Stupeur et tremblements de Amélie NOTHOMB

Lundi 7 novembre 2011 à 18:19

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Livres/stupeurettremblements.jpg
Stupeur et tremblements

de Amélie NOTHOMB


Le Livre de Poche,
2008, p. 187

Première Publication : 1999


Pour l'acheter : Stupeur et Tremblements



Amélie Nothomb, née le 13 août 1967, est une écrivain belge de langue française.

Depuis 1992, elle publie chez Albin Michel un livre par an soit dix-neuf romans à ce jour. Avec une régularité notoire : "Tous les ans, à la rentrée, il y a deux événements majeurs : les vendanges et la sortie du Nothomb. Cette année, le raisin est en avance, mais l'Amélie est à l'heure". Ses écrits sont traduits dans trente-sept langues à travers le monde.

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Quatriemedecouverture.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Abordeau.jpgu début des années 90, la narratrice est embauchée par Yumimoto, une puissante firme japonaise. Elle va découvrir à ses dépens l'implacable rigueur de l'autorité d'entreprise, en même temps que les codes de conduite, incompréhensibles au profane, qui gouvernent la vie, sociale au pays du Soleil levant. D'erreurs en maladresses et en échecs, commence alors pour elle, comme dans un mauvais rêve, la descente inexorable dans les degrés de la hiérarchie, jusqu'au rang de surveillante des toilettes, celui de l'humiliation dernière.



http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monavis.jpg
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Lbordeau.jpg'avantage des titres d'Amélie Nothomb c'est qu'ils se lisent très rapidement ; c'est la raison pour laquelle j'avais choisi Stupeur et tremblements lors du Read-A-Thon d'il y a deux semaines.
Entre cette auteure et moi, ça passe ou ça casse mais plus je découvre ses différents livres et plus je tends à l'apprécier. Stupeur et tremblements, neuvième ouvrage publié de la Dame - cinquième titre que je lis - a été une vraie bonne surprise qui me réconcilie presque définitivement avec elle.
'
Avec ces 187 pages, Amélie Nothomb signe une autobiographie. Née de parents belges au Japon où elle a passé les premières années de sa vie, elle y retourne une fois ses diplômes en poche, attirée par ses souvenirs d'enfant, convaincue de la beauté du pays et de la culture nippone.
Je ne sais jusqu'où l'on peut voir l'autobiographie et à partir de quel point commence le côté romancé/fantasmé ; mais dans tous les cas, j'ai aimé suivre les aventures de la jeune Amélie-san qui, en tentant de faire de son mieux, enchaîne les boulettes. Je ne sais pas si ce témoignage offre une image véridique du monde du travail nippon - avec ses codes et sa rigueur - mais en tout cas, il reflète assez bien l'image que j'en avais avant cette lecture.
'
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Divers3/stupeurettremblementsadaptation.jpgCôté intrigue, c'est plutôt simple : on suit la "progression" de la narratrice pendant un an, dans cette grande société japonaise. De ses débuts à la photocopieuse et au café à son dernier poste de "dame pipi", Amélie côtoie successivement tous ses supérieurs et les découvre tous différents.
'
Malgré les nombreuses humiliations, elle ne baisse jamais les bras car ne veut pas perdre son honneur, honte suprême au pays du soleil levant. Elle nous narre ses "exploits" avec authenticité et surtout, avec énormément d'humour. C'est d'ailleurs ce point-là que je retiens essentiellement après ma lecture car si l'intrigue n'est pas passionnante, Amélie Nothomb fait preuve de beaucoup d'ironie. C'est mordant ; j'apprécie.
Inutile de préciser que l'auteure/narratrice utilise la première personne du singulier, autobiographie oblige ; le lecteur se sent d'autant plus concerné par la courte aventure hors du commun d'une auteure hors norme dans un pays aux coutumes bien particulières.
'
Une adaptation a apparemment été tournée en 2003 (merci Wikipedia pour l'information) et a même reçu quelques prix. Sylvie Testud incarne Amélie-san et a appris à prononcer le japonais pour l'occasion ; j'ai bien envie de jeter un œil là-dessus. Quelqu'un l'a vu ?


Les Petits [ + ] : Une autobiographie d'Amélie Nothomb c'est l'occasion d'en apprendre plus sur un épisode original de la vie de cette auteure atypique. C'est également l'occasion de découvrir l'envers du décor des grandes firmes japonaises (même si je me doute que tout n'est pas véridique). L'humour et l'ironie mordante de l'auteure. C'est court et se lit vite, comme d'habitude avec Amélie Nothomb.
Les Petits [ - ] : Pas sûre que l'image du monde du travail nippon donnée ici soit véridique ; attention de ne pas en faire un témoignage absolu.


http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Livres/cerclelitteraire.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Divers2/coupdecoeur.gif
Le Cercle littéraire des amateurs
d'épluchures de patates

de
Mary Ann SHAFFER
et Annie BARROWS

(Lecture Commune,
Baby Contemporain - 7/20)

NiL Editions,
2010, p. 395

Première Publication : 2008



Pour l'acheter : Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates





Mary Ann Shaffer, de son nom complet Mary Ann Fiery Shaffer, née en 1934 à Martinsburg, en Virginie-Occidentale, aux États-Unis, et morte en février 2008, est une écrivaine américaine auteur d'un roman épistolaire Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates, qu'elle a achevé avec l'aide de sa nièce Annie Barrows quand sa santé est devenue défaillante.

Wikipedia.



L'Avis des autres Participants : Aurélie - Bavardelik - Calieb - Cerisia - Elise - Ethernya - Folfaerie - Marmotte - Maxo0 - Mia - Taylor - Tigrouloup





http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monresume.jpg
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Evertclair.jpgn ce début d’année 1946, Juliet, jeune auteure anglaise trentenaire cherche un nouveau sujet pour son futur livre alors que son recueil d’articles signés sous le pseudonyme Izzy Bickerstaff est un franc succès. Elle reçoit la lettre d’un certain Dawsey Adams, habitant de l’île anglo-normande de Guernesey qui lui demande l’adresse d’une librairie londonienne pour commander d’autres titres de l’écrivain Charles Lamb, auteur qu’il a découvert grâce à un ancien exemplaire ayant appartenu à Juliet.
Une correspondance amicale s’instaure entre eux et la jeune femme découvre petit à petit la vie des habitants de l’île et l’existence de leur cercle littéraire qui a permis à plusieurs de ses membres de mieux vivre l’horreur de la guerre et de découvrir le plaisir de lire…




http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monavis.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Cvertclair.jpge livre au titre si atypique a connu un grand succès ces dernières années. Je n’avais absolument aucune idée de ce que pouvait être l’histoire, je savais juste que le format était épistolaire ; mais pour tout vous avouer, c’est vraiment le titre à rallonge et surtout le mot « patates » (vous connaissez beaucoup de livres qui ont ce mot dans leur titre ? Et qui plus est, associé à celui de « littéraire » ?) qui m’a décidée. Le destin a fait le reste puisque j’ai eu la chance de le recevoir en troc et qu’une lecture commune a été organisée sur Livraddict, précipitant ainsi ma découverte.
Après plusieurs découvertes décevantes ou sans plus ces dernières semaines, Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates a été une véritable bouffée d’oxygène dans mon « planning » de lectures ! J’ai été conquise par les personnages, l’histoire, le format… seul peut-être le dénouement s’est révélé un peu précipité… quoique ! Un coup de cœur, ça faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé !
'
Je ne sais pas où commencer pour vous dire mon enthousiasme ! Peut-être par un des points les plus importants de ce livre : les personnages et évidemment la principale, Juliet. Même si les lettres sont d’expéditeurs différents, il ne fait aucun doute que le personnage principal est la trentenaire. J’attendais depuis des semaines de trouver une figure à laquelle je pourrais m’attacher et Juliet est arrivée. Je l’ai tout de suite adorée ! Ce qui m’a le plus charmée chez elle : son sens de l’humour qui ne la quitte jamais. Ces réflexions pleines d’ironie ont su me faire rire car elles ressemblent à ce qu’il m’arrive parfois d’écrire ou que je pourrais écrire si je m’appelais Juliet, vivais dans le Londres de l’après-guerre et tentais d’écrire un livre sur une petite communauté voisine. En vrac, voilà quelques extraits : « Une idée de livre m’est venue : un roman sur une belle écrivain dont le cœur sensible est brisé par son éditeur despotique. Intéressé ? » (p. 84), « Ma voisine, Evangeline Smythe, va accoucher de jumeaux en juin. Comme elle ne semble pas transportée de joie à cette idée, je vais lui demander de m’en donner un. » (p. 88), « Kit adorerait une cornemuse. Moi non. » (p. 333)
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/maryannshafferanniebarrows.jpgL’entourage de Juliet n’est pas en reste. Entre Sidney son éditeur et ami, Sophie sa meilleure amie et sœur de Sidney, du côté de sa vie londonienne, et ses nouveaux amis de Guernesey : Dawsey le timide, Isola la loufoque, Adelaide Addison la langue de vipère, Kit la petite fille têtue ou Elizabeth la disparue ; le lecteur trouvera forcément une figure à laquelle s’attacher. Les personnages secondaires sont nombreux mais les auteures parviennent à leur donner vie grâce à des personnalités marquantes sans non plus tomber dans le caricatural. Je retiens surtout la personnalité un peu folle d’Isola, le côté protecteur de Sidney et la douce réserve de Dawsey ; mais tous les autres personnages ont un petit truc à offrir et je vous invite à les rencontrer.
'
En ce qui concerne l’intrigue, j’ai été agréablement surprise. Au début, on s’imagine que l’on va suivre les aventures de Juliet, et c’est le cas ; mais pas seulement. En effet, alors qu’elle fait connaissance avec les habitants de l’île, elle fait surtout connaissance avec leur passé et l’histoire du club de littérature qui les lie tous. On en apprend un peu plus, petit à petit, sur chaque personnage et surtout sur Elizabeth, la mère de Kit, absente car déportée à cause de la guerre mais omniprésente dans les esprits des habitants de Guernesey.
J’ai adoré découvrir les anecdotes de chacun et même si le contexte est « grave », l’atmosphère du livre n’est pas non plus lourde. Au contraire, j’ai parfois eu l’impression de lire des passages tirés d’une comédie plutôt que d’un drame ; c’est authentique, émouvant, plein d’espoir… J’aime !
'
Quant à la forme épistolaire que je redoutais un peu au départ, j’ai complètement adhéré. D’une part grâce à l’humour des personnages, notamment Juliet mais je me répète, et d’autre part car on parvient à s’attacher aux personnages. Avec l’épistolaire, je redoute souvent de trop survoler les figures et de ne pas suivre correctement leurs aventures, la narration étant totalement chamboulée ; mais ici, ça fonctionne parfaitement bien. Chaque lettre, chaque témoignage apporte sa petite pierre à l’édifice et met en place tout un monde bien peuplé, je n’ai eu aucun mal à y entrer !
Un autre avantage avec cette forme particulière de récit, c’est que les lettres font office de chapitres alors, par conséquent, ceux-ci sont courts (une lettre de 20 pages c’est quand même peu probable). La lecture est donc rythmée, pas du tout monotone… et rapide !
'
Une ode à la littérature (Jane Austen et les sœurs Brontë sont même plusieurs fois citées !) qui a su toucher ma sensibilité, je vous conseille la découverte ! J’ai cru comprendre que plusieurs participants à la lecture commune avaient été déçus par cette lecture, je suis curieuse de découvrir pourquoi !


Les Petits [ + ] : L’héroïne, Juliet, m’a vraiment beaucoup plu ! Les personnages secondaires ont tous un petit quelque chose d’attachant. La découverte progressive des anecdotes des habitants de Guernesey, leur passé, leur relation,… Un contexte (l’Occupation de l’île et l’après-guerre) grave mais pas non plus lourd et dramatique. Le format épistolaire, original et qui rythme le récit et la lecture.
Les Petits [ - ] : Une fin peut-être un peu précipitée, mais c’est vraiment pour trouver un petit défaut…


e=mc², mon Amour de Patrick CAUVIN

Mercredi 28 septembre 2011 à 19:17

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Livres/emcmonamour.jpge=mc², mon Amour
de
Patrick CAUVIN
Le Livre de Poche,
1988, p. 221

Première Publication : 1977


Pour l'acheter : e=mc², mon Amour


Patrick Cauvin (de son vrai nom Claude Klotz) est un écrivain français né le 6 octobre 1932 à Marseille et mort le 13 août 2010.

En 1999, soit vingt-deux ans après la sortie de E=mc2, mon amour, Patrick Cauvin retrouve les deux protagonistes, Lauren et Daniel, dans une suite intitulée Pythagore, je t'adore, qui connaît un franc succès. Alors que le romancier s’était promis de ne jamais écrire de suite, la nostalgie de ses premières intrigues le décide, finalement, à faire revivre ses jeunes héros.
Une adaptation au cinéma a été créée par le studio américain
I love you, je t'aime, en 1979.

Wikipédia.





http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monresume.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Dorangefonce.jpganiel et Lauren sont deux gamins que tout sépare. L'un est issu de la classe moyenne française et a un langage châtié tout droit sorti des films américains dont il raffole, l'autre est fille de deux riches américains et s'exprime sur le modèle des alexandrins de Racine qu'elle vénère. Ils tombent l'un sur l'autre alors qu'ils sont en vacances et oublient leurs différences pour ne garder que ce qui les rassemble : ils ont 11 ans et sont surdoués. Tous les deux pas à leur place chez eux, près de parents et d'amis qui ne les comprennent pas, ils trouvent le bonheur ensemble. Mais à 11 ans, malgré un QI élevé, difficile de vivre le grand amour et d'être pris au sérieux...



http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monavis.jpg
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Trouge.jpgrouvé il y a un peu plus d'un an pour quelques centimes dans un vide-grenier, je me suis enfin décidée à me plonger dans ce titre, sans doute le plus connu de Patrick Cauvin. J'avais envie de bons sentiments, d'un truc contemporain, plutôt court, pour changer de mes habituelles lectures imaginaires...
Quelques semaines après ma lecture (il faut que j'arrête de tant tarder à rédiger mes billets !), je ne me souviens plus des détails et j'ai du mal à délivrer un ressenti clair. Je ne sais pas si j'ai apprécié ou non cette lecture. Je ne l'ai pas détestée, mais disons que j'en ressors mitigée, avec une impression de "Mouais... bof.".
'
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/patrickcauvin.jpgLe résumé me tentait. Cette histoire me semblait mignonne et fraîche, avec tout juste ce qu'il faut de gravité... mais je n'ai pas réussi à adhérer. Concrètement, le fil de l'intrigue est mince et se résume à : deux enfants pas comme les autres tentent de vivre leur histoire d'amour malgré leur entourage. Il faut bien avouer que ça ne m'a pas passionnée. Leur rencontre survient rapidement dans le texte, s'en suit la phase des retrouvailles en cachette (les 3/4 du roman) puis la fuite en Italie dans la dernière partie. Même si c'est plein de bons sentiments, je me suis parfois ennuyée.
'
Si je n'ai pas accroché à cette aventure amoureuse, je crois que c'est également à cause des deux personnages principaux. Je me doutais qu'en suivant l'histoire d'amour de deux surdoués, ça n'allait pas être ordinaire, mais je ne pensais pas que les deux enfants m'agaceraient autant. A aucun moment je n'ai pas réussi à m'attacher à ces deux héros prétentieux, dans leur monde. Leur histoire aurait pu être émouvante mais elle n'a pas eu l'effet escompté sur moi. Leur façon très particulière de s'exprimer n'a pas aidé à me les rendre plus touchants ; au contraire, elle a creusé l'écart déjà existant. Je sais que le côté "brut de décoffrage" de Daniel et les alexandrins de Lauren participent à la constitution de leur personnalité et en cela c'est un plus, mais cela n'a pas fonctionné avec moi, point.
'
Patrick Cauvin a choisi d'utiliser l'alternance des points de vue : Daniel et Lauren se partagent le texte, un chapitre sur deux. Je ne sais pas quoi penser de ce choix, je suis mitigée. D'un côté, le lecteur a ainsi la possibilité d'entrer dans la tête des deux enfants et donc de savoir qu'elles sont réellement les pensées de chacun ; de l'autre, passer ainsi de l'un à l'autre toutes les 10 pages demande une petite gymnastique qui n'est pas toujours confortable. Si je n'ai pas apprécié la façon différente de s'exprimer des deux surdoués, je dois en revanche reconnaître que l'auteur maîtrise les deux voix narratives.
Dans l'ensemble, c'est un petit roman (220 pages) qui se lit bien, pas forcément conseillé aux plus jeunes je pense. Du moins, je doute que des ados de 12 ans en 2011, puissent vraiment apprécier cette lecture qui date de 1977 ; les expressions utilisées n'existent plus, les références - cinématographiques notamment - ne sont plus d'actualité... je pense qu'un jeune en 2011, se sentirait trop perdu s'il se lançait dans cette aventure ; qu'en pensez-vous ?
'
Un avis en demi-teinte donc. Je reconnais l'originalité et le côté émouvant de cette histoire, la maîtrise de l'auteur en ce qui concerne ses deux personnages principaux et leur voix narrative ; mais je n'ai tout simplement pas accroché et n'ai qu'effleuré cette histoire. Peut-être aurait-ce été différent si je l'avais lu 10 ans plus tôt ?


Les Petits [ + ] : Mettre en scène l'histoire d'amour de deux jeunes surdoués, c'est plutôt original. Une histoire d'amour hors du commun qui peut être émouvante. L'auteur maîtrise ses personnages. Quelques passages amusants.
Les Petits [ - ] : Les deux surdoués m'ont agacée dès le départ. L'intrigue, sans réelle surprise, ne m'a pas passionnée. L'alternance des points de vue entraîne une gymnastique un peu contraignante. Un manque d'émotions, tout simplement.


L'Ombre du vent de Carlos Ruiz ZAFON

Vendredi 23 septembre 2011 à 22:02

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Livres/lombreduvent.jpgL'Ombre du vent
de
Carlos Ruiz ZAFON
(Lecture Commune,
Baby Contemporain - 6/20)

Le Livre de Poche ,
2009, p. 637

Première Publication : 2001




Pour l'acheter : L'ombre du vent




Carlos Ruiz Zafón (né le 25 septembre 1964 à Barcelone) est un auteur espagnol. Ruíz Zafón écrit principalement en castillan. Il habite depuis 1993 à Los Angeles où il écrit des scénarios de films.

Wikipedia.


L'Avis des autres Participants : Aaliz - Auudrey - Aurélie - Favole - Felina - Gabyelle - Jostein - Latite06 - Lau1307 - Niënor - O pâle étoile - PetiteMarie - Pomm - Praline - Soundandfury - Tachas - Zora





http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monresume.jpg
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Dkaki.jpganiel a tout juste dix ans quand son père l’amène au « Cimetière des Livres Oubliés » pour la première fois. Parmi les milliers d’ouvrages conservés dans le labyrinthe souterrain, l’enfant a le droit d’en choisir un. Il tombe sur « L’Ombre du vent » de Julian Carax, auteur alors oublié de tous (ou presque). Subjugué par sa lecture et le mystère qui entoure Carax et ses livres, Daniel se lance à la poursuite de l’auteur, de son histoire et de son passé…
Son enquête l’amène à rencontrer des personnalités diverses et variées, amies ou ennemies… Sa quête de la vérité s’étire sur dix ans, le temps pour lui de devenir un homme…




http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monavis.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Vmarron.jpgoilà un roman qui a fait beaucoup de bruit ces dernières années et a su conquérir le cœur de très nombreux lecteurs. Curieuse que je suis, j’avais envie de me faire ma propre idée sur ce titre et j’ai profité d’une lecture commune organisée sur Livraddict pour enfin me lancer dans l’aventure.
Je ne sais pas si je suis particulièrement ronchon ces derniers temps ou si je tombe sur les « mauvais » livres, mais contrairement à la majorité, je ne fais pas de cette lecture un coup cœur (assez loin de là). Je m’attendais peut-être à trop, ce n’était peut-être pas le bon moment pour moi… je ne sais pas.
Un livre sympathique, je le concède, mais rien d’extraordinaire à mon goût. Pour résumer : mouais… voilà quoi.
'
Mélange d’enquête policière et de roman d’apprentissage, L’Ombre du vent joue sur plusieurs tableaux, dans la Barcelone des années 40 et 50. Contexte intéressant et assez nouveau pour moi, mais je n’ai malheureusement jamais réussi à m’immerger dans cette atmosphère un peu particulière. Il y a des livres qui fonctionnent si bien avec moi que les images dansent devant mes yeux et qu’il est difficile de revenir à la réalité ; avec L’Ombre du vent, je suis restée dans mon appartement. Seules un ou deux scènes ont réussi à me sortir de mon quotidien, mais elles restent bien rares.
'
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/carlosruizzafon.jpgJe croyais que j’allais pouvoir m’attacher à Daniel, le jeune héros narrateur, mais non. J’ai suivi sa quête et ses premiers émois sans déplaisir, mais sans passion non plus. C’est pourtant un personnage qui a tout pour qu’on l’apprécie : il a perdu sa mère alors qu’il n’était encore qu’un petit garçon, il aime les livres et aide son père à tenir sa librairie, il est curieux et plutôt intelligent… mais je suis tout de même restée étrangère à son histoire.
Les autres personnages ne m’ont pas non plus plu outre mesure. Fermin, le nouveau meilleur ami du héros, que tous les lecteurs semblent porter aux nues, m’a agacée dans le meilleur des cas, laissée indifférente la plupart du temps ; et son grand ennemi Fumero, le flic pourri est sans réelles surprises. Les femmes de cette histoire (Pénélope, Béa, Clara, Nuria,…) n’ont pas réussi à m’émouvoir, je ne me suis jamais reconnue dans aucune d’elle. Je suis restée à la lisière, étrangère à ces destins que Carlos Ruiz Zafon a mis ici en scène.
Si Julian Carax, le mystérieux auteur, n’a pas non plus su me charmer, sa vie et les questions qui entourent celle-ci ont quand même titillé ma curiosité et c’est ce qui a motivé ma lecture. De ce qu’il pouvait advenir de Daniel and Co’, je n’en avais pas grand-chose à faire, seules les réponses aux questions posées par Julian Carax et son œuvre avaient une importance à mes yeux. Je ne suis pas particulièrement déçue par la résolution de l’énigme mais ne suis pas non plus ébahie par celle-ci. A croire que je suis blasée, et autant vous dire que cela me chagrine.
'
Au niveau du style de Carlos Ruiz Zafon - que je découvre pour l’occasion (enfin, la traduction) - je n’ai pas grand-chose à dire. L’ensemble se lit vite et bien, je l’avoue ; je n’ai pas eu de mal mais je n’ai pas trouvé ça « remarquable ».
En revanche, j’ai bien aimé le découpage des différentes parties en fonction des années (« 1954. Ville d’ombres », par exemple) et qui correspondent chacune à une étape dans la vie de Daniel et à une avancée dans l’enquête concernant Julian Carax. J’ai également apprécié la découverte progressive d’indices (certaines lettres entre autre, que je n’avais pas comprises sur le moment mais que j’ai relues ensuite, après certaines révélations… cf celle de Pénélope) et la façon dont ceux-ci sont amenés. L’auteur parvient à garder assez de zones d’ombre jusqu’à la fin, on tourne donc les quelques 600 pages rapidement, sans trop de temps morts. C’est d’ailleurs grâce à cette maîtrise du suspense que je suis parvenue au bout sans mal ; en cela je félicite Carlos Ruiz Zafon.
'
Je n’aime pas ne pas réussir à apprécier un texte qui a pourtant tant de succès (surtout lorsqu’il l’est par des gens/blogueurs que j’estime). J’ai l’impression d’être passée à côté du truc, de ne pas avoir su prendre le train en marche. Je ne suis pas du genre à cracher sur quelque chose qui a du succès (j’ai toujours abhorré les gens qui n’aimaient pas quelque chose - un groupe par exemple - parce que « c’est trop commercial ! »), je le précise, car j’entends déjà les mauvaises langues.
L’Ombre du vent a été pour moi une aventure non déplaisante mais vraiment sans plus et je crois que je vais vite l’oublier… Dommage pour moi !


Les Petits [ + ] :  L’enquête autour de la vie de Julian Carax et de son œuvre assez mystérieuse pour titiller la curiosité. Les révélations bien dosées, amenées intelligemment ; le suspense est maîtrisé. Un style (une traduction ?) abordable et fluide, les 600 pages se lisent rapidement.
Les Petits [ - ] : Objectivement pas grand-chose, mais la sauce n’a pas pris avec moi : je suis restée en dehors de l’histoire et n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages.


Un Ange noir de François BEAUNE

Jeudi 15 septembre 2011 à 9:00

http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Livres/angenoir.jpg
Un Ange noir
de
François BEAUNE
(Rentrée Littéraire -
Libfly/Furet du Nord)

Gallimard (Verticales),
2011, p. 277

Première Publication : 2011


Pour l'acheter : Un Ange Noir



Merci à
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Maisonsdedition/libflylogo.jpg
et au
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Maisonsdedition/logolefuretdunordarticle.jpg


François Beaune est né en 1978 à Clermont-Ferrand et réside actuellement entre Lyon et Marseille (résidence La Marelle, Friche Belle de mai).
Il est l’auteur d'Un homme louche, paru en septembre 2009 aux éditions Verticales (Folio, avril 2011).




http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Quatriemedecouverture.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Jgrisfonce.jpg’ai un secret inexplicable, difficile à décrire. Pour résumer, on ne me trouve pas sympathique.
Journal de cavale, carnet de métamorphose ou confessions d’un antihéros, Un ange noir se joue des genres littéraires, du polar sans flic au roman métaphysique. Brouillant progressivement les pistes, François Beaune nous entraîne dans la logique implacable d’un homme a priori sans histoires, qui vient tout juste d’entrouvrir les portes de sa nature profonde.



http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Habillage/Monavis.jpghttp://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Majuscules/Lgrisfonce-copie-1.jpgorsque j’ai reçu Un Ange noir de François Beaune grâce à Libfly, afin de le lire et le chroniquer pour la rentrée littéraire, je me demandais vraiment sur quoi j’allais tomber. J’ai fait des recherches sur l’auteur - que je ne connaissais pas - et j’ai découvert qu’il était originaire d’Auvergne mais vivait à Lyon, comme moi ! Je ne sais pas comment s’est faite la distribution des livres, mais si c’est le hasard, il est quand même bien fait ! Sans aucune idée de l’histoire, avec le titre et ces informations biographiques comme seules connaissances, je me suis lancée dans ce premier titre reçu, curieuse et confiante.
Avec du recul, je n’arrive toujours pas à dire si j’ai aimé ou non cette lecture, mais elle restera marquante, notamment grâce (à cause ?) de la proximité qui s’est installée entre Un Ange noir et moi, à la découverte des lieux dans lesquels cette histoire prend place…
'
L’ouvrage s’ouvre sur un fait divers du Progrès, daté du 13 juin 2007, qui annonce qu’une jeune femme a été retrouvée morte dans sa baignoire dans le 6ème arrondissement de Lyon. La victime s’appelait Elsa - 19 ans -, était étudiante en psychologie et travaillait comme enquêtrice dans un institut de sondages de la ville. Le soir de sa mort (accidentelle ?), elle était sortie dîner avec ses collègues de travail pour fêter l’anniversaire de son chef d’équipe. Sans histoire, elle semblait assez proche d’un de ses collègues, Alexandre, 37 ans, en compagnie duquel elle avait quitté le groupe…
'
Le fameux Alexandre est le narrateur principal du texte ; Un Ange noir est en fait son « témoignage », le journal des évènements vu à travers ses yeux. Au fil des pages et des lettres et coupures de journaux qui s’intercalent avec ce qu’il a à dire, Alexandre revient petit à petit sur la soirée en question, sur la relation qu’il entretenait avec Elsa, sur son passé, ses sentiments… Le lecteur découvre alors les pensées d’un homme « malade » qui semble de plus en plus confus au fil des jours, ne prenant pas son traitement.
Sous ses airs de presque quarantenaire timide et bien élevé, bénévole aux Restos du cœur, on comprend vite qu’il y a une certaine folie qui se cache… Et par maints côtés, Alexandre Petit m’a fait penser à Norman Bates, héros de Psychose (notamment dans l’adaptation d’Hitchcock)… un psychopathe, serial killer auquel on donnerait le bon dieu sans confession !
'
http://bazar-de-la-litterature.cowblog.fr/images/Auteurs/francoisbeaune.jpgSi suivre ses pensées et ses actes plus ou moins délirants (par exemple se déguiser en « punk » pour approcher les membres de cette communauté et arrêter celui d’entre eux qu’il croit être l’assassin de son amie Elsa) est une expérience de lecture assez surprenant et marquante, c’est surtout le fait que toute cette histoire se déroule à Lyon, dans la ville dans laquelle je vis, qui m’a « fait de l’effet »… Je ne regarderai plus jamais les « punks à chiens », les clochards ou les « Manouches » de la même façon ; et autant dire que dorénavant, lorsque je traverserai la place des Terreaux ou tout autre lieu foulé par Alexandre Petit, je repenserai à cette histoire ! Peut-être que j’ai plusieurs fois croisé un Alexandre en puissance, sans le savoir…
Je pense que c’est cette proximité géographique avec mon quotidien qui a rendu cette lecture si spéciale et marquante pour moi, car elle rend ce fait divers et ce personnage beaucoup plus « réels », plus « palpables ». Je ne sais pas si un lecteur parisien, breton, marseillais ou que sais-je encore, sera aussi troublé par le témoignage d’Alexandre, mais même s’il ne connait pas les lieux, il pourra tout de même suivre le cheminement de pensées de ce héros inquiétant et malade… hors du commun !
'
A mon goût, la force d’Un Ange noir, outre son « contexte », c’est le choix fait par François Beaune d’utiliser la première personne du singulier et de donner la parole à Alexandre, tout en rappelant les faits objectivement en intercalant des écrits extérieurs (coupures de presse, lettre de la mère du narrateur,…). Le lecteur constate ainsi l’ampleur de la « psychose » du narrateur, mais doute quand même un certain temps… Est-ce vraiment lui le coupable ?
C’est un traitement original (du moins dans mon expérience de lectrice) qui peut entraîner une lecture assez « dérangeante ». Si j’ai aimé me retrouver dans le tête d’un homme aussi inquiétant qu’Alexandre, j’ai tout de même été la plupart du temps très mal à l’aise, un peu lassée par moments et n’ai pas toujours accroché à ses différents voyages et découvertes…
'
Le bilan est donc mitigé mais tend tout de même vers le positif. Je retiens le malaise (pas forcément un point entièrement négatif) éprouvé à la lecture de ces pensées, l’originalité du point de vue et le côté très marquant du contexte lyonnais.
François Beaune est un nom que je garde en tête et je serais curieuse de découvrir ses futures publications ! Merci donc à Libfly, au Furet du Nord et à Gallimard pour cet envoi !


Les Petits [ + ] :  La découverte progressive des pièces du puzzle à travers les yeux d’Alexandre. Le point de vue exclusif (à la première personne du singulier) du héros, un trentenaire pas si innocent qu’il y parait ! Le fait que tout se passe à Lyon ou dans les environs (où je vis) rend les choses beaucoup plus réelles et à la limite de l’angoissant ! François Beaune retranscrit bien ce que peuvent être les pensées, parfois confuses et délirantes, d’un homme tel qu’Alexandre… un psychopathe se cacherait-il derrière l’auteur ?
Les Petits [ - ] : Quelques passages pendant lesquels j’ai décroché, car un peu longuets ou moins « décisifs » pour l’histoire. C’est loin d’être un texte très gai et au sujet « léger » !


Créer un podcast