveau de l’introduction des souvenirs de Charlotte dans le texte. Sheila Kohler n’adopte pas une narration linéaire, l’auteure revient régulièrement sur des épisodes passés permettant ainsi d’expliquer le « présent ». J’aime assez cette « complexité » narrative mais j’avoue avoir eu un peu de mal dans les premières pages, il faut s’y habituer. Une fois le rythme pris, cette narration non linéaire est une vraie richesse pour la lecture.
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Avant d’en terminer, j’aimerais soulever un point qui me semble passionnant et Quand j’étais Jane Eyre s’inscrit parfaitement dans la réflexion, revenant sur le processus de rédaction du célèbre Jane Eyre : jusqu’où peut-on voir la vie d’un auteur dans son œuvre ?
Je me souviens d’un cours de deuxième ou troisième de licence de lettres modernes qui revenait justement sur les différents types de « critiques ». Notre prof du moment nous avait alors mis en garde sur ce côté un peu « simpliste » qui entraîne à expliquer un livre par la seule (ou presque) biographie de son auteur. C’est souvent tentant, mais il faut se méfier. J’avoue que j’aime beaucoup chercher à retrouver la vie d’un auteur dans son œuvre, le côté un peu « psychanalyse de bas étage » me plaît assez ; mais c’est assez controversé par les spécialistes.
En ce sens, je ne doute pas que Quand j’étais Jane Eyre puisse « choquer » les experts ou puristes de la famille Brontë ; mais gardons en tête qu’il s’agit avant tout - et Sheila Kohler le dit clairement - d’une fiction. Et d’une fiction très réussie !
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Pour conclure brièvement avant de remercier une nouvelle fois Newsbook et les éditions de la Table Ronde pour cette découverte : Quand j’étais Jane Eyre ravira les admirateurs des Brontë car leur permettra de se sentir plus « proches » des ces trois demoiselles. En revanche, prévoyez ensuite une lecture gaie car même si l’on sait à l’avance quelle a été la vie de la famille Brontë, on tourne tout de même la dernière page avec une grande mélancolie.


Les Petits [+] :
Une « biographie romancée » qui offre beaucoup d’émotions (contrairement aux textes plus « scientifiques »). Certains évènements sont avérés, d’autres du fait de Sheila Kohler mais l’ensemble est très plausible ! Une narration non linéaire pas évidente au début mais qui offre finalement un texte très riche. Après cette lecture, j’ai encore plus envie de me plonger dans les textes des sœurs que je n’ai pas encore lus et de me replonger dans ceux que je connais déjà !
Les Petits [-] : Les détracteurs/experts pourront peut-être s’offusquer face au parallèle fait entre la vie des auteurs et leurs œuvres. Attention au moral, ce n’est pas très gai…

Le Quinze Littéraire (1)

Dimanche 15 janvier 2012 à 8:35

Alors que je l'annonce depuis presque un mois maintenant, le moment est venu de vous présenter le premier billet de ce nouveau rendez-vous de 2012. Pour ceux qui ont raté les premiers pas de cette idée, qui a germé et grandi dans ma tête ces dernières semaines, voilà quelques explications de rattrapage : chaque mois, le 15, je compte présenter un auteur ou un éditeur particulier. Le but est de mettre en avant des personnalités et maisons qui me tiennent à coeur et qui méritent un peu de publicité (pour les noms encore peu connus dans le monde littéraire). A cette fin, à chaque fois, après vous avoir fait un pitch (que j'espère intéressant) sur le sujet choisi, je lancerai un "concours" pour faire gagner à l'un d'entre vous, un (ou plusieurs) livre(s) en rapport. Pour des renseignements plus détaillés, je vous renvoie au billet publié il y a quelques semaines, dans lequel j'expose mon projet.

Avant de vous laisser en compagnie du premier auteur présenté, je tiens à remercier très sincèrement
Demoiselle-Coquelicote qui est à l'origine du nom de ce nouveau rendez-vous "Le Quinze littéraire", merci à elle ! Merci également à Tsuki qui m'a aidée à confectionner le logo que j'utiliserai à chaque fois (et que vous pouvez utiliser si l'envie vous prend de faire un peu de pub à ce rendez-vous...).

Comme il s'agit d'un tout premier "numéro", je suis consciente que tout n'est pas parfait, qu'il manque peut-être des éléments ou au contraire, que certains passages sont inutiles à vos yeux... Je compte sur vous pour me dire ce qu'il faudra améliorer/transformer/ajouter/supprimer lors des prochains rendez-vous.


Sans plus attendre, voilà le premier numéro du Quinze Littéraire... Bonne lecture !



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"Celle qui a tout osé..."

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  • Je suis née le 28 janvier 1873 dans le petit village
    de Saint-Sauveur-en-Puisaye dans l’Yonne.
  • Mes parents (Sidonie et Jules-Joseph Colette) m’ont donné,
    pour nom de baptême, Sidonie-Gabrielle,
    mais j’ai très vite adopté le pseudonyme Colette.
  • Je me suis éteinte dans mon fauteuil de l’appartement
    du Palais Royal, le 3 août 1954, à 81 ans.





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  • C’est ma mère, surnommée Sido, femme athée et « libérée » (elle lisait Corneille, caché dans son missel) qui m’apprend très jeune à observer le monde qui m’entoure. Et c’est avec mon père, surnommé « Le Capitaine », que je perfectionne mon français. Je vis une enfance heureuse, entourée de mes frères et sœurs (un demi-frère et une demi-sœur du premier mariage de ma mère et un frère), admirée par mon père et idolâtrée par ma mère qui me surnomme « Minet-Chéri ».
  • Alors que je n’ai pas 20 ans, je tombe sous le charme d’un certain Henry Gauthier-Villars, plus connu sous le pseudonyme Willy, qui est de 14 ans mon aîné. Amoureuse folle de ce critique et auteur, je l’épouse le 15 mai 1893. C’est lui qui m’introduit dans les sphères littéraires parisiennes. Je rédige alors la série des Claudine (Claudine à l’école, Claudine à Paris, Claudine en ménage et Claudine s’en va) mais, jeune et naïve, je signe un contrat qui stipule que ces œuvres appartiennent à mon époux. Les Claudine sont alors signés du seul nom d’auteur Willy et je ne touche aucun droit d’auteur lorsque les ouvrages se vendent par milliers.
  • 13 ans après ce mariage passionnel, déçue par Willy qui me trompe, je cherche à retrouver ma liberté. Je divorce en 1906 et commence alors une vie jugée scandaleuse par la société. Ma carrière de pantomime au music-hall (au Moulin Rouge, au Bataclan…) - encouragée par le célèbre mime Georges Wague - m’entraîne à fréquenter les milieux des homosexuels, des prostituées et des drogués. Je suis la première femme à montrer mes seins - apparemment fort jolis - sur scène, en ce début de XXe siècle. Mais je ne m’arrête pas là et continue à choquer le plus grand nombre en me lançant dans quelques aventures féminines : avec ma partenaire de scène Matilde de Morny (dite Missy) et Natalie Clifford Barney (surnommée « L’Amazone »), notamment.
  • http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/LeQuinzeLitteraire/coletteseinsnus.jpgEn 1912, je laisse la scène et me marie avec le journaliste Henri de Jouvenel qui me donne, un an plus tard, alors que j’ai 40 ans, ma seule et unique fille Colette Renée de Jouvenel, plus connue sous le pseudonyme « Bel-Gazou » (« beau gazouillis » en provençal).
  • Mon mariage bat de l’aile, Henri me trompe. Je trouve du réconfort dans les bras de son fils de 16/17 ans, Bertrand de Jouvenel. Pendant 5 ans, j’entretiens une relation avec le jeune homme, allant même jusqu’à le dissuader de se marier avec une jeune fille de son âge. De cette expérience naît un de mes titres les plus célèbres : Le Blé en herbe (et non Chéri, comme beaucoup ont pu le penser).
  • Aux alentours des années 20, je passe du temps au théâtre où je collabore avec Léopold Marchand pour monter les adaptations de Chéri (en 1921) et La Vagabonde (en 1923). La même année, j’accepte de publier, alors que je suis directrice littéraire du journal « Le Matin », le jeune Georges Simenon, que je félicite pour son œuvre et son succès, 20 ans plus tard. C’est aussi au court de ces années que je m’associe avec le compositeur Maurice Ravel ; nous créons ensemble L’Enfant et les sortilèges, plus proche du music-hall que de l’opéra.
  • En 1925, je rencontre mon troisième et dernier mari, Maurice Goudeket avec lequel je m’installe pendant toute la durée de la seconde guerre mondiale, dans notre appartement parisien. Immobilisée par l’arthrite, pendant que mon époux coure les jeunes filles, je continue d’écrire, assise près de la fenêtre.
  • En 1945, je prends la place de « 1er couvert » à l’Académie Goncourt et j’en deviens la présidente quatre ans plus tard. Je reçois la légion d’honneur en 1953, en pleine gloire, un an seulement avant de m’éteindre, soutenue par mon mari, celui que je surnomme affectueusement mon « meilleur ami ».
  • L'église Saint Roch me refuse les obsèques religieuses à cause de ma vie scandaleuse... mais le motif officiel avancé est celui de mes deux divorces.
  • Je suis enterrée au cimetière du Père Lachaise à Paris (ma fille m'y rejoint en 1981) après des funérailles nationales (à ce jour, je suis la seule femme à avoir eu cet honneur)...


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Sous les pseudonymes successifs « Willy », « Willy Colette » et finalement « Colette », j’ai offert, pendant les 81 ans de ma vie et à titre posthume, plus d’une centaine de textes (romans, correspondance, articles…).
La plupart sont en accord avec les évènements clefs survenus dans ma vie et témoignent de l’observation du monde qui m’entoure. Certains jugent mon style simpliste et épuré, je cherche simplement à rendre les choses telles que je les perçois.


  • « La vie libre de Colette, et en particulier ses aventures amoureuses, n'ont pas été sans résonance sur les thèmes de ses livres, bien au contraire. Sans jamais verser, sauf dans ses livres de souvenirs, dans l'autobiographie, Colette se prenait pour "matière première" de ses textes, qu'il s'agisse des situations amoureuses ("Chéri" et "La fin de Chéri"), de l'analyse quasi sociologique d'une micro-société ("Le Pur et l'Impur" qui tourne autour des homosexuelles parisiennes) ou de l'observation de la nature et des animaux. » Eva Domeneghini.

  • « C'est peut-être prendre une grande liberté que chercher à définir le rôle joué par l'amour dans la vie d'un auteur contemporain. Pourtant, si cet auteur s'appelle Colette, je ne crois pas que ce soit de l'indiscrétion. Sa vie amoureuse, ou plus simplement sa vie, c'est elle même qui nous la raconte tout au long de son oeuvre, avec une merveilleuse simplicité, sans fausse pudeur stupide, sans ces tortillements sentimentaux qui sont parfois tout l'art des femmes-auteurs, et sans étalage inutile. » René Barjavel, Colette à la recherche de l’amour, 1934.




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Pourquoi ai-je décidé de vous parler de Colette pour ce premier rendez-vous du Quinze Littéraire ? Pourquoi pas de Jane Austen ou de René Barjavel, deux noms très importants dans ma vie de lectrice ? Et bien parce que j'avais envie de vous "surprendre" un peu ; mais ne vous inquiétez pas, je prendrai sans doute le temps de vous parler de ces deux autres auteurs au cours de l'année. Colette est, qui plus est, née au cours d'un mois de janvier, il y aura 139 ans exactement le 28. Alors que je connais encore peu son oeuvre, Colette est une auteure et une femme qui me parle, m'intrigue, me fascine...

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La première fois que j'ai entendu parler de Colette, c'était il y a quelques années, en découvrant, la bibliographie complète de René Barjavel (justement !) et le titre de son tout premier texte rédigé : Colette à la recherche de l'amour. Je ne m'étais alors pas vraiment penchée sur la question. Et puis, un été quelques années plus tard, alors que je faisais le tour d'un vide-grenier à côté de chez mes parents, je suis tombée sur deux beaux exemplaires de Chéri et de sa suite, La Fin de Chéri. Les couvertures - bien qu'abîmées - m'ont intriguée et je savais que Colette était une auteure majeure du début du XXe siècle... Je me suis lancée, pour une poignée d'euros. Quelques jours plus tard, je reposais les deux livres, émerveillée par le style si particulier de l'auteure, curieuse d'en apprendre plus sur son compte. Quelques mois plus tard (en 2009), l'adaptation de Chéri de Stephen Frears (le réalisateur de l'excellent Les Liaisons dangereuses de 1989, avec John Malkovich, Glenn Close et Michel Pfeiffer, notamment) sortait sur grand écran (figurez-vous que je ne l'ai encore pas vue... j'attends de trouver le DVD et j'angoisse un peu de découvrir ce que peut donner l'oeuvre au cinéma, malgré la présence de Michelle Pfeiffer au casting). J'ai toujours l'impression, lorsque je découvre quelque chose (que ce soit un auteur, un groupe, un réalisateur...) que quelques temps plus tard, tout le monde en parle (ou alors je fais simplement plus attention...) ! Bref, le nom de Colette devenait alors privilégié dans mon esprit... et depuis, je m'efforce de réunir toute sa bibliographie dans ma bibliothèque !




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Comme je le disais un peu plus haut, malgré la fascination que m'inspire Colette, je ne l'ai que très peu lue, pour le moment. Après ma découverte merveilleuse de Chéri et de sa suite, je me suis penchée sur un autre titre phare de son oeuvre : Le Blé en herbe. Si j'ai apprécié une nouvelle fois sa plume, j'avoue que l'intrigue en elle-même, bien que particulièrement riche en émotions, n'a pas réussi à me convaincre totalement. Mais, après avoir vécu de nouvelles expériences, avec un nouveau regard, je pense que ce livre saura me toucher davantage.
Colette c'est un style simple mais qui fait appel aux sens. J'ai presque envie de parler de "poésie", mais le mot n'est pas exact. Disons qu'en lisant Chéri, par exemple, j'entendais le bruissement des draps du lit ou des vêtements des personnages, lorsque je parcourais les pages du Blé en herbe, je sentais les grains de sable de la plage et le souffle de la brise sur ma peau... L'auteure fait passer énormément d'émotions et de sensations dans ses textes et parle des choses de la vie, de l'amour surtout. Après l'avoir lue, j'ai compris pourquoi René Barjavel l'admirait lorsqu'il avait une vingtaine d'années. Dans leur façon d'écrire, dans les thèmes qu'ils abordent ; ces deux-là ont beaucoup en commun.

« Colette est surtout, avant tout, une sensuelle. Il ne faut pas voir dans ce mot un sens particulier ou restrictif. C’est de tous ses sens que Colette, toute sa vie, a su user pour s’emparer de tout ce que lui offrait l’heure fugitive. » René Barjavel, Colette à la recherche de l’amour, 1934.


Si vous voulez en savoir plus sur chacun des livres lus et ce que j'ai pu penser/ressentir pendant ma lecture, vous pouvez suivre les liens suivants :



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ous pouvez le constater, Colette est présente (on peut le dire !) dans ma PAL. Et rédiger ce billet me donne une furieuse envie de m'y plonger, en commençant par les Claudine, "témoignages" des premières années de l'auteure. J'ai également très très très envie de découvrir les différentes adaptations de ses textes (au cinéma et au théâtre), les biographies écrites à son sujet et évidemment, de continuer à recueillir toute son oeuvre, au gré de mes visites en librairie et en vide-grenier. Vous voyez, j'ai encore beaucoup à apprendre de Colette, mais je me réjouis d'avance ; je sais qu'elle accompagnera fidèlement mes prochaines années de lectrice.



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Mais pourquoi me suis-je prise de passion pour Colette, une auteure que j'ai à peine lue ?


Outre les sensations fortes ressenties à la lecture de Chéri, La Fin de Chéri et Le Blé en herbe, c'est aussi le personnage qui m'intéresse. Colette, la femme. Trois époux, une carrière de mime sur les planches, des relations homosexuelles, le pantalon au début du XXe siècle, le couvert à l'Académie Goncourt... mais bon sang, QUELLE FEMME ! Une sacrée nana, à mon avis !

Quand je vois les photos, surtout celles où elle avait la quarantaine, je retiens ce regard et je ne suis pas étonnée d'apprendre qu'elle fascinait les hommes (et les femmes) lorsqu'elle était dans une pièce. Cette façon de vivre sa vie, intensément, au gré de ses passions... je suis en admiration (surtout si l'on se replace dans le contexte du début du XXe siècle). Colette c'est une grande Dame, avec un grand D.







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J'ai déjà glissé un lien plus haut qui renvoie à la bibliographie complète de Colette, le revoilà. Pour la liste des adaptations, vous avez cette page-ci. Plusieurs biographies, essais et travaux universitaires ont également été rédigés : la liste. J'en profite pour glisser mon billet correspondant à ma lecture de Colette à la recherche de l'amour de René Barjavel et la page qui est dédiée à cette étude, sur le Barjaweb.
Certains écrits de l'auteure sont en ligne : des romans, si vous n'êtes pas de Suisse et de l'UE
ou ici ; Gigi ici ; des lettres, articles de presse ici.

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/LeQuinzeLitteraire/Colettecartepostaleprospectusmusee.jpgPlusieurs sites sont consacrés à l'auteure, en voilà quelques-uns, les principaux (si j'en ai oublié un et qu'il vous semble indispensable, prévenez-moi, je réparerai cet horrible oubli !) : le site du musée Colette à Saint-Sauveur-en-Puisaye, la Société des Amis de Colette, le Centre d'étude Colette, Sidonie Gabrielle Colette, la page Facebook (et oui !) ou la page Wikipedia (qui propose un résumé et quelques pistes).
Je vous invite à visionner des vidéos sur le site de l'INA (Institut National de l'Audiovisuel, il suffit de taper Colette dans le moteur de recherche pour trouver quelques vidéos), vous pourrez y entendre (une voix particulière, un accent "campagnard" prononcé) et y voir Colette.
Comme je ne suis pas la seule à apprécier les écrits de la Dame (et heureusement), certaines liseuses se sont lancées dans un challenge éponyme qui court jusqu'au 23 septembre 2012 (je pense que je m'y inscrirai s'il est reconduit, sinon je reprendrai peut-être le flambeau l'an prochain). Pour vous inscrire, c'est ici.

Le Musée Colette à Saint-Sauveur-en-Puisaye est ouvert du 15 mars au 31 octobre de 10h à 18h et du 1er au 15 novembre de 14h à 18h, tous les jours sauf le mardi ; hors saison, de novembre à mars : les week-ends et jours fériés. Le musée est fermé en décembre et janvier. Pour plus de renseignements : le site du musée, musée-colette89@orange.fr ou le 03.86.45.61.95.




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Avant de clore ce premier portrait, je vous laisse avec une ou deux anecdotes recueillies au fil de mes recherches. J'espère pouvoir trouver dans les mois à venir, quelques petites choses amusantes ou sortant de l'ordinaire, pour chaque auteur présenté.


  • Colette admirait beaucoup la faune et la flore de la campagne. Quand elle était enfant, elle a recueilli un crapaud. Il était si bien nourri qu'il en est mort d'indigestion !

  • A 15 ans et demi, on l'a conduite au "Salon de la Nationale". Sa mère lui avait conseillé de prendre soin de ses longs cheveux (Colette a eu jusqu'à 1m59 de cheveux !!!), elle les avait donc tressés en deux nattes, ramenées à l'avant et rassemblées par un petit ruban. En montant les grands escaliers, elle a mis un pied sur une natte et elle s'est "fichue la figure par terre".

  • Lorsqu'elle a coupé ses cheveux, elle a prévenu sa mère (qui en prenait grand soin) par courrier en y ajoutant une photo. Voilà ce que sa mère, Sido, lui a répondu : "Tu as mal agi. Tes cheveux ne t'appartenaient pas : ils étaient l'objet de mes soins depuis ta naissance, et tu as laissé péricliter un dépôt que je t'avais confié."

  • Alors que Bertrand de Jouvenel, le fils de son deuxième mari, devait aller à son repas de fiançailles, elle qui avait plus de 50 ans et entretenait une relation avec lui (relation d'initiation décrite, comme dit plus haut, dans Le Blé en herbe), l'a dissuadé d'y aller en lui jetant un papier par la fenêtre, lui avouant par écrit qu'elle l'aimait - chose qu'elle ne lui avait encore jamais dite.





Et une petite vidéo assez courte (moins de 5 minutes),
qui relate notamment l'anecdote précédente (avec Bertrand de Jouvenel)...








Et comme le but de ce nouveau rendez-vous est de vous faire découvrir un auteur... voilà le moment de vous faire gagner un livre (ou deux) de Colette.

Quel(s) titre(s) ? A vous de choisir !
L'oeuvre de Colette est assez vaste pour que vous ayez le choix !



Ce mois, je propose de faire parvenir à une personne, un ou deux (ou trois ou quatre...) livres de poche, neuf ou d'occasion (dans la limite de 8€) provenant des sites Amazon ou Gibert Joseph ou acheté(s) par mes soins dans Lyon.

  • J'accepte d'envoyer en France, évidemment (en passant soit par Amazon soit par Gibert) et en Belgique et au Luxembourg (en passant uniquement par Amazon). Je n'accepte pas l'envoi dans ces pays en faisant moi-même le paquet, les frais de port étant trop élevés, ou alors ils seront déduits du budget total (c'est un peu bête, étant donné que des sites sérieux proposent l'envoi gratuit), mais bon, à vous de choisir...
  • Je peux éventuellement envoyer dans le monde entier (autre que les trois pays cités plus haut) mais sous conditions : le ou les livres + les frais de port ne devront pas excéder les 8€ (je peux trouver des livres d'occasion en très bon état, sur Lyon) et j'enverrai uniquement en tarif "Livres et brochures". Le tarif est économique (environ 1 ou 2€) mais il faut parfois patienter 1 semaine ou 2 avant de recevoir le paquet (et évidemment, il n'y a aucune assurance). Si certains participants habitant en dehors de la France, de la Belgique ou du Luxembourg, sont intéressés, surtout prévenez-moi dans le mail. Je ne refuse pas l'envoi, mais ce sera à vos risques et périls et ne serai en aucun cas responsable des pertes de la Poste.
  • Tous les types d'envois sont donc envisageables, la seule contrainte étant mon budget : 8€ le tout (livre(s) + frais de port). Je sais, c'est peu, mais multiplié par 12 mois, en sachant que pendant ces 12 mois, il y aura 4 fois des ouvrages d'une valeur minimale de 15€... Bref, je ne m'appelle pas Crésus.


J'aimerais, si possible, faire gagner uniquement des gens que je connais un minimum (qu'on se soit croisés sur nos blogs respectifs, sur Livraddict, Twitter, Facebook ou même dans la "vraie" vie,...). Il est évident que ce concours n'est pas ouvert aux profiteurs, le but est de partager et de faire découvrir Colette à des gens VRAIMENT intéressés. Voilà qui est dit.


Vous pouvez avoir des "chances" supplémentaires (votre nom apparaîtra dans le tirage au sort, autant de fois que vous avez de "chances") en partageant ce nouveau rendez-vous : grâce à un article sur votre blog, sur Twitter, sur votre page Facebook,... Chaque coup de "pub" vous rapportera une chance supplémentaire. N'oubliez pas de me mettre une "preuve" (un lien ou une capture d'écran) dans le mail que vous m'enverrez.

Vous pouvez me faire parvenir les réponses aux questions (et les preuves supplémentaires) par email (melisende@hotmail.fr) ou en utilisant le formulaire de contact (le module est dans le menu à gauche). Un minimum de politesse sera grandement apprécié (je ne suis pas une machine).


Pour vous départager, voilà les deux petites questions (très simples, rassurez-vous) :

1 - Citez-moi le premier titre de Colette que j'ai lu.
2 - Combien de ses livres se trouvent actuellement dans ma PAL ?




Le "concours" est ouvert jusqu'à dimanche prochain (le 22 janvier 2012) à minuit. Je procèderai au tirage au sort (grâce à un logiciel, je pense) le lendemain dans la soirée ou le sur-lendemain au plus tard et contacterai le gagnant dans la foulée.
Selon le choix concernant l'envoi, la commande pourra être passée dans les heures à suivre (il suffira d'un ou deux clics sur internet). En revanche, si vous n'habitez pas en France, Belgique ou Luxembourg, il faudra que j'aille en librairie acheter le ou les titres ou que je les fasse venir chez moi avant de vous les faire parvenir par la Poste... ce sera évidemment plus long (je travaille et n'ai pas l'occasion d'aller faire les librairies ou de passer à la Poste tous les jours), mais si vous êtes dans ce cas, on en parlera plus longuement par mail.



N'hésitez pas à me faire vos remarques en commentaire et à faire parler
de ce nouveau rendez-vous
. Si le Quinze Littéraire a du succès sur la toile,
peut-être aurai-je plus d'opportunités de vous faire découvrir
des auteurs/éditeurs et gagner des livres. Tout dépend de vous !



Petit rappel : une "boutique" et des liens renvoyant vers Amazon sont disséminés sur le blog et sur les fiches (pas toutes, je n'ai pas encore eu le temps de toutes les reprendre) des livres. Si vous passez par ces liens pour commander dans le futur, je reçois quelques centimes (pas grand chose :  il faut une commande d'environ 25€ pour que je reçoive 1€25). Ces centimes sont accumulés et lorsque la somme atteindra 25€ (c'est le minimum pour avoir un bon d'achat), je pourrai vous faire gagner plus de livres, plus souvent. Alors, n'hésitez pas !

The Pride and Prejudice Challenge

Samedi 14 janvier 2012 à 14:48

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Challenges/challengeprideandprejudice.jpgMelle Alice lance un nouveau challenge, en l'honneur d'Orgueil et Préjugés (Pride & Prejudice)... Difficile de refuser avec un tel sujet, n'est-ce pas ?



Voilà le pitch de la demoiselle :

Il y a tout juste deux cents ans,
Pride and Prejudice n'avait pas encore été édité... Pouvez-vous imaginer ça? Un monde sans Darcy, sans Orgueil et Préjugés, sans Colin se jetant dans le lac! Rien que d'y penser, j'en ai des frissons! Heureusement, le 28 Janvier 1813, cette erreur fut réparée! Alors un peu dans le même esprit du décompte des dernières secondes avant minuit le 31 Décembre au soir, j'ai envie de vous proposer que nous décomptions ensemble les derniers mois avant le bicentenaire de la publication d'Orgueil et Préjugés. Ca vous tente?
Pour ce faire, je vous propose de lire, relire, voir, revoir tout ce dont vous avez envie autour d'Orgueil et Préjugés, avec une publication mensuelle par exemple. Mais vous me connaissez, je n'aime pas trop les contraintes donc il n'y a ni minimum imposé, ni maximum. Le challenge débute donc le 28 janvier et se termine un an plus tard.



Les étapes obligatoires à suivre sont:

1. S'inscrire sur le blog, voilà l'article.

2. Mettre la bannière du challenge sur votre blog.
3. Publier des billets sur votre blog.
4. Préciser sur chaque billet qu'il contribue à ce challenge avec la bannière du challenge et un lien vers la page du challenge.
5. Signaler vos billets sur la page récapitulative du challenge qui va être créée.




Plusieurs petites choses attendent encore d'être chroniquées sur le sujet, que ce soit dans ma PAL ou dans ma DVDthèque...

Les films : Orgueil et Préjugés (version BBC 1995), Le Journal de Bridget Jones, Coup de foudre à Bollywood,...
Les livres : Pride and Prejudice (en VO), Mr Darcy’s daughters (E. Aston), Mr & Mrs. Fitzwilliam Darcy (S. Lathan), Me and Mr Darcy (A. Potter) et d'autres peut-être pas centrés sur Orgueil et préjugés (mais peut-être que si, il faudra que je vérifie)...



En 2012, attendez-vous donc à être noyé (enfin... je vais essayer !)
sous les articles concernant Orgueil et préjugés !




Orgueil et préjugés, Simon LANGTON, 1995 (adaptation)
Orgueil et préjugés et zombies de Seth GRAHAME-SMITH (livre)


Bilan(s) de l'Année 2011

Samedi 31 décembre 2011 à 16:09

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Avertanis.jpgujourd'hui est le jour des bilans sur la blogosphère. Je pourrais vous donner mon bilan personnel (mais je ne préfère pas y penser parce que ça a tendance à me déprimer), je pourrais vous donner les chiffres des livres lus cette année (mais mon bilan annuel, je le fais en plein milieu de l'été, depuis 3 ou 4 ans, je ne vais pas changer maintenant). Je vais donc juste profiter de la journée pour remercier, encore et toujours, mes plus fidèles lecteurs, mes commentateurs bavards, mes visiteurs réguliers et occasionnels et tous les gens qui me font confiance (les lecteurs qui acceptent de troquer des livres avec moi, les blogueurs qui acceptent de swaper avec moi, les maisons d'édition qui m'envoient des livres en partenariat, les auteurs qui passent parfois par ici, les forums et sites qui supportent mon bavardage,...). Bref, merci.

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Lvertclair.jpg'année a été une nouvelle fois riche en découvertes. Les challenges ont été nombreux, rarement réussis mais toujours effectués dans la bonne humeur et les lectures communes n'ont pas toujours été respectées ; mais je retiens surtout le bonheur du partage et de la découverte. Des résolutions pour cette nouvelle année qui commence : peut-être ralentir un peu sur les partenariats et comités de lecture, car même si je prends énormément de plaisir à faire ces lectures particulières, je me surprends parfois à "angoisser" de ne pas rendre la fiche de lecture dans les temps. Ma PAL est assez grosse comme ça, je vais donc réduire un peu toutes ces choses-là. En parlant de PAL, 2012 sera placée sous le même signe que toutes les années précédentes (tenter vaillamment de la faire baisser !) et, comme toutes les précédentes, verra ma PAL augmenter inlassablement, malgré tous mes efforts. Cependant, j'ai bien envie de me lancer un challenge personnel (et pourquoi pas, vous en faire profiter et lancer mon premier challenge ?) visant à écumer un peu cette vieille PAL qui m'insupporte (certains livres attendent d'être lus depuis 2002/2003... 10 ans à prendre la poussière, faut pas exagérer !). En 2012, je lance aussi mon nouveau rendez-vous mensuel. J'espère qu'il vous plaira, qu'il aura du succès et surtout... que je tiendrai le cap !




Petit bilan des challenges finissant ce jour...
Ta PAL est grosse... Alors là... C'est tellement catastrophique que j'ai presque arrêter de faire le compte en milieu d'année... J'ai commencé l'année 2011 avec 268 livres dans ma PAL et je la termine avec... 360 ! Soit 92 livres de plus ! Le but premier était évidemment de la faire baisser... Vous pouvez me jeter des tomates, je le mérite. Ferai-je mieux en 2012 ? Vous n'y croyez pas n'est-ce pas ? Moi non plus.
Challenge 26 livres / 26 auteurs. Bilan mitigé pour celui-ci car j'ai lu 16 titres sur 26. J'étais vraiment très très bien partie puisque j'ai atteint ce score en 6 ou 7 mois... Et puis ensuite, plus rien ! En un an, les priorités de lecture changent énormément...
Les Baby Challenges 2011. J'ai fait un bilan sur la présentation des Baby 2012.

En 2012, je poursuis...
Le Challenge Read in English qui prendra fin le 6 mai 2012. J'avais dit que je lirais plus en anglais mais pour le moment je n'ai lu que... 3 titres dans la langue de Shakespeare ! J'espère améliorer le score d'ici mai.
Le Challenge Littérature Jeunesse / YA qui prendra fin le 20 septembre 2012. Sans doute un des challenges les mieux réussis dans mon passé de blogueuse challengeuse acheteuse littéraire... Déjà 16 livres lus sur 20. Je vais peut-être encore changer de palier d'ici la date finale...
Le Challenge Chefs-d'oeuvre de la SFFF. La durée est illimitée alors je prends mon temps. Pour le moment, 4 titres lus sur 10.

Et je commence...
Le Challenge ABC - Littérature de l'Imaginaire qui prendra fin le 31 décembre 2012. Le but, faire mieux que le score de l'année 2011 (16/20).
Les Baby Challenges 2012. Même principe que l'an dernier, jusqu'au 31 décembre 2012. Ma mission si je l'accepte : ne pas me prendre la tête et faire encore plus de belles découvertes qu'en 2012... et rafler quelques médailles !





http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Jvertfluo.jpg'envisage, comme je le disais en introduction, de me lancer dans un challenge personnel que j'ouvrirai peut-être à tout le monde. L'idée générale sera de se débarrasser des plus vieux livres de ma PAL (j'ai choisi de compter les livres entrés dans ma PAL en 2007 et avant... ce qui fait déjà un bon paquet de bouquins !) pour faire de la place aux nouveaux qui ne manqueront pas d'arriver en 2012. Si le challenge fonctionne, je continuerai peut-être chaque année. Si l'idée vous séduit, n'hésitez pas à me le dire, ça me motivera à lancer concrètement le challenge et à rédiger une présentation "officielle".




Bonne année 2012 à tous ! Merci pour votre fidélité !

Petite soeur, mon amour de Joyce Carol OATES

Jeudi 15 décembre 2011 à 9:29

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Livres/petitesoeurmonamourjpg.jpg
Petite soeur, mon amour

de
Joyce Carol OATES
(Opération Libfly)
Points,
2011, p. 735

Première Publication : 2008


Pour l'acheter : Petite soeur, mon amour





Merci à
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Maisonsdedition/libflylogo.jpg
et aux éditions
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Maisonsdedition/logopointsjpeg.jpg



Joyce Carol Oates, née le 16 juin 1938 à Lockport (État de New York) est une poétesse et romancière américaine. Depuis 1964, elle publie des romans, des essais, des nouvelles, du théâtre et de la poésie. Au total plus de soixante-dix titres. Elle a aussi écrit plusieurs romans policiers sous les pseudonymes de Rosamond Smith et de Lauren Kelly.

 
Les Chutes




http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monresume.jpg
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Srosefushia.jpgkyler, 19 ans, junkie, revient sur son passé et notamment sur la triste histoire de sa jeune sœur de trois ans sa cadette, née Edna-Louise, devenue Bliss à l’âge de 4 ans pour le bien fondé de sa carrière, retrouvée morte assassinée dans la chaufferie familiale quelques jours après ses sept ans.
Entouré d’une mère obsédée par son physique et la renommée de sa fille et d’un père toujours absent, Skyler le petit boiteux jalouse cette petite sœur tant adulée… au point de la tuer ?


http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monavis.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Dgrismoyen.jpgeuxième et dernier titre reçu lors de la dernière opération Libfly dédiée aux éditions Points et Point2 et deuxième titre de Joyce Carol Oates. J’en profite pour remercier une nouvelle fois Libfly, Points et Point2 pour l’envoi des livres.
En fait, j’ai entamé Petite sœur, mon amour bien avant Les Chutes mais, peinant à tourner les pages, j’ai fait une grosse pause. Résultat, j’ai mis un mois avant de parvenir à la 735ème page de Petite sœur, mon amour. Généralement, le temps de lecture est un bon indicateur d’engouement mais dans ce cas-là, malgré presqu’un mois pour en venir à bout, je ne peux pas dire que j’ai détesté. Non. Le texte est loin d’être inintéressant, il est juste particulièrement dense et « pesant ». Et, comme Les Chutes de la même auteure, il restera un bon moment dans mon esprit !
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Le sous-titre - « L’histoire intime de Skyler Rampike » - annonce la couleur, nous voilà en présence de 735 pages issues du journal intime d’un jeune homme. Mais pas n’importe quel jeune homme, un junkie de 19 ans. Autant vous dire que la narration est à l’image de son narrateur : parfois embrouillée, souvent lapidaire, exclusivement à la troisième personne du singulier. Et oui, Skyler parle du Skyler du passé en utilisant le « il », comme si l’enfant boiteux et réservé et plus tard l’adolescent isolé et perturbé, étaient deux autres lui complètement détachés. Alors oui, Joyce Carol Oates se met avec brio dans la peau d’un junkie paumé - et je la félicite pour la réussite de l’entreprise - mais sur 735 pages, c’est parfois très lourd, assez suffocant et souvent dérangeant.
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Ajoutez à cela une intrigue plutôt « contemplative » comme pour Les Chutes, et vous comprenez qu’il fut parfois difficile de tourner les pages de Petite sœur, mon amour. Finalement, la découverte du coupable du meurtre de la petite Bliss passe au second plan, on veut juste savoir ce qu’il est advenu de Skyler et accessoirement de ses deux parents, après la mort de la petite patineuse.
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Divers3/petitesoeurmonamourquatriemedecouverture-copie-1.jpgJoyce Carol Oates s’en sort particulièrement bien pour brosser le portrait de ses personnages et ne se contente pas de leur enveloppe, elle va creuser en profondeur.
On suit donc, à travers le témoignage de Skyler, l’évolution de cette mère obsédée par la carrière et la réussite de sa fille, profitant de la mort de celle-ci pour monter un véritable business autour de l’image de la petite star ; ou l’évolution de ce père volage, absent, un brin macho, complètement en dehors du circuit familial. A travers les yeux de Skyler, on découvre également le quotidien de cette petite fille obligée d’aller chez le coiffeur et de recevoir des piqures (pour améliorer ses performances, sa santé, sa vitalité,…) toutes les semaines, contrainte de porter une gouttière toutes les nuits pour avoir des dents parfaites ou des costumes de scène ridicules pour attirer l’attention et la sympathie du public essentiellement féminin. Une petite fille seule, n’arrivant pas à retenir les leçons qu’essayent de lui enseigner ses professeurs successifs, faisant encore pipi au lit à 6 ans ; victime de l’obsession folle de sa mère et de l’absence de son père. Skyler, quant à lui, petit garçon impuissant, voit sa petite sœur qu’il aime subir les traitements de ses parents et la jalouse souvent, délaissé dans son coin, lui, le petite garçon grimaçant et sans ami.
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A travers cette histoire - apparemment tirée d’un fait divers réel -, Joyce Carol Oates revient sur cette Amérique éprise de gigantisme, amoureuse du paraître et des faux-semblants, détruite par le besoin de luxe et de célébrité.
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Comme dit un peu plus haut, c’est dense, assez suffocant et dérangeant mais évidemment, loin d’être inintéressant. Certains passages sont assez longs (la montée de Bliss dans le monde du patinage par exemple) et l’action est quasi inexistante (j’ai en revanche bien aimé le passage relatant l’histoire d’amour adolescente de Skyler), ce qui rebutera sans doute quelques lecteurs.
Joyce Carol Oates possède une narration et un style particuliers qui appellent les extrêmes : soit on adhère, soit non. Si c’est non, il vaut sans doute mieux passer à autre chose (c’est la même chose jusqu’au bout, vous ne vous mettrez pas à aimer au bout de 300 pages) ; en revanche, accrochez-vous quand même un tout petit peu plus que les dix premières pages (il faut le temps de se mettre dans le bain) car c’est peut-être particulier mais Joyce Carol Oates vaut tout de même le coup d’être lu au moins une fois.


Les Petits [ + ] : Joyce Carol Oates réussit brillamment à se mettre dans la peau d’un jeune junkie paumé. L’auteure brosse des portraits complexes et approfondis. Un témoignage de la folie du luxe, de la renommée et du paraître si propre aux Etats-Unis. Une mise en page soignée (beaucoup d’efforts avec des effets intéressants : côté « journal », format « lettre »,…).
Les Petits [ - ] : Quelques passages assez longuets (au début surtout). C’est très dense et met mal à l’aise, ce n’est pas une lecture détente...

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