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L'Insoutenable légèreté de l'être
de
Milan KUNDERA

Folio,
2011, p. 476

Première Publication : 1984


Pour l'acheter : L'Insoutenable légèreté de l'être




Milan Kundera (né le 1er avril 1929 à Brno, alors en Tchécoslovaquie) est un écrivain de langues tchèque et française. Il a obtenu la nationalité française le 1er juillet 1981.

Il a reçu le prix Médicis étranger en 1973 (pour son roman La vie est ailleurs), le Prix de Jérusalem en 1985, le Prix Aujourd'hui en 1993 (pour son essai Les Testaments trahis), le Prix Herder en 2000, le Grand prix de littérature de l'Académie française pour l'ensemble de son œuvre en 2001 et le Prix mondial Cino Del Duca en 2009. Son nom a été fréquemment cité sur les listes du Prix Nobel de littérature.

Wikipédia.



http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Resume.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Lmarron.jpg'Insoutenable légèreté de l'être traite de plusieurs thèmes, et place, au centre de tout, des personnages purement fictifs incarnant de grandes idées. Parmi eux, Tomas se cherche sous son double masque de libertin et d'amoureux passionné, alors que Tereza, la plus morale du livre, brigue l'amour pur, et que Sabina incarne la légèreté.



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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Overtkaki.jpgn m’a offert L’Insoutenable légèreté de l’être il y a quelques semaines, me vantant grandement les mérites de ce livre. Comme je suis curieuse et obéissante, je me suis vite lancée dans la lecture, pressée de me faire mon propre avis sur ce titre qui semble séduire la majorité…
Difficile de rédiger cet avis un mois après ma lecture (il FAUT que je cesse de faire autant traîner les choses !) car mes souvenirs sont vraiment minces (pour ne pas dire inexistants… hhhmmm hhhmmm). Je sais juste que je suis sortie de ma découverte assez mitigée mais plutôt positivement intriguée puisqu’avec l’intention de relire ce titre dans quelques années, après avec « vécu » un peu plus.
Je pense qu’il s’agit effectivement d’un titre qu’il est bon d’avoir lu au moins une fois dans sa vie (pour sa culture générale, pour se poser quelques questions ou juste si vous vous ennuyez) mais je ne suis en revanche pas persuadée qu’il mérite tous les éloges que j’ai pu entendre/lire jusque là…
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Bien incapable de vous faire un "résumé" construit et intelligent, il faudra vous contenter de celui trouvé au hasard d’internet (merci Google !). Retenez surtout que l’on suit les aventures de quatre personnages : les deux principaux - Tomas et sa femme Tereza - et deux autres qui viennent se greffer aux premiers - Sabina la maîtresse de Tomas et Franz son amant -.
Surfant entre le roman (lorsqu’il nous fait le récit des aventures des quatre figures précédemment citées) et l’essai philosophique (lorsque le narrateur prend la parole et expose des théories générales), Kundera revient sur le thème de l’Amour perçut comme quelque chose d’obligatoirement « lourd » par certains (Tereza et Franz) ou au contraire emprunt de légèreté (Tomas et Sabina). Grâce à ses quatre personnages, l’auteur offre quatre approches différentes : Tomas le libertin profondément amoureux de Tereza, Tereza la jalouse possessive, Sabina l’artiste tenant trop à sa liberté et Franz le mari qui, ayant une aventure avec Sabina, renonce à tout pour elle…
Si j’ai apprécié suivre l’histoire du couple principal (Tomas/Tereza) et les réflexions de Kundera sur le sujet, je n’ai en revanche, pas du tout été intéressée par les aventures du second couple (Sabina/Franz) que j’ai bien vite oubliées.
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/milankundera.jpgDe cette lecture, je retiens quelques réflexions et passages qui m’ont paru pertinents : par exemple lorsque le narrateur annonce que l’homme (Tomas) peut coucher avec plusieurs femmes (il est libertin) mais ne peut dormir qu’avec une seule (Tereza, l’unique femme qu’il aime) car ce qui compte c’est le sommeil partagé ; ou encore les remarques sur les hasards de la vie comparée à une partition de musique et le côté cyclique de l’existence (et non linéaire)… Quelques petites choses comme ça, intercalées entre deux chapitres de pur récit (souvent là pour illustrer les idées avancées dans les chapitres plus « philosophiques »).
En revanche, le délire de l’auteur sur le Kitsch et la Merde, je n’ai absolument rien compris et ça ne m’a pas intéressée le moins du monde… Je sais que d’autres ont adhéré à ces passages, donc ne vous fiez pas - uniquement - à mon jugement.
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De toute façon, je ne suis pas très bon juge lorsqu’il s’agit de textes plus « savants » car personnellement, j’aime lire pour me détendre et ne lis quasiment que des fictions. Dès qu’un texte se veut plus philosophique (et souvent pédant, il faut l’avouer), ça me gonfle et je décroche. Honte à moi d’opter pour ce comportement et de me contenter de lire la littérature dite de « divertissement », mais j’assume.
Cela dit, il faut reconnaître que même si certains passages m’ont carrément ennuyée (ou m’ont paru incompréhensibles, cf quelques lignes plus haut au sujet du Kitsch), j’ai trouvé l’ensemble relativement abordable. La lecture demande parfois un petit effort de réflexion mais ce n’est pas non plus imbuvable, comme je pouvais le redouter ; vous pouvez y aller.
Autre petite précision qui m’a aidée à avoir un rythme de lecture soutenu : les chapitres sont généralement excessivement courts (parfois une seule page) ce qui permet des pauses régulières, une lecture rapide et qui évite  donc au lecteur de se noyer dans des réflexions philosophiques de 20 pages sans interruptions ou alinéas…
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Outre le thème de l’Amour, du Kitsch et de l’Existence, Kundera offre également, avec L’Insoutenable légèreté de l’être, une vision de la République Tchèque à un moment clef de son Histoire (aux alentours de 1968/1969), alors qu'elle se fait envahir par la Russie. Bon, personnellement, je ne connais absolument rien à l’Histoire des pays de l’Est donc suis bien incapable de vous dire si le titre de Kundera a un quelconque intérêt de ce côté-là. A part m’apprendre que la République Tchèque a connu quelques « vagues » à ce moment-là, je ne retiens rien d’autre. Mais j’avoue que j’étais plutôt dissipée pendant cette lecture…
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Que dire de plus ? Je ne sais pas. Mon avis est déstructuré et n’apporte pas grand-chose, et je m’en excuse. Retenez simplement que certaines réflexions apportées par Kundera valent le coup et que l’ensemble est plutôt abordable pour les lecteurs qui, comme moi, n’ont pas l’habitude de lire des « essais philosophiques » (l’avantage de l’alternance des chapitres - courts -, tantôt dédiés au récit des aventures des quatre personnages principaux, tantôt dédiés aux remarques plus générales du narrateur).
J’ai cru comprendre qu’une adaptation (avec Juliette Binoche notamment) avait vu le jour il y a quelques années ; quelqu’un l’a vu ? Vous me la conseillez ?


Les Petits [ + ] :  Quelques réflexions sur l’Amour, l’Existence,… intéressantes et marquantes. L’alternance des chapitres de pur récit et plus « philosophiques » rend l’ensemble plus abordable. Les chapitres sont très courts (parfois une seule page) ce qui offre un rythme soutenu et la possibilité de faire des pauses fréquentes. Un livre qui appelle une relecture après avoir « vécu » quelques années de plus.
Les Petits [ - ] : Absolument rien compris au délire sur le Kitsch et la Merde… Finalement pas si inoubliable que ça (vu ce que je retiens, un mois après ma lecture…)…

Les Chutes de Joyce Carol OATES

Samedi 3 décembre 2011 à 19:19

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Livres/leschutes.jpgLes Chutes
de
Joyce Carol OATES
(Opération Libfly)
Point2,
2011, p. 992

Première Publication : 2004


Pour l'acheter : Les Chutes




Merci à
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et aux éditions
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Maisonsdedition/point2.jpg

Joyce Carol Oates, née le 16 juin 1938 à Lockport (État de New York) est une poétesse et romancière américaine. Depuis 1964, elle publie des romans, des essais, des nouvelles, du théâtre et de la poésie. Au total plus de soixante-dix titres. Elle a aussi écrit plusieurs romans policiers sous les pseudonymes de Rosamond Smith et de Lauren Kelly.



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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Agrisfonce.jpgriah, vieille fille trentenaire (oui, dans les années 50, pas mariée à 30 ans c’était plutôt mauvais…), a enfin trouvé, à l’aube de la seconde moitié du XXème siècle, un homme qui veut d’elle et qui satisfait ses parents. Alors que les deux jeunes mariés ont échangé leurs vœux moins de 20 heures plus tôt, l’époux est porté disparu. La mariée passe les sept jours suivants de sa lune de miel, seule, dans un état second, refusant d’accepter l’inévitable : après sa nuit de noces, le mari dégoûté s’est jeté du haut des Chutes du Niagara. Le corps repêché, Ariah capitule, elle est « la Veuve blanche des Chutes ».
Quelques semaines plus tard, elle se lance corps et âme dans une relation avec Dirk Burnaby, avocat rencontré lors de la tragédie. Ce second mariage la transforme et l’épanouit, mais l’angoisse persiste : elle est damnée. Pour s’attacher cet époux qu’elle est persuadée perdre tôt ou tard, elle fait tout pour avoir des enfants…


http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monavis.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Ivertkaki.jpgl y a quelques semaines, Libfly appelait les lecteurs pour une opération autour de titres édités chez Points et Point2. Après un rapide coup d’œil, rien ne me tentait vraiment mais je me suis quand même laissée tenter par les deux livres de Joyce Carol Oates proposés. De cette auteure, je n’avais qu’une vague idée, me la représentant comme une de ces auteures contemporaines américaines qui ont du succès ici et outre-Atlantique mais qui restent très floues pour moi. Je n’avais jamais eu l’occasion de tester la plume de la Dame, c’était le moment où jamais de réduire mon inculture !
En recevant Petite sœur, mon amour et Les Chutes, je me suis tout de suite tournée vers le premier titre, plus inspirée par le résumé. Malheureusement, après plus de 200 pages, la pause s’est révélée indispensable. J’ai donc commencé ce « petit » Point2 et, contre toute attente, contrairement à Petite sœur, mon amour, Les Chutes a eu l’effet escompté puisqu’il m’a mené au bout de ses 992 pages.
Difficile de mettre des mots sur cette expérience de lecture. Ai-je aimé ? Sincèrement, je n’en sais rien. Je reconnais à Joyce Carol Oates un talent certain pour créer des atmosphères particulières et pour traiter ses personnages dans le détail mais finalement, après 992 pages, qu’ai-je retenu ?
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Avec Les Chutes, point d’intrigue policière, de suspense insoutenable, d’actions à toutes les pages,… non. Juste l’histoire d’une femme et de sa famille, étendue sur 28 années (1950 - 1978). Ce « manque » plapable de fil conducteur peut déstabiliser et je suis la première à m’être demandée en tournant la 992ème page : « Oui, et alors ? Tout ça pour ça ?! ». En prenant un peu de recul et en réfléchissant un peu à cette lecture, je me suis rendue compte que la force du texte de Joyce Carol Oates n’est pas dans l’intrigue mais dans sa façon de traiter ses personnages. C’est un texte très contemplatif, j’imagine qu’on pourrait le classer du côté des « romans psychologiques » (si une telle dénomination existe). On pourrait craindre l’ennui mais l’auteure amène si bien les choses que ce n’est pas le cas et on se surprend à atteindre la 992ème page sans vraiment s’en être rendu compte.
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/Joycecaroloates.jpgLa figure principale des Chutes est donc Ariah, cette « Veuve blanche » étrange, silencieuse, un peu comme une apparition fantomatique dont tout part. Sous ses airs de petite femme rousse fragile, elle cache une part d’ombre qui impressionne et effraie son entourage. Si je n’ai jamais compris sa façon d’être et d’agir, ce besoin de se complaire dans sa fatalité et donc, si je n’ai jamais réussi à m’attacher à elle, je félicite tout de même Joyce Carol Oates pour ce portrait marquant ; nul doute qu’Ariah la pianiste damnée restera dans mes pensées.
Dirk Burnaby, le second époux, m’a fait l’effet d’un auto-stoppeur. Entrant dans l’histoire à un moment donné, faisant un bout de chemin avec l’héroïne - sans jamais vraiment être bien présent -, repartant dans le paysage quelques centaines de pages plus loin. Si son existence est indispensable pour le bien fondé de certains éléments (à commencer par les trois enfants et leur apprentissage de la vie), il m’a semblé n’être qu’un maillon de la chaîne : indispensable mais bien vite oublié.
Les trois enfants que l’on apprend à connaître plus longuement dans le dernier tiers du texte, tentent tant bien que mal de se construire entre un père disparu et une mère distante. Chandler l’aîné mal-aimé, Royall le magnifique et Juliet la cadette sur laquelle reposait tous les espoirs d’Ariah. Trois enfants, trois destinées marquées par les Chutes du Niagara.
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Les chutes, parlons-en. Elles donnent son titre à ce livre et son atmosphère lourde, oppressante. Même si l’auteure ne rappelle pas constamment leur présence, elles sont bel et bien là, dans notre esprit, tourbillonnantes, impressionna antes, fascinantes, dérangeantes… Autant dire que si un jour, par le plus grand des hasards, je me retrouve près des Chutes du Niagara (pas à l’occasion de ma lune de miel, hors de question après cette lecture !), je ne manquerai pas de me souvenir de l’écrit de Joyce Carol Oates
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Dernier point, positif qui plus est : la plume (ou la traduction, puisque je me base sur celle-ci). Difficile de décrire cet aspect du livre avec des mots simples. Le style de Joyce Carol Oates est particulier. Etouffant, oppressant, poignant. On s’imprègne facilement de l’atmosphère, des personnages et de leur destinée, d’autant plus que l’auteure décide de multiplier les points de vue et de les alterner. On glisse progressivement de la vision d’Ariah à celle de sa fille Juliet en passant par tous les protagonistes qui se sont trouvés entre elles : le premier époux suicidé, le second tué, les deux autres enfants,… L’histoire est la même mais grâce au changement de point de vue, certains éléments se trouvent éclairés d’un jour nouveau. Ainsi, pendant les 28 ans qui s’écoulent dans ces 992 pages, le lecteur est témoin de la vie de cette famille bien particulière, fondée sur un suicide au sommet des Chutes du Niagara
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Je termine la rédaction de cet avis et la question persiste : ai-je aimé cette lecture oui ou non ? Et bien, je n’ai toujours pas la réponse mais suis persuadée que cette découverte de Joyce Carol Oates marquera ma vie de lectrice. Merci donc à Libfly et à Point2 pour cette expérience hors du commun !


Les Petits [ + ] :  Le traitement des personnages à la limite du « roman psychologique ». L’atmosphère oppressante et étouffante des chutes qui n’a quitté ma lecture à aucun moment. Le style de Joyce Carol Oates est très particulier mais percutant et marquant. Le format Point2 me séduit pour la deuxième fois !
Les Petits [ - ] : Point d’intrigue haletante ici, c’est plutôt contemplatif ; je pense donc que certains pourront ne pas adhérer et trouver le temps long. C’est une lecture dense et oppressante, pas des plus indiquées si vous avez déjà le moral bas.




http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Ekaki.jpgn ce qui concerne le format Point2 (puisqu’il faut bien en parler un peu), je le testais pour la deuxième fois avec Les Chutes et les premières impressions - positives -, évoquées à la lecture dans le même format de La Route de Cormac McCarthy, sont confirmées.
J’apprécie beaucoup le livre en tant qu’objet pour son côté pratique : il est léger, il ne prend pas de place (idéal dans la poche de ma veste lorsque je prends les transports en commun), il n’est pas épais malgré les presque 1000 pages… Le petit défaut - outre son prix - est peut-être la tendance qu’ont les feuilles (très fines, il s’agit de papier « Bible ») à se coller entre elles, alors avec mes gros doigts… mais franchement, ce n’est qu’un détail qui ne fait pas le poids face à tous les autres aspects positifs qu’apporte le format Point2 !

Stupeur et tremblements de Amélie NOTHOMB

Lundi 7 novembre 2011 à 18:19

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Stupeur et tremblements

de Amélie NOTHOMB


Le Livre de Poche,
2008, p. 187

Première Publication : 1999


Pour l'acheter : Stupeur et Tremblements



Amélie Nothomb, née le 13 août 1967, est une écrivain belge de langue française.

Depuis 1992, elle publie chez Albin Michel un livre par an soit dix-neuf romans à ce jour. Avec une régularité notoire : "Tous les ans, à la rentrée, il y a deux événements majeurs : les vendanges et la sortie du Nothomb. Cette année, le raisin est en avance, mais l'Amélie est à l'heure". Ses écrits sont traduits dans trente-sept langues à travers le monde.

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Quatriemedecouverture.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Abordeau.jpgu début des années 90, la narratrice est embauchée par Yumimoto, une puissante firme japonaise. Elle va découvrir à ses dépens l'implacable rigueur de l'autorité d'entreprise, en même temps que les codes de conduite, incompréhensibles au profane, qui gouvernent la vie, sociale au pays du Soleil levant. D'erreurs en maladresses et en échecs, commence alors pour elle, comme dans un mauvais rêve, la descente inexorable dans les degrés de la hiérarchie, jusqu'au rang de surveillante des toilettes, celui de l'humiliation dernière.



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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Lbordeau.jpg'avantage des titres d'Amélie Nothomb c'est qu'ils se lisent très rapidement ; c'est la raison pour laquelle j'avais choisi Stupeur et tremblements lors du Read-A-Thon d'il y a deux semaines.
Entre cette auteure et moi, ça passe ou ça casse mais plus je découvre ses différents livres et plus je tends à l'apprécier. Stupeur et tremblements, neuvième ouvrage publié de la Dame - cinquième titre que je lis - a été une vraie bonne surprise qui me réconcilie presque définitivement avec elle.
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Avec ces 187 pages, Amélie Nothomb signe une autobiographie. Née de parents belges au Japon où elle a passé les premières années de sa vie, elle y retourne une fois ses diplômes en poche, attirée par ses souvenirs d'enfant, convaincue de la beauté du pays et de la culture nippone.
Je ne sais jusqu'où l'on peut voir l'autobiographie et à partir de quel point commence le côté romancé/fantasmé ; mais dans tous les cas, j'ai aimé suivre les aventures de la jeune Amélie-san qui, en tentant de faire de son mieux, enchaîne les boulettes. Je ne sais pas si ce témoignage offre une image véridique du monde du travail nippon - avec ses codes et sa rigueur - mais en tout cas, il reflète assez bien l'image que j'en avais avant cette lecture.
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Divers3/stupeurettremblementsadaptation.jpgCôté intrigue, c'est plutôt simple : on suit la "progression" de la narratrice pendant un an, dans cette grande société japonaise. De ses débuts à la photocopieuse et au café à son dernier poste de "dame pipi", Amélie côtoie successivement tous ses supérieurs et les découvre tous différents.
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Malgré les nombreuses humiliations, elle ne baisse jamais les bras car ne veut pas perdre son honneur, honte suprême au pays du soleil levant. Elle nous narre ses "exploits" avec authenticité et surtout, avec énormément d'humour. C'est d'ailleurs ce point-là que je retiens essentiellement après ma lecture car si l'intrigue n'est pas passionnante, Amélie Nothomb fait preuve de beaucoup d'ironie. C'est mordant ; j'apprécie.
Inutile de préciser que l'auteure/narratrice utilise la première personne du singulier, autobiographie oblige ; le lecteur se sent d'autant plus concerné par la courte aventure hors du commun d'une auteure hors norme dans un pays aux coutumes bien particulières.
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Une adaptation a apparemment été tournée en 2003 (merci Wikipedia pour l'information) et a même reçu quelques prix. Sylvie Testud incarne Amélie-san et a appris à prononcer le japonais pour l'occasion ; j'ai bien envie de jeter un œil là-dessus. Quelqu'un l'a vu ?


Les Petits [ + ] : Une autobiographie d'Amélie Nothomb c'est l'occasion d'en apprendre plus sur un épisode original de la vie de cette auteure atypique. C'est également l'occasion de découvrir l'envers du décor des grandes firmes japonaises (même si je me doute que tout n'est pas véridique). L'humour et l'ironie mordante de l'auteure. C'est court et se lit vite, comme d'habitude avec Amélie Nothomb.
Les Petits [ - ] : Pas sûre que l'image du monde du travail nippon donnée ici soit véridique ; attention de ne pas en faire un témoignage absolu.


Dracula, Francis Ford COPPOLA

Jeudi 3 novembre 2011 à 21:21

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Dracula

1992, 2h03

d'après Dracula de Bram STOKER



Réalisé par Francis Ford COPPOLA

Avec : Gary Oldman (Dracula),
Winona Ryder (Mina / Elisabeta),
Anthony Hopkins (Van Helsing),
Keanu Reeves (Jonathan),
Sadie Frost (Lucy),
...


> Fiche IMDb <



Pour l'acheter : Dracula





http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Synopsis.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Egrisfonce.jpgn 1492, le prince Vlad Dracul, revenant de combattre les armées turques, trouve sa fiancée suicidée. Fou de douleur, il défie Dieu, et devient le comte Dracula, vampire de son état. Quatre cents ans plus tard, désireux de quitter la Transylvanie pour s'établir en Angleterre, il fait appel à Jonathan Harker, clerc de notaire et fiancé de la jolie Mina Murray. La jeune fille est le sosie d'Elisabeta, l'amour ancestral du comte...


http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monavis.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Dgrisfonce.jpgepuis quelques années, le vampire - roi des créatures de la nuit - est à la mode, impossible de le nier. Bien avant les vampires scintillants de Stephenie Meyer ou les vampires torturés d’Anne Rice, la plus grande figure du genre est née sous la plume de l’irlandais Bram Stoker en 1897 : Dracula.
Après de nombreux films (en noir et blanc) le mettant en scène, c’est en 1992 que Francis Ford Coppola se lance dans l’adaptation de ce mythe… Alors, entreprise réussie ? Rendu fidèle ? Zoom sur ce film, interdit au moins de 12 ans lors de sa sortie en salle, aujourd’hui devenu un grand classique du genre…
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Pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire, sachez qu’avant de narrer les aventures du prince des vampires, l’œuvre de Bram Stoker met avant tout en avant l’histoire de Mina et Jonathan, deux jeunes amoureux qui souhaitent se marier dans le Londres de la fin du XIXe siècle. Malheureusement, le jeune homme - clerc de notaire - est envoyé en Transylvanie pour régler une affaire immobilière avec un certain Comte Dracula. De son côté, Mina passe du temps avec sa riche amie Lucy. Alors que Jonathan comprend qu’il est prisonnier dans le château du Comte, ce dernier voyage vers l’Angleterre où des évènements plus étranges les uns que les autres font leur apparition : un loup s’échappe du zoo, des tempêtes inattendues se lèvent et surtout… Lucy semble atteinte d’une maladie du sang bien inquiétante…
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Adaptations/ryderoldman.jpgSi l’adaptation proposée par Francis Ford Coppola respecte l’ambiance gothique et le mythe du vampire (capable de nombreuses transformations et possédant des pouvoirs extraordinaires) du roman d’origine, il y ajoute un élément totalement absent du texte de Bram Stoker et en fait la clef de sa production : « L’Amour est éternel ». Vous pouvez chercher, aucun signe d’histoire d’amour pour le prince des vampires dans l’écrit de 1897... Il faut croire que Coppola a eu une bonne intuition quand on sait aujourd’hui le succès des amours vampiriques impossibles…
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Une fois ce parti pris accepté, il n’y a plus qu’à se laisser porter par le film où évoluent d’excellents acteurs, à commencer par Monsieur Gary Oldman dans le rôle principal (ceux ayant grandi avec Harry Potter reconnaîtront peut-être le visage d’un certain Sirius Black…). Subissant de nombreuses transformations (merci les heures de maquillages), l’acteur nous offre un Dracula charismatique et marquant (quelle classe avec son haut de forme et ses petites lunettes rondes teintes en bleu !). D’autres grands noms ont été appelés pour lui donner la réplique : Winona Ryder dans le rôle de la naïve Mina, Keanu Reeves dans celui de Jonathan le fiancé et bien sûr Anthony Hopkins pour incarner le très célèbre chasseur de vampires, Van Helsing. Si la prestation de Winona Ryder n’est pas transcendante, elle reste une Mina acceptable (en revanche, fuyez la version française, le doublage de sa voix est atroce !). Entre son rôle de Danceny dans Les Liaisons dangereuses (de Stephen Frears) et celui de Jonathan ici, Keanu Reeves gagne, au début des années 90, les rôles de benêts de service… mais il faut avouer que cela lui sied plutôt bien. Quant à Anthony Hopkins, nul besoin de vanter son talent et son charisme, il reste le personnage secondaire le plus marquant du film… Les autres acteurs, plus ou moins importants pendant les deux heures de l’adaptation, remplissent leur rôle ; notons en particulier l’actrice qui incarne Lucy la dévergondée (Sadie Frost), rousse pour l’occasion, évidemment.
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Si les effets spéciaux ont aujourd’hui un peu vieilli, cette adaptation du mythe est esthétiquement intéressante et intelligente. Liées à une bande originale savamment orchestrée par Wojciech Kilar, les scènes à l’intérieur du château de Dracula ou dans le Londres gris de la fin du XIXe siècle, prennent toute leur ampleur.
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Sans aller jusqu’à « faire peur », cette adaptation offre une atmosphère lourde de tensions (sexuelles notamment… et oui, le vampire n’est pas une créature végétarienne chaste, à l’origine !) et quelques sursauts d’angoisse ; sans compter sur un bon aperçu de l’histoire de Dracula. Une bonne mise en bouche pour un soir comme Halloween…
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Quant au mythe du vampire, nul doute qu’il fasse encore couleur beaucoup d’encre, la littérature de ces derniers mois en est la preuve… et la dernière comédie musicale de Kamel Ouali, le témoin que les choses ne sont pas prêtes de s’arrêter… mais est-ce toujours une bonne chose ?




 
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Le Cercle littéraire des amateurs
d'épluchures de patates

de
Mary Ann SHAFFER
et Annie BARROWS

(Lecture Commune,
Baby Contemporain - 7/20)

NiL Editions,
2010, p. 395

Première Publication : 2008



Pour l'acheter : Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates





Mary Ann Shaffer, de son nom complet Mary Ann Fiery Shaffer, née en 1934 à Martinsburg, en Virginie-Occidentale, aux États-Unis, et morte en février 2008, est une écrivaine américaine auteur d'un roman épistolaire Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates, qu'elle a achevé avec l'aide de sa nièce Annie Barrows quand sa santé est devenue défaillante.

Wikipedia.



L'Avis des autres Participants : Aurélie - Bavardelik - Calieb - Cerisia - Elise - Ethernya - Folfaerie - Marmotte - Maxo0 - Mia - Taylor - Tigrouloup





http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monresume.jpg
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Evertclair.jpgn ce début d’année 1946, Juliet, jeune auteure anglaise trentenaire cherche un nouveau sujet pour son futur livre alors que son recueil d’articles signés sous le pseudonyme Izzy Bickerstaff est un franc succès. Elle reçoit la lettre d’un certain Dawsey Adams, habitant de l’île anglo-normande de Guernesey qui lui demande l’adresse d’une librairie londonienne pour commander d’autres titres de l’écrivain Charles Lamb, auteur qu’il a découvert grâce à un ancien exemplaire ayant appartenu à Juliet.
Une correspondance amicale s’instaure entre eux et la jeune femme découvre petit à petit la vie des habitants de l’île et l’existence de leur cercle littéraire qui a permis à plusieurs de ses membres de mieux vivre l’horreur de la guerre et de découvrir le plaisir de lire…




http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monavis.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Cvertclair.jpge livre au titre si atypique a connu un grand succès ces dernières années. Je n’avais absolument aucune idée de ce que pouvait être l’histoire, je savais juste que le format était épistolaire ; mais pour tout vous avouer, c’est vraiment le titre à rallonge et surtout le mot « patates » (vous connaissez beaucoup de livres qui ont ce mot dans leur titre ? Et qui plus est, associé à celui de « littéraire » ?) qui m’a décidée. Le destin a fait le reste puisque j’ai eu la chance de le recevoir en troc et qu’une lecture commune a été organisée sur Livraddict, précipitant ainsi ma découverte.
Après plusieurs découvertes décevantes ou sans plus ces dernières semaines, Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates a été une véritable bouffée d’oxygène dans mon « planning » de lectures ! J’ai été conquise par les personnages, l’histoire, le format… seul peut-être le dénouement s’est révélé un peu précipité… quoique ! Un coup de cœur, ça faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé !
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Je ne sais pas où commencer pour vous dire mon enthousiasme ! Peut-être par un des points les plus importants de ce livre : les personnages et évidemment la principale, Juliet. Même si les lettres sont d’expéditeurs différents, il ne fait aucun doute que le personnage principal est la trentenaire. J’attendais depuis des semaines de trouver une figure à laquelle je pourrais m’attacher et Juliet est arrivée. Je l’ai tout de suite adorée ! Ce qui m’a le plus charmée chez elle : son sens de l’humour qui ne la quitte jamais. Ces réflexions pleines d’ironie ont su me faire rire car elles ressemblent à ce qu’il m’arrive parfois d’écrire ou que je pourrais écrire si je m’appelais Juliet, vivais dans le Londres de l’après-guerre et tentais d’écrire un livre sur une petite communauté voisine. En vrac, voilà quelques extraits : « Une idée de livre m’est venue : un roman sur une belle écrivain dont le cœur sensible est brisé par son éditeur despotique. Intéressé ? » (p. 84), « Ma voisine, Evangeline Smythe, va accoucher de jumeaux en juin. Comme elle ne semble pas transportée de joie à cette idée, je vais lui demander de m’en donner un. » (p. 88), « Kit adorerait une cornemuse. Moi non. » (p. 333)
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/maryannshafferanniebarrows.jpgL’entourage de Juliet n’est pas en reste. Entre Sidney son éditeur et ami, Sophie sa meilleure amie et sœur de Sidney, du côté de sa vie londonienne, et ses nouveaux amis de Guernesey : Dawsey le timide, Isola la loufoque, Adelaide Addison la langue de vipère, Kit la petite fille têtue ou Elizabeth la disparue ; le lecteur trouvera forcément une figure à laquelle s’attacher. Les personnages secondaires sont nombreux mais les auteures parviennent à leur donner vie grâce à des personnalités marquantes sans non plus tomber dans le caricatural. Je retiens surtout la personnalité un peu folle d’Isola, le côté protecteur de Sidney et la douce réserve de Dawsey ; mais tous les autres personnages ont un petit truc à offrir et je vous invite à les rencontrer.
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En ce qui concerne l’intrigue, j’ai été agréablement surprise. Au début, on s’imagine que l’on va suivre les aventures de Juliet, et c’est le cas ; mais pas seulement. En effet, alors qu’elle fait connaissance avec les habitants de l’île, elle fait surtout connaissance avec leur passé et l’histoire du club de littérature qui les lie tous. On en apprend un peu plus, petit à petit, sur chaque personnage et surtout sur Elizabeth, la mère de Kit, absente car déportée à cause de la guerre mais omniprésente dans les esprits des habitants de Guernesey.
J’ai adoré découvrir les anecdotes de chacun et même si le contexte est « grave », l’atmosphère du livre n’est pas non plus lourde. Au contraire, j’ai parfois eu l’impression de lire des passages tirés d’une comédie plutôt que d’un drame ; c’est authentique, émouvant, plein d’espoir… J’aime !
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Quant à la forme épistolaire que je redoutais un peu au départ, j’ai complètement adhéré. D’une part grâce à l’humour des personnages, notamment Juliet mais je me répète, et d’autre part car on parvient à s’attacher aux personnages. Avec l’épistolaire, je redoute souvent de trop survoler les figures et de ne pas suivre correctement leurs aventures, la narration étant totalement chamboulée ; mais ici, ça fonctionne parfaitement bien. Chaque lettre, chaque témoignage apporte sa petite pierre à l’édifice et met en place tout un monde bien peuplé, je n’ai eu aucun mal à y entrer !
Un autre avantage avec cette forme particulière de récit, c’est que les lettres font office de chapitres alors, par conséquent, ceux-ci sont courts (une lettre de 20 pages c’est quand même peu probable). La lecture est donc rythmée, pas du tout monotone… et rapide !
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Une ode à la littérature (Jane Austen et les sœurs Brontë sont même plusieurs fois citées !) qui a su toucher ma sensibilité, je vous conseille la découverte ! J’ai cru comprendre que plusieurs participants à la lecture commune avaient été déçus par cette lecture, je suis curieuse de découvrir pourquoi !


Les Petits [ + ] : L’héroïne, Juliet, m’a vraiment beaucoup plu ! Les personnages secondaires ont tous un petit quelque chose d’attachant. La découverte progressive des anecdotes des habitants de Guernesey, leur passé, leur relation,… Un contexte (l’Occupation de l’île et l’après-guerre) grave mais pas non plus lourd et dramatique. Le format épistolaire, original et qui rythme le récit et la lecture.
Les Petits [ - ] : Une fin peut-être un peu précipitée, mais c’est vraiment pour trouver un petit défaut…


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