Pour l'acheter : La mécanique du coeur
Mathias Malzieu est le chanteur du groupe
de rock français Dionysos et
un écrivain français né le 16 avril 1974.
> L'Album inspiré <
- Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi -
dimbourg, 1874 : le jour le plus froid du monde. Lorsque Jack naît, son cœur gelé se brise immédiatement. La sage-femme le remplace par une horloge et le sauve. Depuis lors, il doit prendre soin d'en remonter chaque matin le mécanisme. Mais gare aux passions ! Le regard de braise d'une petite chanteuse andalouse va mettre le cœur de Jack à rude épreuve...
l y a quelques mois déjà, j’ai découvert la plume et l’univers de Mathias Malzieu grâce à Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi, son premier roman, autobiographique. J’étais sortie de cette lecture mitigée et n’en garde, aujourd’hui, plus beaucoup de souvenirs.
En parcourant différentes pages internet, j’ai cru comprendre que La Mécanique du cœur avait beaucoup de succès et avait charmé la plupart de ses lecteurs. Un titre, une illustration de couverture et une affiliation à Tim Burton plus tard… me voilà à mon tour conquise par ce petit conte noir. Petit coup de cœur pour ce second roman de Mathias Malzieu, et j’espère qu’il y en aura d’autres !
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Mise au monde par une mère qui ne le désirait pas, le jour le plus froid de l’année, à Edimbourg ; le cœur du petit Jack gèle et se brise. Heureusement, la sage-femme - en mal d’enfants - le recueille, remplace son cœur mort par une horloge et l’élève comme son propre fils. Little Jack grandit entouré de cette femme aimante - Madeleine -, d’Arthur à la colonne vertébrale grinçante, de deux prostituées un peu défraichies - Anna et Luna - et d’un hamster naïvement baptisé Cunnilingus ! Le petit garçon doit remonter son horloge chaque matin et doit éviter tous les chocs, toutes les passions. Le Docteur Madeleine tente de le préserver mais finit par céder, le jour du dixième anniversaire du garçon : elle le conduit, pour la première fois, en ville. Là, son cœur s’affole au son de la voix d’une petite chanteuse espagnole qui se cogne partout une fois son numéro terminé, car elle est myope comme une taupe ! Madeleine tente de faire oublier ce coup de foudre à son garçon bien aimé… en vain ! Jack s’inscrit à l’école, convaincu d’y retrouver sa petite chanteuse, mais la seule rencontre qu’il fait dans la cours de récréation, c’est celle de Joe, caïd qui fait régner la loi. Ennemis jurés amoureux de la même fille, les deux garçons s’affrontent pendant des années, jusqu’au geste accidentel de Jack. Celui-ci doit fuir, il part en Espagne sur les traces de sa chanteuse andalouse…
Ce qui m’a plu, au départ, c’est l’ambiance, le contexte : très sombre, presque « gothique ». Qu’on compare Mathias Malzieu à Tim Burton, je le comprends tout à fait dorénavant, et je l’approuve. L’histoire prend racine à Edimbourg, en Ecosse, à la fin du XIXème siècle (en 1874 exactement). Quand je lis Ecosse et fin du XIXème siècle, c’est toute une imagerie, un style, un univers qui naissent dans ma tête ! Je pense immédiatement à Poe et ses Histoires extraordinaires, à Stoker et son Dracula… ou encore à Sleepy Hollow de Tim Burton ! Bref, mélangez un peu tout ça, et vous voyez un peu l’ambiance, les teintes grises et tout ce qui va avec ! Plus tard, lorsque Jack retrouve sa petite chanteuse dans une fête foraine nommée l’Extraordinarium, on n’est pas très loin d’un univers à l’Imaginarium du Docteur Parnassus ! Si vous aimez Tim Burton, Terry Gilliam et le côté XIXème siècle sombre, il y a de grandes chances que vous soyez emballés !
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Outre l’univers qui me parle et l’histoire sympathique, ce sont surtout les personnages qui m’ont séduite, à commencer par Little Jack ! Ce petit gamin qui tombe amoureux, devient adolescent, connait les affres de l’amour, découvre la passion, la jalousie et qui finit par grandir, après toutes ces épreuves… J’ai trouvé ce héros très juste, très touchant et encore une fois, très proche d’un héros burtonien (Edward aux mains d’argent, par exemple). Différent, rejeté par tous et pourtant profondément bon, il est simplement à la recherche d’une personne qui pourrait l’aimer tel qu’il est. Madeleine a ce côté inventeur / Pygmalion qui perd le contrôle de sa créature, un peu à la Frankenstein. Miss Acacia, la petite chanteuse andalouse, a elle aussi son « infirmité » (elle ne voit rien sans lunettes), mais, au contraire de Jack, je n’ai pas du tout réussi à m’attacher à elle ; elle m’aurait presque, au contraire, agacée ! D’autres personnages secondaires évoluent et gravitent autour du héros. Chacun a sa place, chacun a sa fonction.
En ce qui concerne l’histoire en elle-même, je l’ai trouvée percutante, poétique, poignante. Une quête amoureuse qui se transforme en roman d’apprentissage, finalement.
Enfin, venons-en au gros point fort de ce petit conte : la plume de Mathias Malzieu. J’ai trouvé l’ensemble très poétique et délicat sans être nian-nian ou cucul la praline. Il faut avouer que les textes poétiques (et la poésie), ne font pas partie des œuvres que j’apprécie de lire, souvent à cause de toute la niaiserie dégoulinante qui les entourent ; mais ce n’est absolument pas le cas ici ! J’ai au contraire aimé les nombreuses métaphores (et il y en a ; à commencer par le titre !) et toutes les images que nous offre l’auteur ; c’est vraiment très beau, tout simplement. Cependant, je peux parfaitement comprendre que le style et les images véhiculées ne soient pas des plus abordables et donc pas du gout de tous ; mais encore une fois, si vous n’aimez pas les œuvres citées précédemment en références, inutile de vous attarder sur ce roman de Mathias Malzieu. Pour les autres, vous risquez de dévorer ces 157 pages à la vitesse de la lumière ; mais ne vous ne privez pas, ce serait dommage de passer à côté !
Voilà un petit exemple, il s’agit de « l’introduction », assez représentative non seulement de la plume poétique de Mathias Malzieu, mais également du thème et par extension, de l’univers un peu romantico-macabre de ce conte : « Premièrement, ne touche pas à tes aiguilles. Deuxièmement, maîtrise ta colère. Troisièmement, ne te laisse jamais, au grand jamais, tomber amoureux. Car alors pour toujours à l'horloge de ton coeur la grande aiguille des heures transpercera ta peau, tes os imploseront, et la mécanique de ton coeur sera brisée de nouveau. »
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Je n'ai pas encore pris le temps d'écouter correctement l'album de Dionysos, inspiré de ce roman ; mais un de ces jours, je me pencherai sérieusement dessus !
Il semblerait qu’une adaptation sous forme de film d’animation voit bientôt le jour ; en tout cas, Luc Besson a acheté les droits. Il me tarde d’en savoir plus et de voir ça !
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Alors que je commençais à rédiger ce billet pendant une petite pause dans le lycée où je travaille depuis la rentrée ; un élève est entré, a vu le livre, a lu les premières pages et m’a demandé si je pouvais lui prêter. Je ne sais pas si je reverrai mon bouquin un jour, mais s’il peut permettre à un lycéen de découvrir la joie de la lecture alors qu’il n’aime habituellement pas lire, ce ne sera pas perdu pour tout le monde ! Je vous tiens au courant de ses impressions, si j’ai un retour un jour !
En parcourant différentes pages internet, j’ai cru comprendre que La Mécanique du cœur avait beaucoup de succès et avait charmé la plupart de ses lecteurs. Un titre, une illustration de couverture et une affiliation à Tim Burton plus tard… me voilà à mon tour conquise par ce petit conte noir. Petit coup de cœur pour ce second roman de Mathias Malzieu, et j’espère qu’il y en aura d’autres !
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Mise au monde par une mère qui ne le désirait pas, le jour le plus froid de l’année, à Edimbourg ; le cœur du petit Jack gèle et se brise. Heureusement, la sage-femme - en mal d’enfants - le recueille, remplace son cœur mort par une horloge et l’élève comme son propre fils. Little Jack grandit entouré de cette femme aimante - Madeleine -, d’Arthur à la colonne vertébrale grinçante, de deux prostituées un peu défraichies - Anna et Luna - et d’un hamster naïvement baptisé Cunnilingus ! Le petit garçon doit remonter son horloge chaque matin et doit éviter tous les chocs, toutes les passions. Le Docteur Madeleine tente de le préserver mais finit par céder, le jour du dixième anniversaire du garçon : elle le conduit, pour la première fois, en ville. Là, son cœur s’affole au son de la voix d’une petite chanteuse espagnole qui se cogne partout une fois son numéro terminé, car elle est myope comme une taupe ! Madeleine tente de faire oublier ce coup de foudre à son garçon bien aimé… en vain ! Jack s’inscrit à l’école, convaincu d’y retrouver sa petite chanteuse, mais la seule rencontre qu’il fait dans la cours de récréation, c’est celle de Joe, caïd qui fait régner la loi. Ennemis jurés amoureux de la même fille, les deux garçons s’affrontent pendant des années, jusqu’au geste accidentel de Jack. Celui-ci doit fuir, il part en Espagne sur les traces de sa chanteuse andalouse…
Ce qui m’a plu, au départ, c’est l’ambiance, le contexte : très sombre, presque « gothique ». Qu’on compare Mathias Malzieu à Tim Burton, je le comprends tout à fait dorénavant, et je l’approuve. L’histoire prend racine à Edimbourg, en Ecosse, à la fin du XIXème siècle (en 1874 exactement). Quand je lis Ecosse et fin du XIXème siècle, c’est toute une imagerie, un style, un univers qui naissent dans ma tête ! Je pense immédiatement à Poe et ses Histoires extraordinaires, à Stoker et son Dracula… ou encore à Sleepy Hollow de Tim Burton ! Bref, mélangez un peu tout ça, et vous voyez un peu l’ambiance, les teintes grises et tout ce qui va avec ! Plus tard, lorsque Jack retrouve sa petite chanteuse dans une fête foraine nommée l’Extraordinarium, on n’est pas très loin d’un univers à l’Imaginarium du Docteur Parnassus ! Si vous aimez Tim Burton, Terry Gilliam et le côté XIXème siècle sombre, il y a de grandes chances que vous soyez emballés !
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Outre l’univers qui me parle et l’histoire sympathique, ce sont surtout les personnages qui m’ont séduite, à commencer par Little Jack ! Ce petit gamin qui tombe amoureux, devient adolescent, connait les affres de l’amour, découvre la passion, la jalousie et qui finit par grandir, après toutes ces épreuves… J’ai trouvé ce héros très juste, très touchant et encore une fois, très proche d’un héros burtonien (Edward aux mains d’argent, par exemple). Différent, rejeté par tous et pourtant profondément bon, il est simplement à la recherche d’une personne qui pourrait l’aimer tel qu’il est. Madeleine a ce côté inventeur / Pygmalion qui perd le contrôle de sa créature, un peu à la Frankenstein. Miss Acacia, la petite chanteuse andalouse, a elle aussi son « infirmité » (elle ne voit rien sans lunettes), mais, au contraire de Jack, je n’ai pas du tout réussi à m’attacher à elle ; elle m’aurait presque, au contraire, agacée ! D’autres personnages secondaires évoluent et gravitent autour du héros. Chacun a sa place, chacun a sa fonction.
En ce qui concerne l’histoire en elle-même, je l’ai trouvée percutante, poétique, poignante. Une quête amoureuse qui se transforme en roman d’apprentissage, finalement.
Enfin, venons-en au gros point fort de ce petit conte : la plume de Mathias Malzieu. J’ai trouvé l’ensemble très poétique et délicat sans être nian-nian ou cucul la praline. Il faut avouer que les textes poétiques (et la poésie), ne font pas partie des œuvres que j’apprécie de lire, souvent à cause de toute la niaiserie dégoulinante qui les entourent ; mais ce n’est absolument pas le cas ici ! J’ai au contraire aimé les nombreuses métaphores (et il y en a ; à commencer par le titre !) et toutes les images que nous offre l’auteur ; c’est vraiment très beau, tout simplement. Cependant, je peux parfaitement comprendre que le style et les images véhiculées ne soient pas des plus abordables et donc pas du gout de tous ; mais encore une fois, si vous n’aimez pas les œuvres citées précédemment en références, inutile de vous attarder sur ce roman de Mathias Malzieu. Pour les autres, vous risquez de dévorer ces 157 pages à la vitesse de la lumière ; mais ne vous ne privez pas, ce serait dommage de passer à côté !
Voilà un petit exemple, il s’agit de « l’introduction », assez représentative non seulement de la plume poétique de Mathias Malzieu, mais également du thème et par extension, de l’univers un peu romantico-macabre de ce conte : « Premièrement, ne touche pas à tes aiguilles. Deuxièmement, maîtrise ta colère. Troisièmement, ne te laisse jamais, au grand jamais, tomber amoureux. Car alors pour toujours à l'horloge de ton coeur la grande aiguille des heures transpercera ta peau, tes os imploseront, et la mécanique de ton coeur sera brisée de nouveau. »
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Je n'ai pas encore pris le temps d'écouter correctement l'album de Dionysos, inspiré de ce roman ; mais un de ces jours, je me pencherai sérieusement dessus !
Il semblerait qu’une adaptation sous forme de film d’animation voit bientôt le jour ; en tout cas, Luc Besson a acheté les droits. Il me tarde d’en savoir plus et de voir ça !
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Alors que je commençais à rédiger ce billet pendant une petite pause dans le lycée où je travaille depuis la rentrée ; un élève est entré, a vu le livre, a lu les premières pages et m’a demandé si je pouvais lui prêter. Je ne sais pas si je reverrai mon bouquin un jour, mais s’il peut permettre à un lycéen de découvrir la joie de la lecture alors qu’il n’aime habituellement pas lire, ce ne sera pas perdu pour tout le monde ! Je vous tiens au courant de ses impressions, si j’ai un retour un jour !
Les Petits [ + ] : Un conte romantico-macabre, une quête amoureuse, un roman d’apprentissage… Un personnage principal qui a su me toucher par son côté solitaire, différent ; l’histoire de Jack est très émouvante. Une atmosphère, un univers particulier qui entre parfaitement dans mes goûts : un peu de Burton, un peu du XIXème siècle dans son côté sombre... Une plume très poétique (sans être nian-nian) avec de jolies métaphores, de belles images. Ni trop court, ni trop long ; c’est tout juste ce qu’il faut pour que la lecture soit très agréable !
Les Petits [ - ] : Miss Acacia, l’autre personnage principal de ce petit conte, n’a pas réussi à me séduire ; j’ai même plusieurs fois, eu envie de la détester ! Un univers et une plume qui ne parleront pas à tout le monde, mais c’est ce qui fait la particularité de ce roman !