Eléctrico W de Hervé LE TELLIER

Vendredi 9 septembre 2011 à 21:43

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Eléctrico W

de
Hervé LE TELLIER
(Rentrée Littéraire -
Libfly/Furet du Nord)

JC Lattès,
2011, p. 286

Première Publication : 2011


Pour l'acheter : Electrico W



Merci à
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et au
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Auteur de romans, nouvelles, poésies, théâtre, Hervé Le Tellier (né le 21 avril 1957) est aussi l'auteur de formes très courtes, souvent humoristiques.




http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monresume.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Vbordeau.jpgincent accueille un de ses collègues journalistes parisiens - Antonio - à Lisbonne afin de suivre le procès d’un tueur en série présumé.. Antonio lui raconte son passé au Portugal - son pays d’origine - et ce qu’il a vécu alors qu’il n’était qu’un jeune garçon. C’est dans cette ville qu’il a fait la rencontre de celle que tout le monde surnommait Canard. Mais alors que leur histoire d’amour battait son plein, ils ont été séparés, à jamais…
Vincent décide alors, touché par le récit de ce grand amour - et pour une autre raison moins avouable - de réunir les deux amoureux. Sans qu’Antonio s’en aperçoive, il part à la recherche de Canard…



http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monavis.jpgQu’il est difficile de se lancer dans la rédaction de ce billet… mais si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai jamais ! Je m’excuse d’avance pour la brièveté de cet avis (car il sera court, sans aucun doute) et pour son côté assez « général » (dû à mon manque de souvenirs… satanée mémoire de poisson rouge !).
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Jgrisclair.jpg’ai reçu Eléctrico W en juin dernier, afin de le lire et le chroniquer pour la rentrée littéraire organisée par Libfly et le Furet du Nord. Quatrième et dernier titre reçu, j’ai fait mon possible pour le lire et le chroniquer le plus rapidement (même si ce n’était pas une « obligation » car il ne faisait pas partie du « contrat » de départ), mais les contraintes de mon emploi du temps m’en ont empêchée. Je l’ai pourtant lu assez rapidement (fin juin il me semble), mais je n’ai pas pu en parler directement, puis j’ai laissé traîner… et aujourd’hui, plus de deux mois après ma lecture, je n’ai plus beaucoup de souvenirs mais je m’en veux de ne rien avoir rédigé, alors je me motive !
Même si les souvenirs sont rares, je me rappelle avoir apprécié ce titre. Je suis sortie de ma lecture assez mélancolique mais agréablement surprise par l’histoire et la plume offertes par Hervé le Tellier, auteur qui m’était complètement inconnu jusque là !
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J’ai été surprise de découvrir qu’alors que c’était Vincent le narrateur, on en apprend finalement plus sur l’histoire d’Antonio (ou alors la vie de ce personnage m’a plus intéressée et donc marquée) ; même si, on le comprend vite, cette histoire de grand amour le renvoie à sa propre vie, à sa propre histoire d’amour… Car Vincent a vécu quelque chose de très particulier avec une femme, et cette femme est également liée à Antonio. Leur destin s’entremêlent sans cesse…
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Il s’agit plus d’un journal que d’un roman, le narrateur revenant sur neuf jours de sa vie. Chaque jour correspond à un chapitre baptisé du nom d’un des personnages ; les quelques pages se consacrent alors à la figure qui leur a donné leur titre. J’ai aimé cette narration à la première personne, très sincère, parfois drôle, souvent touchante. Un livre qui se lit très vite et qui m’a donné envie de tenter un autre titre d’Hervé le Tellier, si j’en ai un jour l’occasion.
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Je n’ai plus beaucoup de souvenirs de cette lecture, mais je garde une impression très mélancolique. L’histoire ne se termine pas « bien », ce n’est pas forcément bon pour le moral, mais j’ai trouvé ce roman très « vrai ». Ces personnages ont vu leur destin glissé entre leurs doigts, n’ont pas su saisir leur chance lorsqu’elle se présentait… J’imagine que la « vraie » vie ressemble à ça, plutôt qu’à un des contes de fées que je lis habituellement…


Les Petits [ + ] :  Une histoire très « vraie », très « sincère ». Les personnages ont su me toucher par leur fragilité, par leur destin manqué… Un récit à la première personne qui se lit bien : parfois de l’humour, beaucoup d’authenticité.
Les Petits [ - ] : Beaucoup de mélancolie avec cette lecture, ce n’est pas très bon pour le moral !


L'Estivant de Kazimierz ORLOS

Jeudi 25 août 2011 à 9:00

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L'Estivant

de
Kazimierz ORLOS
(Rentrée Littéraire -
Libfly/Furet du Nord)

Editions Noir sur Blanc,
2011, p. 121

Première Publication : 2008


Pour l'acheter : L'estivant




Merci à
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Né à Varsovie en 1935, Kazimierz Orlos est un écrivain très populaire en Pologne. Il est l'auteur de nombreux romans, de scénarios, d'essais, de reportages et de pièces radiophoniques. Interdit de publication de 1973 à 1989, il a fait partie de l'opposition et a participé à la vie littéraire clandestine. Il a notamment collaboré aux revues Kultura et Puls, et à Radio Free Europe. L'Estivant est son premier livre traduit en français.




http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Quatriemedecouverture.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Ubleufonce.jpgn vieil homme retrouve avec émotion deux lettres écrites par Mirka, son premier amour, qu'il avait relégué au fond de sa mémoire. Il décide alors d'écrire à son fils et de lui raconter toute l'histoire, en commençant par sa rencontre avec cette adolescente lors des vacances d'été, au bord de la lagune de la Vistule, en 1951 et 1952. Dans ses lettres, la jeune fille lui annonçait être enceinte. Il ne lui a jamais répondu.
Bouleversé par cette paternité qui resurgit dans ses vieux jours, l'homme se met à la recherche de son passé. Cinquante ans plus tard, il se rend dans la maison sous les pins, au bord de la mer Baltique. Il y fait de longues promenades sur la plage et dans les dunes, se remémorant toute son existence et s'interrogeant sur ses choix, sa lâcheté vis-à-vis de ses proches, ses compromissions avec le système. Au fil des rencontres avec les habitants des lieux, il se rapproche pas à pas de la vérité.
Son récit simple et brut, teinté de mélancolie et de nostalgie, sonne comme une confession qui vient trop tard, une manière de s'expliquer avec sa propre existence.



http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monavis.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Gbleufonce.jpgrâce à la rentrée littéraire et à Libfly et au Furet du Nord, j’ai eu la chance de découvrir mon premier auteur polonais, Kazimierz Orlos, qui semple impliqué et très populaire dans son pays. J’ai, par la même occasion, pu découvrir les Editions Noirs sur Blanc, une maison suisse. Un grand merci, donc, à tous ceux qui ont permis ma rencontre avec ce texte.
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Lorsque j’ai lu la quatrième de couverture, sans être vraiment emballée par l’histoire qu’elle résumait, j’étais tout de même curieuse, surtout du « style » de cet auteur polonais. Moi qui me cantonne majoritairement aux auteurs français et anglophones, j’avais très envie d’étendre mes horizons. Le bilan est finalement mitigé.
Je n’ai pas d’horribles reproches à faire à L’Estivant, mais disons plutôt que je ne trouve aucun point particulièrement positif et marquant qui pourrait le faire sortir du lot. En effet, la lecture n’a pas été désagréable ou difficile, elle s’est juste faite, point.
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/KazimierzOrlos.jpgLe texte est court (120 pages). Dans ces quelques pages, Kazimierz Orlos raconte deux semaines de la vie d’un vieil homme qui, ayant retrouvé d’anciennes lettres, remonte dans le temps, 50 ans auparavant. Afin de mettre ses « affaires » en ordre, alors qu’il approche des 70 ans, il retourne où il passait ses vacances lorsqu’il avait 16/17 ans et cherche à savoir, de loin, ce qu’est devenu son amour de jeunesse - Mirka - et l’enfant qui semble être né de leurs jeunes ébats, mais qu’il n’a, jusqu’alors, jamais cherché à connaître.
Sur cette plage, dans ce village, il retrouve ses souvenirs enfouis, apprend à se connaître. Il livre ce témoignage, cette confession à son fils, alors qu’il n’en avait jamais rien dit à personne.
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Le lecteur suit les recherches du narrateur et découvre son passé grâce aux souvenirs qui ressurgissent de-ci de-là, inattendus. Malgré le côté « intime » de l’utilisation de la première personne du singulier, je ne me suis jamais sentie proche de ce vieil homme, et sa quête ne m’a pas vraiment touchée. Le style, comme le récit, est simple et fluide mais ne me marquera pas outre mesure. Le rythme est lent et contemplatif, en accord avec ce que peut vivre notre narrateur.
En revanche, et c’est un point plutôt positif, je trouve que ce texte offre un bon aperçu de ce que peut/pouvait être la vie en Pologne, dans un petit village près de la mer Baltique. Je ne connais pas du tout la région et les habitudes de ses habitants, mais la lecture est assez dépaysant.
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Comme vous pouvez le constater, mon avis n’est ni positif ni négatif, mais plutôt à l’image de ce que j’ai pu ressentir pendant ma lecture : je n’irai pas jusqu’à de l’indifférence cordiale, mais plutôt à un « sans plus ».
Malgré tout, je remercie une nouvelle fois Libfly, Le Furet du Nord et les Editions Noir sur Blanc pour cet envoi et je reste curieuse de découvrir d’autres auteurs polonais ; avez-vous des suggestions à me faire ?


Les Petits [ + ] :  Un bon aperçu de la vie en Pologne ; je n’ai pas eu de mal à m’y projeter. Le style ne m’a pas semblé extraordinaire mais reste fluide et agréable à parcourir. C’est simple, authentique et… court.
Les Petits [ - ] : Je suis restée de marbre face à cette histoire malgré l’utilisation de la première personne du singulier, généralement plus « intime ». C’est un rythme plutôt lent et contemplatif. Ni reproches ni compliments, c’est une lecture « passe-partout » mais j’attends d’un livre qu’il me fasse réagir (négativement ou positivement).



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Petit dictionnaire chinois-
anglais pour amants

de
Guo XIAOLU
(Challenge ABC 2011 - 15/26)
Buchet/Chastel,
2008, p. 330

Première Publication : 2007


Pour l'acheter : Petit dictionnaire chinois-anglais pour amants




Guo Xiaolu, née en 1973 est une romancière
et
réalisatrice chinoise.

Elle a participé au festival du film de Sundance en 2007 et a reçu le Léopard d'or du Festival de Locarno en 2009 pour son film She, A Chinese.

Wikipedia.




http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monresume.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Lrose.jpg’héroïne, rapidement rebaptisée Z. à cause de la complexité de son nom, débarque en Angleterre avec son petit dictionnaire chinois-anglais de poche. Originaire d’un petit village de la campagne chinoise, ses parents comptent beaucoup sur son apprentissage de l’anglais pour qu’elle puisse ensuite bien gagner sa vie de retour au pays.
Seule et abandonnée dans ce nouveau pays où il ne fait que pleuvoir et où les gens mangent bizarrement, elle occupe son temps entre les cours d’anglais et les séances de cinéma. C’est dans une salle obscure que son regard croise celui d’un quarantenaire sculpteur et voyageur dans l’âme. Alors que son anglais est encore hésitant, elle comprend de travers une des invitations de l’homme et croit qu’il lui demande de venir vivre chez elle. Pour la jeune femme, c’est le début d’une nouvelle vie…



http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monavis.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/srose.jpgi j’ai fait l’acquisition de ce livre très « rose » et de ce titre très chick-lit, c’est essentiellement parce que je l’ai trouvé d’occasion à 2€ et que je cherchais absolument un auteur en -X pour mon challenge ABC. Oui, je sais, l’auteure est plus souvent classée dans les -G mais c’est toujours le bazar avec les patronymes chinois (inversion nom/prénom), on ne sait jamais quel est le prénom et quel est le nom, alors j’ai tranché et j’ai choisi ce qui m’arrangeait.
De toute façon, que son nom de famille soit Guo ou Xiaolu, le livre n’en demeure pas moins une déception. Enfin déception non, car je n’en attendais rien, ou si peu… Disons plutôt que ce Petit dictionnaire chinois-anglais pour amants me conforte dans l’idée qu’il ne faut absolument plus que j’achète des livres aux couvertures roses et à tendance girly ; ce n’est définitivement pas fait pour moi, un point c’est tout.
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/XiaoluGuo.jpgTout commençait si bien… Z. débarque en Angleterre, découvre les habitudes étranges des anglais, me fait même rire avec ses maladresses aussi bien de langage que de comportement (il y a un gouffre entre les cultures chinoise et anglaise !)… et elle rencontre l’artiste raté et là, c’est le drame. Alors qu’elle paraissait déterminée, courageuse et curieuse au début du livre, dès qu’elle emménage chez son amant, elle devient soumise et d’un ennui… Elle l’aime quoiqu’il dise et fasse, malgré le comportement particulièrement odieux qu’il a envers elle. Ok elle est jeune (23/24 ans) et naïve, n’a jamais connu de relation amoureuse avant, a une toute autre culture… je suis consciente de tout ça, mais j’ai quand même eu envie, plus d’une fois, de la secouer, de lui en mettre une pour qu’elle ouvre les yeux et réagisse enfin ! Si je pouvais m’identifier à Z. au début de l’ouvrage, elle m’a bien vite tapé sur le système et à la fin, je ne pouvais plus la supporter !
Quant à son amant dont on ne connait pas le nom (ou je ne l’ai pas retenu), je n’ai jamais pu le sentir ! Artiste raté qui m’a donné l’impression de ne garder Z. dans son appartement uniquement pour le sexe, je l’ai trouvé détestable d’un bout à l’autre de l’histoire ! Les autres personnages sont eux, tellement secondaires et à peine cités ou rencontrés, qu’on les oublie vite, sans jamais les avoir connus.
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Au niveau de l’intrigue, il s’agit d’un « roman » d’initiation. On suit donc les aventures de Z. pendant un an, de son arrivée à Londres à son retour en Chine. Pendant ces douze mois, elle découvre les habitudes anglaises, apprend ce qu’est l’amour, le sexe et la jalousie, voyage dans toute l’Europe, rencontre des gens, perd ses affaires, son chemin et son innocence. Franchement, si les personnages principaux avaient été autres ou leurs réactions différentes, j’aurais peut-être réussi à apprécier cette lecture, mais ce n’est pas le cas, tant pis pour moi.

L’originalité du texte réside surtout dans sa forme. En effet, il ne s’agit ni vraiment d’un roman, ni d’un journal intime, mais d’un dictionnaire avec ses différentes entrées. Au fil des jours et de ses aventures, Z. met en avant un mot qu’elle a appris ou qui illustre bien ce qui lui est arrivé, et nous raconte alors l’anecdote correspondante. L’avantage du système, c’est que les entrées se transforment en mini-chapitres qui rythment la lecture ; l’inconvénient, c’est que l’ensemble fait un peu haché, un peu trop délié (encore plus qu’un journal intime).
Pendant cette année, on sent une légère amélioration du côté linguistique, mais je pense que l’évolution aurait pu être un peu plus accentuée par Guo Xiaolu. Je ne suis jamais partie un an à l’étranger, mais j’ose espérer que lorsque c’est le cas, on revient bilingue ou presque (non ?).
Pour le reste, c’est plutôt agréable à lire et il y a pas mal d’anecdotes amusantes, surtout au début car la fin est beaucoup plus mélancolique… Z. a perdu ses illusions…


Les Petits [ + ] :  Une histoire initiatique classique mais qui reste sympa. La forme, mi-journal intime, mi-dictionnaire, est originale. Des anecdotes amusantes et une plume plutôt agréable.
Les Petits [ - ] : Une héroïne que j’ai eu envie de secouer rapidement et que j’ai encore plus rapidement détestée ! Ne parlons pas de la figure masculine de l’histoire que je n’ai jamais pu sentir ! Dès que Z. rencontre l’homme et que les premiers émois sont passés, ça devient répétitif, ennuyeux et très « lourd »…


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La Rêveuse d'Ostende
de
Eric-Emmanuel SCHMITT
(Lecture Commune)
Albin Michel,
2007, p. 311

Première Publication : 2007


Pour l'acheter : La rêveuse d'Ostende





Éric-Emmanuel Schmitt, né le 28 mars 1960 à Sainte-Foy-lès-Lyon en France, est un dramaturge, nouvelliste, romancier et réalisateur franco-belge.




D'autres Livres de l'auteur :

La Part de l'autre



Les avis des autres participants à la LC :

Amimaginaire
Bluverbena Kactusss Korto




http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monresume.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Lrouge-copie-1.jpga « Rêveuse d’Ostende » est le titre de la première nouvelle du recueil. Dans ce texte (le plus long des cinq), un auteur prend des vacances à Ostende pour oublier un chagrin d’amour. Il loge chez une vieille femme en fauteuil qui, derrière ses airs fragiles et froids, cache un passé ardent, qu’elle hésite puis décide finalement de lui raconter. Mais n’est-ce pas trop romanesque pour être vrai ? Et si finalement, cette éternelle vieille fille entourée de livres, avait seulement rêvé cette vie ?
Avec « Le crime parfait », Eric-Emmanuel Schmitt nous met en présence d’une femme qui tue son mari, persuadée depuis trois ans, à cause de bavardages, qu’il la trompe. Alors que le couple a vécu des dizaines d’années en parfaite harmonie, son imagination lui fait tout remettre en question et commettre le pire…
La troisième nouvelle du recueil, baptisée « La guérison », met en scène Stéphanie, jeune infirmière de 25 ans mal dans sa peau, qui, grâce à la rencontre d’un malade bien particulier, va apprendre à s’aimer…
Un vieux professeur intolérant redécouvre, dans « Les mauvaises lectures », le pouvoir de l’imagination en tombant justement dans ce qu’il qualifie de « mauvaise lecture », c’est-à-dire un best-seller écrit pour occuper les femmes seules. Voilà qu’il ne peut plus lâcher le thriller dont l’héroïne, se sentant de plus en plus proche de l’héroïne…
La dernière nouvelles (et la plus courte), « La femme au bouquet », raconte la découverte du narrateur, Eric, sur le quai de la gare de Zurich. Il se rend compte qu’une vieille femme avec un bouquet de fleurs attend chaque jour sur le quai, depuis plus de quinze ans. Qui est-elle ? Qui attend-elle ?



http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monavis.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Drouge.jpgEric-Emmanuel Schmitt, je n’avais lu jusqu’alors que La Part de l’autre, que j’avais apprécié. C’est lors d’un vide-grenier en octobre dernier que j’ai trouvé La Rêveuse d’Ostende pour une poignée de centimes d’euros. Pas pressée de le lire, j’ai passé ces derniers mois à l’observer dans ma PAL sans me décider à l’en sortir. Et puis, une LC s’est organisée sur Livraddict, alors j’ai profité de l’occasion.
Avant de découvrir le « sommaire », je n’avais même pas compris qu’il s’agissait d’un recueil de nouvelles. Je ne suis habituellement pas fan de ce court format, mais cette fois, je suis assez enthousiaste. Toutes ne sont pas au même niveau à mon goût, mais je les ai toutes plus ou moins appréciées.
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/ericemmanuelschmitt-copie-1.jpgLa longueur des nouvelles varie entre 12 (« La femme au bouquet ») et 110 pages (« La rêveuse d’Ostende »), les trois autres tournant aux alentours de la cinquantaine de pages. Avec le nombre de mots, c’est aussi la qualité des textes qui varie. Même si j’ai globalement aimé toutes les histoires rassemblées dans ce recueil, j’ai eu une préférence pour les deux premières (celle qui donne son titre à l’ouvrage et « Le crime parfait »). Les trois autres ne m’ont pas particulièrement déplu, mais possèdent toutes un élément, au moins, qui m’a gênée. La personnalité du professeur pour « Les mauvaises lectures » m’a agacée bien que le message du texte et sa chute m’aient plu. En revanche, si j’ai globalement apprécié le développement de « La guérison » et son héroïne, c’est, cette fois, la dernière page qui m’a déçue. Quant à « La femme au bouquet », même si j’ai trouvé le thème très joli, la brièveté du texte m’a laissée sur ma faim !
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Grâce à ces cinq nouvelles, l’auteur revient sur les thèmes de l’imagination et de l’amour. Les écrivains et les femmes ont une place privilégiée dans ces histoires, j’ai aimé les suivre. J’ai apprécié la mise en scène des thèmes, la façon qu’a Eric-Emmanuel Schmitt de faire réfléchir le lecteur tout en douceur sur le pouvoir de l’imagination dans une vie, sur celui de l’amour… Et d’autres questions sont également posées, comme par exemple celles-ci : qu’est-ce qu’une bonne lecture, un bon ouvrage ? Et si je n’avais pas eu vent de telle rumeur, aurais-je agi différemment ? Des histoires simples mais pleines d’émotions et de réflexions.
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Je redoute souvent les textes courts car j’ai l’impression de ne pas avoir le temps de m’imprégner assez de l’histoire et d’apprendre à connaître les personnages. Ici, si j’ai ressenti un petit manque avec la dernière nouvelle, les autres m’ont paru complètes et équilibrées. La nouvelle est un exercice difficile puisqu’il faut en dire assez sans noyer le lecteur sous les informations ; et Eric-Emmanuel Schmitt maîtrise bien l’exercice, à mon goût. Ce que j’ai surtout aimé, plus que les intrigues, ce sont les personnalités de ses personnages, auxquels il parvient à insuffler la vie, en si peu de mots…
Au niveau de la plume en elle-même, que dire si ce n’est que c’est fluide et très abordable ? Je n’ai ni noté une grande poésie dans le style, ni une complexité ;  j’ai juste apprécié, tout en douceur. Et c’est bien le plus important !
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Cette deuxième expérience concluante avec Eric-Emmanuel Schmitt me donne envie de découvrir l’auteur plus avant. On m’a déjà conseillé certains de ses autres titres, j’espère les trouver d’occasion.


Les Petits [ + ] :  Cinq histoires différentes : une nouvelle « romantique », une autre plus policière, une troisième dans un hôpital… il y en a pour tous les goûts ! Les thèmes de l’imagination et de l’amour, joliment mis en scène. Des personnages qui prennent vie facilement malgré la brièveté des textes. La plume, fluide et abordable. « La rêveuse d’Ostende » et « Le crime parfait », à lire en priorité !
Les Petits [ - ] : La qualité des nouvelles est un peu inégale, les trois dernières, bien qu’intéressantes, m’ont semblé moins « maîtrisées ». Un peu déçue par la chute de « La guérison » et par la brièveté (12 pages) de « La femme au bouquet » qui m’a franchement laissée sur ma faim !


Pas d'inquiétude de Brigitte GIRAUD

Lundi 4 juillet 2011 à 17:09

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Pas d'inquiétude
de
Brigitte GIRAUD
(Rentrée Littéraire -
Libfly/Furet du Nord)

Stock,
2011, p. 267

Première Publication : 2011


Pour l'acheter : Pas d'inquiétude





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Brigitte Giraud est née en 1960. Après avoir exercé différentes professions (libraire, journaliste, traductrice pour un soyeux lyonnais...), elle est aujourd'hui chargée de la programmation de la Fête du Livre de Bron (Rhône) et vit à Lyon.




http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monresume.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Pturquoise.jpgas d’inquiétude est le témoignage d’un père face à la maladie de son fils. De la découverte du mal grâce à des analyses pour lesquelles le médecin dit qu’il n’y a « pas d’inquiétude » à avoir, à la routine qui se met en place une fois le diagnostic fait ; cet homme nous raconte son combat même si, il le dit si bien, la maladie, invisible, n’est pas quelque chose qu’on peut combattre… On apprend juste à vivre avec…



http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monavis.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Pgrisbleu.jpgas d’inquiétude de Brigitte Giraud est le second titre que j’ai reçu grâce à Libfly pour la rentrée littéraire, et des trois que j’ai lus pour le moment, c’est sans doute celui que j’ai préféré.
Avant de recevoir ce manuscrit, l’auteure m’était totalement inconnue. Il faut dire que je ne suis absolument pas au courant des sorties « contemporaines », c’est donc pour faire des découvertes et enrichir mes horizons que j’ai accepté de participer. Je ne regrette pas et avant d’aller plus loin, je tiens à remercier Libfly et les éditions Stock pour cet envoi.
Je ne sais pas si, dans l’avenir, j’aurai à nouveau l’occasion de lire Brigitte Giraud, qui a déjà publié huit livres si je ne me trompe pas, mais son style m’a plu, je garde donc son nom dans un coin de ma tête. En plus, elle est lyonnaise, j'aurai peut-être l'occasion de la rencontrer sur un salon de la région, à l'occasion...
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Plutôt habituée à la littérature de l’imaginaire, cette petite pause dans le monde « réel » est une vraie claque. Les autobiographies de personnes malades ne doivent pas manquer (même si, personnellement, je n’en ai jamais lues) mais ce qui fait l’intérêt de ce titre de Brigitte Giraud, c’est que le narrateur n’est pas le malade, mais un proche de celui-ci, qui vit la maladie de façon extérieure. Que ce proche soit le père et non la mère, rend la lecture encore plus « unique », si je peux dire, et donc d’autant plus poignante.
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http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/brigittegiraudbis.jpgOn ne sait finalement pas quelle est cette maladie qui touche le petit Mehdi qui n’a qu’une dizaine d’années (mais qu'importe, toutes les maladies sont prises en compte), on sait juste quelles conséquences elle a sur la vie de l’enfant et de toute sa famille, notamment sur le quotidien du père. Ce père qui ne sait pas comment réagir face à son enfant affaibli pour ne pas lui montrer que la situation est grave, qui veut se comporter en bon père (mais c’est quoi au juste, un bon père ?), qui s’en veut de ne peut-être pas faire les bons choix,… Un père qui voit son quotidien chamboulé et qui adapte ses journées au nouveau rythme contraint par la maladie. Ce père qui tente de ne pas perdre de vue sa fille aînée adolescente qui a aussi besoin de lui, ou encore sa femme qui devient parfois une étrangère et qui se jette corps et âme dans ce nouveau travail qu’elle ne peut délaisser tant elle l’a désiré… Comment réagir, dorénavant, aux visites des amis, aux regards des voisins, aux passages de l’assistante sociale ?…
A travers ce témoignage, Brigitte Giraud revient également sur la difficulté de jongler entre un travail et un enfant malade. Les parents de Mehdi doivent faire avec les obligations de la vie active : impossible de cumuler trop d’arrêts maladie ou de congés, surtout lorsque l’on est en CDD ou que l’on vient d’être engagé en CDI,… et que vont dire les collègues ? Et comment se comporter au travail alors que tout le monde sait le malheur qui vous touche ?
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Grâce au choix de la première personne du singulier pour la narration, et donc du point de vue exclusif du père de famille, l’auteure nous offre un témoignage poignant, vraiment très émouvant, très fort.
Si l’histoire a pu me lasser un peu sur la fin, je félicite Brigitte Giraud pour son talent - elle parvient parfaitement à se mettre dans la peau de ce père de famille - et pour sa plume, très « sincère ». Difficile de trouver le bon terme pour qualifier celle-ci, mais avec des mots simples, sans chichis, elle nous entraîne dans une ambiance routinière lourde et très mélancolique, qui nous met parfois très mal à l’aise… En bref, une plume et une atmosphère qui font passer beaucoup d’émotions.
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Moi qui ne suis pas du tout habituée à ce genre de lectures, si je ne devais retenir qu’un mot pour la qualifier, ce serait celui-là : « émotions ». Alors oui, c’est triste, la gorge est serrée plus d’une fois alors que les pages défilent, mais c’est un témoignage en parfaite adéquation avec notre quotidien, aujourd’hui, en 2011. Un très bel hommage à ces pères, à ces parents, à ces familles qui accompagnent la maladie, et la subissent, eux aussi…


Les Petits [ + ] :  La maladie racontée du point de vue du père - pas du point de vue du malade ou de la mère - ce qui est original et d’autant plus touchant. Un témoignage ancré dans la société actuelle ; cette famille touchée, cela pourrait très bien être la nôtre. Brigitte Giraud se met dans la peau d’un père de famille avec l’utilisation de la première personne du singulier et c’est réussi. Des mots simples mais un style « puissant », émouvant, marquant.
Les Petits [ - ] : Un sujet grave et une ambiance mélancolique qui peuvent devenir assez pesants sur la fin.


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