Les Chemins de Katmandou
de René BARJAVEL
(Objectif PAL - 17/123,
DEAN - 270/220)
Pocket,
2000, p. 315
Première Publication : 1972
Pour l'acheter : Les chemins de Katmandou
René Barjavel, né le 24 Janvier 1911 et décédé
le 24 Novembre 1985, est un écrivain et journaliste français principalement connu
pour ses romans d'anticipation.
le 24 Novembre 1985, est un écrivain et journaliste français principalement connu
pour ses romans d'anticipation.
♣ Colette à la recherche de l'Amour ♣ Les Dames à la licorne ♣ Le Diable l'emporte ♣ L'Enchanteur ♣ La Nuit des Temps ♣
La Peau de César ♣ Ravage ♣ Une Rose au paradis ♣
Tarendol ♣ La Tempête ♣
La Peau de César ♣ Ravage ♣ Une Rose au paradis ♣
Tarendol ♣ La Tempête ♣
e tous les coins de la terre, des garçons et des filles se mettent en marche vers Katmandou, la ville qui dresse ses deux mille temples au pied de l'Himalaya, à la frontière du Tibet. Que vont-ils y chercher ? L'illusion d'un Dieu plus proche ? La liberté de vivre comme ils veulent et de fumer "l'herbe" sans crainte de la police ? Pour la plupart d'entre eux c'est un voyage vers leur propre destruction...
Jane et Olivier ont pris chacun un des "chemins" de Katmandou, peut-être parce qu'ils avaient été blessés dans leurs rapports avec leurs parents. Ces chemins commencent parmi nous et sans que vous vous en doutiez, l'un d'eux commence peut-être chez vous !...
Jane et Olivier ont pris chacun un des "chemins" de Katmandou, peut-être parce qu'ils avaient été blessés dans leurs rapports avec leurs parents. Ces chemins commencent parmi nous et sans que vous vous en doutiez, l'un d'eux commence peut-être chez vous !...
’ai découvert ce titre vers mes 15 ans, après La Nuit des temps et L’Enchanteur. J’avais tellement été emballée par ces deux-là que je souhaitais découvrir d’autres titres de l’auteur et j’étais tombée à la librairie, sur Les Chemins de Katmandou. Je me souviens que la lecture m’avait déçue, sur le coup. Le sujet ne correspondait sans doute pas à ce que j’avais envie de lire à l’époque.
Huit ans plus tard, avant de me lancer dans la relecture, il ne me restait que très peu de souvenirs si ce n’est des bribes de scènes très dures, qui m’avaient marquée. J’ai donc ouvert ce petit poche en me demandant si, avec plus de maturité, je serais à nouveau déçue par ce titre ou si, au contraire, j’allais faire une sacrée « découverte » !
Les Chemins de Katmandou ne se place effectivement pas dans mon top René Barjavel, car, je le confirme, le sujet abordé n’est pas un de ceux qui m’intéressent le plus, mais j’ai retrouvé la plume si particulière de mon cher René ; cette façon si « vivante » qu’il a de nous raconter ses histoires… Ce n’est donc pas un coup de cœur, mais un très bon moment de lecture !
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Jeune anglaise perdue et blessée, Jane trouve du réconfort et un nouveau mode de vie auprès de Sven, jeune suédois bien décidé à se rendre à Katmandou.
Olivier vit avec sa grand-mère, à Paris, depuis sa plus tendre enfance. Sa mère, mannequin qui ne veut pas se voir vieillir, a toujours eu bien d’autres chats à fouetter, dans le monde entier. Olivier trouve un sens à sa vie en se lançant à corps perdu dans la lutte étudiante. Il déchante vite en se rendant compte que tout n’est que mot et que les actions ne viennent jamais ! Décidé à retrouver son père milliardaire pour lui soutirer l’argent qu’il n’a jamais reçu, le jeune homme s’envole pour le Népal où son géniteur joue au chasseur de tigres pour impressionner les touristes.
A Katmandou pour des raisons différentes et pour un but diamétralement opposé (l’amour pour Jane, l’argent pour Olivier), les deux jeunes gens se croisent pourtant au détour d’un chemin… Séparés alors qu’ils viennent tout juste de se rencontrer, Jane continue sa route vers l’Amour et se perd dans les méandres de la drogue, alors qu’Olivier court vers son père et oublie les choses importantes, éblouit par des promesses de richesses…
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J’aurais peut-être du faire cette relecture il y a quelques mois, en octobre, lors des grèves nationales, des mouvements étudiants et des manifestations violentes… j’aurais été dans le ton ! En effet, Les Chemins de Katmandou rédigé entre mars et septembre 1969, s’ouvre sur les évènements de 1968 et notamment sur le célèbre mois de Mai. L’heure est à la rébellion, à la rupture, à la manifestation ! Les jeunes se veulent penseurs et veulent changer le monde : détruire pour construire une ère nouvelle ! Tous cherchent à atteindre un état, un mode de vie qui leur parlent… C’est le temps des Hippies. Les garçons ont la moustache et les cheveux longs et jouent de la guitare autour des feux de camp ; les filles portent des robes fleuries et des culotttes colorées (quand elles se donnent la peine d’en enfiler). Peace and Love, Paix et Amour…
Etant née quelques dizaines d’années plus tard, je ne connais de cette période que les films, documentaires et musiques que j’ai pu voir / écouter jusque là ; mais grâce à ce titre de René Barjavel, je comprends maintenant plus ce qu’a pu être la mentalité des jeunes de mon âge en 1968.
C’est évidemment romancé, mais je pense que l’auteur a su rendre compte, témoigner de l’atmosphère pesante et quasi mystique de cette année-là.
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Comme je le disais plus haut, le thème général de cette histoire n’est pas de ceux qu’i m’intéressent particulièrement mais j’ai tout de même pris plaisir à suivre les aventures des deux personnages principaux et d’autres, plus secondaires.
Les premières pages commencent très fort et sont presque choquantes. On découvre Jane qui fuit sous la pluie londonienne et se retrouve quasi inconsciente de ce qui lui arrive, enfermée dans une cour par un homme qui ne cache pas ses intentions… Quelques pages plus loin, j’ai retrouvé la scène terrible du couple de jeunes qui, faisant du stop dans un endroit désert, tombent sur un camion de pervers qui débarrassent des corps nus, une fois leurs bas instincts satisfaits…
Si l’intrigue principale ne me parle pas plus que ça, la façon dont René Barjavel enchaîne les scènes et nous les présente, ne peut qu’être percutante ! Comment oublier ces deux passages-là ?… et les suivants ?!
L’auteur nous propose de suivre une palette de personnages de tous âges et tous horizons ; mais il se concentre surtout sur Jane et Olivier. Je n’ai jamais vraiment réussi à m’attacher à la jeune femme, trop étrangère, trop distante dès le départ… et de plus en plus intouchable au fil de sa descente dans les enfers de la drogue. Olivier m’a beaucoup plus touchée avec son enfance « malheureuse », sa quête de « reconstruction », ses espoirs déçus successivement… et sa rencontre avec Jane ! Peut-être que ce personnage m’a plus plu que les autres car c’est celui dont l’histoire est la plus développée ; c’est un peu LE héros des Chemins de Katmandou même s’il ne prend pas non plus tout le devant de la scène. Au final, Barjavel nous offre des figures témoins qui illustrent chacune un petit quelque chose…
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Cet auteur (mon chouchou, l’homme de ma vie !) a un vrai talent de conteur. Je crois que je n’ai encore jamais trouvé un autre écrivain avec lequel je passe des moments aussi intenses. Intenses, tout simplement car je vis l’histoire que je lis, car je parviens parfaitement à matérialiser toutes les images dans ma tête !
Certains diront que René Barjavel a une plume poétique, d’autres que celle-ci est fadasse ; je dirais, pour ma part, qu’il a un style qui touche. Alors oui, tout le monde ne peut pas être sensible aux mêmes choses, alors tout le monde ne peut pas apprécier les œuvres de cet auteur ; mais, pour ceux qui le sont (sensibles), lire un titre de René Barjavel procure toujours des émotions fortes !
J’ai aussi lu plusieurs fois que certains trouvaient son écriture simpliste, et pour le coup, je ne suis pas d’accord. C’est peut-être moins riche qu’un Zola ou un Flaubert (déjà, ce n’est pas la même époque), mais c’est tout de même travaillé, et très imagé. Par exemple, « On entrait dans la maison par trois larges basses marches de marbre blanc, accueillantes, apaisantes. » Je ne vous fais pas le coup d’un schéma avec des flèches et tout le tintouin, mais ce sont des petites détails « sonores » du genre, éparpillés de-ci, de-là, qui font le style de Barjavel.
Pour revenir à des considérations plus « banales », je dirais que ça se lit très vite et même que ça « glisse tout seul » !
Encore une fois, je pense que ceux qui n’adhèrent pas au style de René Barjavel, ne trouveront rien qui pourra les retenir ; pour les autres, lancez-vous, c’est fort en émotions !
Les Petits [ + ] : Joli témoignage de l’année 1968, des attentes et de la mentalité des jeunes. Une plume, un style qui me touche particulièrement, car très « vivant ». Des personnages témoins qui apportent tous un petit quelque chose, avec une préférence, tout de même, pour Olivier. Même si l’histoire d’amour n’est pas au centre des préoccupations (et c’est sans doute mieux), elle est tout de même là, et comme d’habitude avec Barjavel, c’est beau. Enfin, un texte qui se lit très vite et sans aucun problème !
Les Petits [ - ] : Comme d’habitude, ceux qui n’adhèrent pas à la plume de Barjavel, trouveront à redire. Un témoignage légèrement romancé, qui ne séduira pas les spécialistes purs et durs.